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Faire et défaire des affaires

 

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Trente-six millions de consommateurs, une immense façade maritime et une position géographique idéale, au centre du centre. De d’argent qui circule, chez les opérateurs publics ou privés, et même chez les jeunes chômeurs qui peuvent par une simple demande Ansej être crédités de 1 milliard, presque sans apport, soit 100 000 dollars. L’Algérie est en théorie ce que l’on appelle un marché, c’est-à-dire un territoire humain où l’argent circule plus que les idées, les produits plus vite que les valeurs et où la demande reste plus forte que l’offre. Pourtant, personne ne se risque vraiment dans cet espace hétérogène où le vent change de direction chaque jour, les interlocuteurs de visage chaque mois et les lois sur l’investissement chaque année.

Ce qui explique le récent classement du pays à la 136e place sur 182 nations pour le bon climat d’affaires. Sans revenir sur les raisons qui ont placé l’Algérie en bas de tableau et en oubliant les derniers aveux en forme d’euphémismes du Premier ministre sur «des améliorations à faire», il faudrait se demander pourquoi une nation riche n’arrive pas à se légaliser, se formaliser et attirer de l’argent au bénéfice de tous ? Un pays de pirates dirigé par des corsaires ? Territoire sans contrôle où l’ombre est plus rentable que la lumière ? Destination volontairement créée pour les mafieux, mais pas pour les hommes d’affaires sérieux ? La réponse n’est pas simple, tant les législateurs s’évertuent à instaurer des lois et des organismes de contrôle assez flous pour permettre d’activer légalement en toute illégalité.

Le résultat est connu, l’Algérie produit massivement de l’argent, mais dans des mondes parallèles, crée de nombreux milliardaires, mais qui ne payent pas d’impôts et génère de la richesse informelle en appauvrissant les statistiques officielles. Equation diabolique,
le riche n’aime pas l’Etat et l’Etat méprise le pauvre.

Chawki Amari

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