Le syndicaliste Rachid Maalaoui pointe du doigt le pouvoir algérien
Hadjer Guenanfa
Les autorités françaises refusent d'accorder un visa au président du Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) et membre fondateur de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd), Rachid Maâlaoui. À l'origine de cette affaire, une facture hospitalière de 16 000 euros que la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés en Algérie devait prendre en charge. « En visite en France en 2006, je suis tombé gravement malade et j'ai dû être hospitalisé. On a fait toutes les procédures avec le consulat d'Algérie en France pour que la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés rembourse l'hôpital. Ce qui n'a pas été fait jusqu'à maintenant. J'ai moi-même contacté la caisse et le ministère du Travail mais je n'ai eu aucune réponse », explique Rachid Maâlaoui dans une déclaration à TSA. « Pourtant, une convention existe entre les deux pays. Elle stipule la prise en charge de tout fonctionnaire ayant une maladie contagieuse », ajoute‑t‑il. Les autorités françaises exigent ainsi le remboursement de la dette avant la délivrance du visa.
Pour M. Maalaoui, le pouvoir algérien aurait saisi cette occasion pour l'empêcher de voyager à l'étranger et d'entretenir le contact avec les organisations syndicalistes internationales. « Actuellement, je suis à Bruxelles pour une rencontre autour de la question algérienne au parlement européen. Il a fallu l'intervention de la Commission pour qu'on me délivre un visa pour la Belgique afin que je puisse assister à la rencontre », précise‑t‑il.
Le Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien (Cisa) dont Rachid Maâlaoui est l'un des fondateurs avait saisi la commission de recours puis le tribunal de Nantes qui n'a toujours pas rendu sa décision, selon notre interlocuteur.