Les médecins résidents restent mobilisés. Ils étaient plus de deux mille à se rassembler à l’intérieur du CHU Mustapha encerclé par un imposant dispositif sécuritaire, avant de sortir dans la rue. Un groupe a réussi à marcher jusqu’à l’APN forçant le cordon sécuritaire. En milieu d’après-midi, les résidents bloquaient toujours les alentours du CHU.
Nawal Imès- Alger (Le Soir) - Pari tenu pour les résidents. Ils ont réussi hier à mobiliser pour le sit-in national organisé pour réaffirmer leur détermination à faire aboutir leurs revendications. Dès onze heures, les résidents en blouse blanche commençaient à se rassembler au niveau du «kiosque» transformé depuis trois mois en piquet de grève. Sur les banderoles, ils ont réitéré leurs revendications principales, à savoir l’abrogation du service civil. L’important dispositif sécuritaire déployé aux alentours du CHU Mustapha n’a pas empêché les résidents de rejoindre le rassemblement. La porte supérieure de l’hôpital a carrément été fermée pour empêcher le flux des résidents grévistes. Défiant l’important cordon de sécurité, les résidents en colère ont réussi à investir la rue. Ils ont été repoussés à l’intérieur du CHU par les policiers mais un groupe de résidents a réussi à marcher jusqu’à l’APN. Ils ont forcé l’imposant cordon sécuritaire et ont réussi à marcher au terme d’affrontements avec les policiers. Plusieurs médecins bousculés ont été blessés. Prises au dépourvu, les forces de sécurité ont tenté de contenir les manifestants. Beaucoup d’entre eux sont restés bloqués à l’intérieur du CHU, scandant «Barakat de la hogra». En dépit des tentatives d’avorter le mouvement, les résidents étaient nombreux à répondre à l’appel du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). La fin de non-recevoir opposée par le chef du gouvernement n’a pas eu raison de la détermination des résidents : ils continuent de demander l’annulation du caractère obligatoire du service civil en le substituant par des mesures permettant d’arriver à une réelle couverture sanitaire. L’un de sa porte-parole, le Dr Yellès, expliquait que «le sit-in d’aujourd’hui vient en réponse aux propos outrageants d’Ouyahia qui se pose en chantre du patriotisme. Nous sommes responsables et nous avons fait des propositions très claires pour améliorer le service civil. On a proposé la mise en place de plateaux techniques, des équipes pluridisciplinaires et de faire des regroupements afin de faire une vraie couverture sanitaire. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas à l’origine de l’installation de la commission dite des sages. C’est une initiative du ministère qui a tourné court». Après trois mois de grève, la tutelle compte appliquer des mesures punitives. Le gel des salaires serait envisagé par le département Ould Abbés. Le Dr Yellès avertit : si la menace est mise à exécution, les résidents cesseront d’assurer les gardes. Dès demain, assure le Dr Sahnoun, autre délégué des résidents, des assemblées générales seront organisées au niveau des structures de santé. Les membres du Camra feront un point de situation et mettront à disposition des résidents un cahier de doléances où seront consignées toutes les revendications. Durant le week-end, une autre réunion est prévue pour faire remonter de la base toutes les revendications et décider des suites à donner au mouvement.
N. I.