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Libertés syndicales en Algérie

Le gouvernement et les multinationales critiqués par la CSI



« Les très larges pouvoirs d’intervention des autorités pour décréter les grèves illégales n’ont pas suffi à empêcher leur présence, mais elles ont souvent été réprimées par les employeurs et les autorités », constate la Confédération syndicale internationale (CSI) dans son dernier rapport annuel consacré à l’état des libertés syndicales à travers le monde et rendu public ce mercredi 8 juin.
 
« Dans le secteur public, la marge de manœuvre des syndicats autonomes est très sévèrement contrôlée », poursuit le rapport qui cite l’exemple de la fermeture par les autorités algériennes en mai dernier de la Maison des syndicats à Alger louée par le Syndicat national des personnels de l’administration publique (SNAPAP). Pour le CSI, les prétextes avancés pour justifier cette fermeture sont tout simplement « mensongers ».
 
La Confédération relève aussi que l’organisation syndicale en Algérie « est entravée par des restrictions excessives et par les interventions du gouvernement. Pour être reconnu, un syndicat doit représenter au moins 20 % des travailleurs d’une entreprise et obtenir l’autorisation préalable du gouvernement ».
 
Les autorités peuvent soumettre un conflit du travail à la Commission nationale d’arbitrage et ce, conformément à la loi du 6 février 1990, est-il relevé. Le rapport note que les « grèves légales sont difficiles à organiser ». Il cite le cas des syndicats autonomes relevant du secteur de l’éducation « pourtant très représentatifs ».
 
Le document souligne que les quelques acquis ou promesses, en matière salariale notamment, ont été arrachés par les syndicats au bout de longs mois de contestation et malgré les intimidations du pouvoir. « Plusieurs grèves ont été jugées illégales. Des menaces de radiations massives de grévistes et de retrait d’agrément à des syndicats ont été brandies », est-il aussi constaté alors que beaucoup de syndicats n’ont toujours pas été reconnus ou bien leurs noms sont « usurpés par des dissidents soutenus par les autorités pour saper leur représentativité ».
 
Le rapport de la CSI note, enfin, que les libertés syndicales « ne sont pas garanties dans les multinationales et inexistantes dans celles qui sont liées à l’exploitation des hydrocarbures ».
 

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