Khaled Yahyaoui
Le bras de fer entre le ministère de la Santé et les médecins résidents, en grève depuis la mi‑février, se durcit. À la démonstration de force de ces derniers qui ont organisé une marche nationale mercredi dernier à Oran pour réclamer la fin du service civil obligatoire, le département de Djamel Ould Abbès a répondu par des sanctions pécuniaires à l’encontre des grévistes. Dans une note envoyée aux responsables des hôpitaux jeudi, le ministère de la Santé a ordonné des ponctions sur les salaires des grévistes. Le département de Djamel Ould Abbès considère les absences des médecins résidents comme un manquement injustifié à leur obligation de travail.
Aux ponctions sur salaires s’ajoutent d’autres sanctions encore plus lourdes décidées à l’encontre des grévistes, dont le nombre reste indéfini. Certains d’entre eux risquent des blâmes, d’autres carrément la révocation. C’est dire que le ministère n’y est pas allé de main morte pour contraindre les protestataires à rejoindre leurs postes de travail et surseoir à leur grève illimitée.
Ces sanctions tombent au moment où les médecins résidents multiplient leurs démonstrations de force sur le terrain à travers des rassemblements et des marches. La dernière action en date est la marche réussie mercredi dernier dans la ville d’Oran. Une action à laquelle ont répondu favorablement des milliers de médecins résidents venus des quatre coins du pays.
Ces sanctions administratives ne font qu’envenimer la situation et aggraver le conflit, qui perdure depuis des mois entre le ministère de la Santé et les médecins résidents. Ces derniers se disent plus que jamais déterminés à poursuivre leur combat et restent attachés à leurs revendications, notamment la refonte du service civil. Ils comptent en effet répliquer à ce qu’ils considèrent comme des « actes d’intimidation » en envisageant de ne plus assurer les gardes.
Brutalisés et tabassés à plusieurs reprises par les forces de l’ordre, les médecins résidents refusent de céder aux pressions de leur tutelle. Ils maintiennent leur demande d’un moratoire sur le service civil, en attendant sa refonte. Pour eux, le service civil, tel que conçu actuellement, est inutile puisqu’il ne contribue nullement à l’amélioration de la couverture sanitaire qui reste en deçà des objectifs assignés et des besoins populaires.