340 000 enfants travaillent en Algérie
La cérémonie de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants a été organisée, hier, au siège du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
Cette cérémonie a été caractérisée par l’absence d’enquête, de statistiques et de données fiables permettant de rendre compte de la réalité du terrain en Algérie. 340 000 enfants en Algérie sont exploités dans les différents secteurs. Ce chiffre avancé par Emmanuel Fontaine, représentant du bureau de l’Unicef en Algérie, demeure la seule donnée concernant le travail des enfants en Algérie. Questionné à ce sujet, le représentant de l’Unicef reconnaît le manque d’enquêtes sur le phénomène. Quant aux motifs de ce manque, Emmanuel Fontaine estime qu’une enquête sur le terrain est un travail énorme qui nécessite beaucoup de moyens et l’implication de différentes institutions notamment le ministère du Travail.
Le représentant de l’Unicef annonce tout de même le projet d’une enquête prochainement. Cette enquête portera sur l’ensemble des données relatives à la situation de l’enfant en Algérie. Dans son allocution, M. Emmanuel Fontaine a mis en garde contre les risques du travail domestique des enfants. «La vente des galettes dans les rues représente un danger sur les enfants», alerte-t-il. Pour rappel, ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur. Mais le nombre d’enfants touchés reste jusque-là ignoré. Les différentes interventions des différents organismes travaillant pour la protection de l’enfant en Algérie, à savoir la représentante du BIT au Maghreb, ainsi que la représentante du ministère de la Santé se sont limitées aux données mondiales, estimant que la situation de l’enfant en Algérie n’est pas préoccupante tout en reconnaissant l’absence d’enquêtes récentes.
«Toutes les données confirment que la situation en Algérie n’est pas inquiétante et que notre pays n’est pas concerné par des situations de pires formes de travail des enfants», affirme Tayeb Louh, ministre du Travail, dans une communication lue par le secrétaire général du ministère. Mais ce discours n’est pas soutenu par Fatah Achoura, membre du mouvement citoyen des archs des Aurès qui alerte sur les conditions dont les propriétaires des carrières de T’kout recrutent les mineurs. «La plupart des tailleurs de pierre qui sont recrutés, leur âge varie entre 15 et 16 ans. 18 décès sont enregistrés jusque-là parmi les travailleurs ayant moins de 18 ans», déclare Fatah Achoura, soulignant qu’en période de vacances scolaires, on recrute même les enfants qui ne dépassent pas l’âge de 13 ans. Ces horribles formes de travail semblent omises ou plutôt ignorées par les représentants des organismes ayant pour tâche la protection de l’enfant en Algérie.