Réformer le système national de santé et libérer l’exercice syndical
Dans une lettre envoyée à la commission Bensalah, chargée des consultations sur les réformes politiques, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) s’adresse au président de la République et revient sur la situation sociopolitique du pays.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Evoquant la politique nationale de santé, le syndicat affirme qu’il faut mettre en place «un haut conseil national de la réforme du système de santé», un organisme qui serait présidé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et qui regrouperait des représentants des assurances sociales, des syndicalistes et différents professionnels du secteur relevant du domaine public et privé (pharmacies, médicament, associations d’usagers, des députes représentant la commission de santé au niveau des deux chambres parlementaires, Sénat et APN). Sa mission, «réhabiliter un système de santé qui patauge dans des réformes budgétivores depuis une décennie sans objectifs clairs ni résultats tangibles». Le syndicat présente six autres propositions qui concernent le système national de santé. Consolider le droit d’accès à des prestations de soins de qualité en réorganisant le système de santé, assurer une rationalisation des dépenses allouées au secteur, mettre à jour des programmes pédagogiques de formation de base au profit des professionnels, assurer une meilleure répartition de la ressource humaine compétente et formée en soins médicaux et paramédicaux, soutenir les régions déshéritées et prioriser le développement des régions du Grand Sud et des Hauts-Plateaux pour répondre aux besoins de la population. Concernant le volet politique, le SNPSP estime qu’il est urgent «d’amorcer la transition d’un système politique forgé et entretenu dans la légitimité historique vers une véritable démocratie » qui consacrerait le droit à une pluralité politique, associative et syndicale et une liberté d’opinion et des élections libres et transparentes. Quant à l’exercice syndical, le syndicat indique que le pouvoir doit respecter les conventions internationales ratifiées par l’Algérie en matière de droit social, réviser le code du travail et les autres réglementations sur le droit social, consacrer une pluralité syndicale indépendante et représentative, lever toutes les formes de pression et de harcèlement moral contre les militants et les syndicalistes et reconnaître les syndicats constitués. Enfin, le SNPSP se dit «conscient de l’enjeu stratégique national que peut constituer la concertation autour de véritables et inéluctables réformes politiques pour le pays».
Synthèse I. B.