par Mokhtaria Bensaâd, Le Quotidien d’Oran, 9 juillet 2011
Après le rapport accablant du département d’Etat américain sur la traite des personnes mettant l’Algérie dans une liste noire américaine, le coordonnateur résident du système des Nations unies, le Sénégalais Mamadou Mbaye, redresse la barre en citant l’Algérie comme le pays qui respecte ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme. Entre le contenu du rapport américain et les déclarations du représentant onusien, la question des droits de l’homme en Algérie est différemment analysée et appréciée touchant les deux extrêmes entre les accusations du premier et les éloges du second.
Accompagnant, jeudi, le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, en visite d’inspection dans la région du Sud, le représentant onusien a levé toute équivoque sur la question des droits de l’homme en Algérie en affirmant à partir de la wilaya de Djelfa que l’Algérie respectait « tout à fait » ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme et que les Algériens pouvaient être « fiers » de ce qui a été réalisé jusqu’à présent. Cité par l’APS, M. Mbaye a exprimé sa satisfaction de ce qui a été réalisé en Algérie dans ce domaine et les efforts consentis par notre pays pour l’amélioration des conditions des droits de l’homme. Il déclare sur ce point que l’Algérie « faisait tout ce qu’elle pouvait pour respecter ses engagements en matière des droits de l’homme ». « Il n’y a nulle part dans ce monde un pays parfait, ni sur le plan de la démocratie ni au plan des droits de l’homme et il faut apprécier ce qui est fait et l’améliorer », a indiqué M. Mbaye. Pour le représentant onusien, l’Etat algérien « continuait à faire des efforts », et était « déterminé à respecter ses engagements en le prouvant chaque fois un peu plus ». Il mérite de ce fait d’être « encouragé », selon lui.
Comme exemples sur l’amélioration des droits de l’homme en Algérie, M. Mbaye a cité la presse écrite en matière de droit à la liberté d’expression, soulignant que « beaucoup de progrès ont été faits », même s’il reste, selon lui, des efforts à faire dans le domaine de l’audiovisuel. Il a aussi cité les manifestations de rue des étudiants, des médecins et de la société civile qu’il considère comme « un signe de démocratie qu’il faut louer, examiner, discuter et améliorer dans le cadre de la démocratie de manière générale ».
En matière de conditions de détention, le représentant onusien a aussi exprimé sa satisfaction de la politique pénitentiaire engagée par l’Etat algérien pour réhabiliter et humaniser les prisons. Il a expliqué qu’au delà de la construction de nouvelles infrastructures, une détermination gouvernementale visant à humaniser la vie pénitentiaire était « démontrée ». Il a relevé que les prisons algériennes étaient un héritage du colonialisme, donc par définition dénuées du respect des droits de l’homme, et l’Etat algérien a engagé une politique pénitentiaire pour les « réhabiliter » et les « humaniser ». « Je pense qu’en matière d’amélioration des conditions de détention, l’Algérie est un exemple pour beaucoup de pays, et doit exporter son expérience dans le cadre de la coopération Sud-Sud », a-t-il encore dit. Il a saisi l’occasion pour appeler à une campagne médiatique pour inciter la population et la préparer à accueillir de nouveau les repris de justice, de ne pas les marginaliser, mais plutôt de participer dans leur réinsertion sociale. Il a souligné, de ce fait, l’importance de mettre à la disposition des détenus toutes les conditions d’une future réinsertion sociale, notamment le droit à l’éducation. Il s’est dit satisfait de constater que des détenus algériens ont réussi à devenir bacheliers, d’autres à décrocher le brevet d’enseignement moyen et que certains suivent même des études supérieures.