L'Allemagne, le nouveau fournisseur en armes de l'Algérie
Le 5 juillet, l’agence Reuters annonçait la signature d’un contrat d’armement entre l’Algérie et l’Allemagne. Berlin devrait ainsi vendre quelque € 10 milliards d’armes et de matériel militaire à l’armée algérienne sur dix ans.
Il s’agit du plus gros contrat d’armement signé avec un pays occidental, souligne Le Quotidien d’Oran. Quatre projets sont concernés. Rheinmetall et MAN doivent construire des blindés de transport Fuchs. Daimler compte vendre des camions et des tout-terrains, et ThyssenKrupp construire des frégates et former les personnels navals. Eldorado des industriels russes de l’armement, l’Algérie fait visiblement le choix de la diversification vers l’Allemagne.
La France, quant à elle, semble perdre du terrain en Algérie. D’après le rapport au Parlement d’août 2010 sur les exportations d’armement de la France, les prises de commandes françaises à destination de l’Algérie sont passées de 45,1 millions en 2005 à 9,4 millions en 2009. Seul un pic en 2007 vient perturber la série. Il correspond à l’année où le président français Nicolas Sarkozy, récemment élu, s’était lancé dans une course à l’armement en Afrique du Nord qui avait touché l’Algérie, la Libye et le Maroc.
Mais c’est avant tout vers la Russie que se tourne traditionnellement l’Algérie pour s’approvisionner en armes et matériel militaire. Ainsi, le pays attend la livraison d’une quarantaine d’avions MiG-29, de 28 Su-30 MK, de 16 Yak-130, de 8 batteries de missiles antiaériens S-300 PMU et de 40 chars T-90 ainsi que deux sous-marins, rapporte le site internet Zone militaire (www.opex360.com), spécialisé sur les questions militaires et de défense. Au total, le marché algérien représente 13 % des ventes d’armes russes, ajoute la même source. Il faut dire que dans le contexte du duel Algérie-Maroc, Alger évite de s’approvisionner auprès de la France et des États-Unis, fournisseurs du voisin marocain.