source :anp.org
Témoignage Du Commandant Abdelkader Zitouni
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Les héros de Novembre. Beaucoup d'Algériens n'ont toujours pas assimilé ce qui leur arrivent, ils ne comprennent pas non plus les raisons de cette tragédie qui les a plongés dans un chagrin indescriptible. Il faut dire à juste titre qu'ils n'ont pas eu le recul nécessaire et le temps de penser à la question puisqu'ils se sont et pendant longtemps, enfouis pour échapper à la terreur qui a anéanti des milliers de vies humaines. Comment expliquer le plus simplement du monde sans s'éloigner et sans prendre trop de temps en quelques mots les raisons d'une guerre qui n'en finie pas ? Il est vrai que c'est presque un challenge que de résumer des années d'une gouvernance barbare en quelques lignes. En ce qui me concerne, je dois dire que je suis issu d'un milieu modeste, une famille comme il en existe beaucoup en Algérie, une famille qui a toujours fait des sacrifices dans la vie, une famille qui a des principes et qui a choisi de vivre dignement. Le sens de l'honneur et du devoir, c'est dans le berceau familial qu'on les acquière. Je dois dire avec franchise que tout ce que j'ai appris pendant les premières années de vie au sein de l'ANP était pour moi la concrétisation d'un rêve formidable. Jeune officier, je m'appliquais dans mes missions et je veillais scrupuleusement à l'exécution des ordres de mes chefs hiérarchiques. Rien ne pouvait m'éloigner de mon devoir même l'établissement d'une famille car je considérais que la priorité était de construire le pays et d'édifier un Etat à la mesure des espérances de tous les martyrs qui ont donné leurs vies pour que je puisse faire parti de l'Armée Nationale Populaire. Je dois avouer qu'écrire ces lignes est beaucoup plus difficile que je ne pensais car j'ai de la peine, beaucoup de peine à évoquer tout cela et me remémorer un rêve qui a tourné au cauchemar. Au fil du temps, surtout au début des années quatre vingt, les choses ont commencé à changer et des pratiques nouvelles sont apparues, les petits passe-droits, les petites affaires tels les lots de terrains, les logements, les véhicules, autant de biens matériels qui faisaient tourner la tête à certains de nos chefs de l'époque. J'ai essayé de leur trouver des excuses au fond de moi, mais une nouvelle réalité se dessinait devant mes yeux et cela a été véritablement le commencement de la décadence car à ces petits privilèges beaucoup d'appétits se sont aiguisés et la réussite matérielle devenait une priorité chez nombre de nos chefs. A cette époque ça me faisait mal d'entendre les citoyens algériens dire des militaires qu'ils s'engageaient pour " Honda et Blonda ", mais j'ai compris par la suite que cette politique de compromission généralisée des cadres de l'ANP émanait comme on dit " d'en haut " puisque cela leur permettait de contrôler l'Armée, de la façonner et la remodeler à leur guise. Je ne peux dire combien d'officiers et de sous-officiers honnêtes ont fait les frais d'une liquidation systématique dès qu'il s'agissait de protéger une nouvelle caste de militaires qui ont investi l'ANP, comme des criquets, avec pour seule ambition le confort personnel. A la fin des années quatre vingt et avec les évènements d'octobre je savais que nous allions vers la catastrophe et c'était l'avis de tous ceux qui faisaient leurs devoirs avec assiduité. Tout avait changé depuis mon engagement et rien de ce que je voyais autour de moi ne pouvait être comparé à ce que j'aspirais par une carrière dans l'armée. Nous avons glissé petit à petit dans le gouffre et aux petits trafics qui pouvaient passer inaperçus se sont succédés les grands détournements et les grosses combines qui mettaient en danger et la sécurité du pays et son avenir. En un mot je ne reconnaissais plus l'ANP, des commandants d'unités s'en sont même pris à la solde des HDT (hommes de troupes) et des appelés, et même leurs rations alimentaires étaient détournées par les responsables, ce qui faisait que nos djounouds et même les officiers étaient obligés chaque soir de se nourrir de lait et de pain. Je ne cite que ce petit exemple simple sans pour autant relater ce qui est encore plus grave, l'armement au sein du CFT. Le matériel acheté par le commandement (surtout au début des années quatre vingt dix) était visiblement inadéquat vu sa vétusté, à peine repeint par la mafia des pays de l'Est, il n'était bon que pour une chose : figurer sur les bilans du commandement pour justifiés des dépenses faramineuses de plusieurs dizaines de millions de dollars. Bon nombre d'officiers intègres qui ont manifesté leur inquiétude auprès du chef de l'Etat major se sont vus écarter et même arrêtés par les services de la DCSA. Il était claire que tout avait changé, tout était différent et les hommes qui voulaient servir avec foi n'avaient plus leur place parmi une nouvelle espèce de chefs qui se comportaient comme des requins et bien pire car ils ne se sont entourés que de gens comme eux sur lesquels ils pouvaient compter et en définitif tous ceux qui avaient de mauvaises réputations se sont retrouvés à la tête des postes stratégiques commandant des hommes intègres à qui ils menaient la vie dure en les affectant surtout vers les premières lignes du front de la lutte contre le terrorisme. Les militaires intègres se sont en fin de compte retrouvés pris entre deux feux, et même s'ils arrivaient à échapper à la mort lors d'opérations suicides décidés par le commandement, ils étaient toujours réaffecté aux même missions ce qui faisait qu'ils étaient condamnés à disparaître quelques soient les données. La lutte contre le terrorisme qui s'en ai suivi à été en ce qui me concerne, une vraie guerre contre un peuple affamé et appauvri. Les méthodes et les stratégies adoptées par Khaled Nezzar, Mohamed Lamari, Mohamed Touati, Fodhil Chérif, et les autres étaient des méthodes colonialistes barbares, des méthodes intégristes ; oui intégristes car éradicatrices. J'ai tout connu après cela, l'horreur, la déception la révolte ; tout cela je le vivais et au fond de moi je voulais punir très sévèrement les responsables de ce drame : ceux qui avaient gâché le rêve. Animé par le même sentiment du premier jour de mon engagement, j'ai fais le serment de tout donner pour sauver mon pays et j'ai pris la décision de rejoindre ceux qui partageaient les mêmes objectifs et les mêmes idéaux. Tout ce que je sais c'est que rien n'est perdu tant qu'il y a des hommes dignes qui portent l'Algérie dans leurs cœurs. Je suis convaincu que rien ne peut arrêter la détermination des hommes intègres, des Rdjels ; les vrais, et rien ne peut non plus venir à bout de la colère du peuple qui brûlera tout sur son chemin. Avec mon modeste témoignage je voudrais dire à mes compagnons au sein de l'ANP et à tout le personnel militaire que le jour où il faudra rendre des comptes est proche, et même si les généraux coupables essayent vainement de faire pression sur nos familles ou sur nos proches pour nous faire taire ou nous acheter, rien n'empêchera l'Algérie qui a enfanté les héros de novembre de donner d'autres vaillants pour qu'ils purifient l'Algérie de la salissure à commencer par celle qui souille notre glorieuse institution militaire. Le Commandant Abdelkader Zitouni
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Témoignage Du Colonel Mohamed Samraoui dit Lahbib
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CESSEZ VOS MENSONGES GENERAL. Décidément le général Khaled Nezzar a du culot ! Après l'humiliation parisienne subie le 05 juillet 2002 lors de son procès face au sous-lieutenant Habib Souaïdia (déboire qu'il a essayé de transformer en grande victoire), notre fameux général " déserteur de l'armée française ", venu sois-disant laver l'honneur de l'ANP ( lui qui n'a plus d'honneur depuis 1955 lorsqu'il s'était engagé dans les rangs de l'armée coloniale pour combattre les Algériens épris de justice et d'indépendance ) a raté, une nouvelle fois, une bonne occasion de se taire ! Lui qui est venu à Paris en grande pompe pour défendre l'honneur de l'ANP, a été incapable de défendre son propre honneur, lorsque Ali Kafi l'a publiquement traité de traître, de fils de traître et d'assassin : Un bel exemple de courage et de bravoure mon général ! Non content d'être l'un des principaux responsables de la décennie rouge (200.000 morts, 16.000 internés, 8.000 disparus, 500.000 exilés, 1.200.000 personnes déplacées, sans parler de la situation économique et sociale lamentable…etc.), le général se met à écrire et multiplier les conférences de presse en vue de s'approprier l'histoire comme il a confisqué le pays et ses richesses. Evidemment il ne donne que sa version, celle d'un faussaire, celle d'un imposteur qui cherche à masquer ses crimes et ceux de ses compères "DAF" en se dissimulant derrière la fable du " sauvetage de la république menacée par le péril intégriste ! " Sa dernière sortie médiatique du 22 septembre 2002, illustre de manière éclatante la conception de la démocratie chez le général Khaled Nezzar. Pour lui, seule l'opposition de "paille" est tolérée en Algérie. Les vrais opposants qui défendent l'Algérie, n'ont droit eux qu'à la prison ou aux cercueils et dans le meilleur des cas à l'exil . Est-ce une raison suffisante pour les diffamer et leur jeter l'opprobre ? Pourquoi portez-vous des attaques virulentes contre Mouloud Hamrouche ? Est ce parce qu'il est fils de chahid et que vous êtes fils de harki ou bien parce que ses reformes ont mis à nu les circuits parasitaires qui gangrénaient ( et rongent toujours aujourd'hui ) l'économie du pays et qui profitaient aux " copains "? Vous avez osé dire que je fus épargné par pitié pour mes enfants…. Depuis quand la pitié fait-elle partie de vos mœurs ? Vous qui n'hésitez pas à bombarder des jeunes algériens avec du napalm, à massacrer des familles entières, à dynamiter des chaumières et à égorger des bébés, des femmes et des vieillards. Quel crédit donner à ce général dont le peuple algérien a pu entrevoir avec répulsion le vrai visage lors du procès intenté à un pauvre sous-lieutenant?
Le Colonel Mohamed Samraoui dit Lahbib
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Témoignage Du Commandant Abdelhamid Hasni
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Je ne veux plus me taire. La complexité du conflit Algéro-Algérien tient pour une grande partie à l'histoire même de l'Algérie. Cette histoire que l'on a toujours évité d'écrire pour ne pas soulever les tabous, pour ne pas compromettre nombre de dirigeants toujours au pouvoir ! Le grand paradoxe du drame de l'Algérie tient également à cet occident qui a si bien toléré et fermé les yeux devant l'interruption brutale des élections de 1992, mais aussi et surtout devant toute la violence et la brutalité qui s'en ai suivi. L'Algérie est-elle devenue orpheline ? Est-ce que ceux qui auraient pu se battre pour elle et la sauver, ont-ils choisi le chemin de l'exil ou sont-ils trop occupés à survivre tant bien que mal devant la cherté de la vie, multipliant les emplois et les combines en tout genre pour garantir la nourriture et les besoins de leurs familles ? Est ce la faute de notre société devenue fataliste, une société où domine l'absence d'espoir, où la colère et la violence sont devenues le seul mode de communication ? Est ce la faute au pouvoir pernicieux, mené par des médiocres, entourés de médiocres, n'engendrant que la médiocrité, la haine et le mépris ? Est ce à cause du pétrole, cette richesse naturelle, ce don de Dieu devenu une malédiction ? Les réponses à toutes ces questions nous les trouverons certainement en nous même, pour vue que nous soyons assez courageux et assez honnête pour nous confronter à nos actes. La vie est-elle vraiment si chère pour qu'on accepte de devenir si peu cher? Pour persister dans un silence implacable à accepter d'être guider par des bourreaux vers un abattoir certain ? Les événements d'octobre 1988 ont été pour moi le déclic, dès lors que j'ai vu des enfants froidement abattus, je commençais à prendre conscience des enjeux et des réalités autour de moi. Je découvrais le système sous un autre aspect tout à fait inconnu. Les événements qui ont suivi, ceux de 1991 et 1992 m'ont confirmé et m'ont donné la conviction que je m'engouffrais dans un engrenage et dans une tourmente qui ne faisaient malheureusement que commencer. J'avais pitié de moi-même et je me haïssais en même temps et malgré moi je devenais l'otage de ce système pour qui nous officiers sommes devenus la rançon de sa perpétuité. Nous officiers qui sommes sous le drapeau, nous nous sommes laissés faire, nous nous sommes laissés entraîner, nous nous sommes laissés impliquer dans une guerre dégoûtante, une guerre sans honneur que nos chefs ont déclenché sous prétexte de défendre ce même drapeau! Nous sommes devenus au fil des jours des marginaux dans notre société et pis encore, je ne comprenais plus comment d'un état d'exhibition durant les années 1980 nous sommes arrivés au stade où aucun officier n'osait se rendre à son travail en tenue militaire ! En tant qu'officier, je n'étais plus convaincu de la légalité de ma mission et au fond de moi je voulais bien souvent trouver du bon sens dans ce que je faisais, du courage pour continuer. Mais à mesure que le temps passait ma lassitude devenait plus grande et mon désarroi plus envahissant par ce que je voyais jour après jour, par ce que j'apprenais et par les mauvaises nouvelles qui faisaient notre quotidien. L'odeur de la mort nous a submergé et à l'annonce de la perte d'un ami ou d'un collègue le silence était de mise et chacun de nous devenait blême ! On portait tous et malgré nous l'étiquette de voleurs et d'assassins ! Ne sommes-nous pas réellement ce bâton dans la main d'une bande avide de sang ne pensant qu'à ses intérêts hypocrites et malsains ? Oui, nous le sommes par notre silence et notre résignation à survivre dans l'attente de jours meilleurs tout en courant derrière les besoins quotidiens. El gouffa, ce phénomène étrange, magique qui dans toute la hiérarchie militaire et à tous les échelons, prend des proportions différentes, des formes différentes mais toujours dans l'exubérance. Qui n'a pas été séduit par cette fameuse gouffa ? Elle ne nous coûtait absolument rien. El gouffa a créé un état d'esprit nouveau, nos femmes ne distinguaient plus entre le chef et le subordonné. Que pouvait répondre cet officier à sa femme qui lui demandait s'il serait enfin promu adjudant, faisant allusion à son voisin, qui d'après elle, ramenait chaque soir chez lui "koul kheir". El gouffa on la voyait chaque jour sortir bien garni des casernes vers des destinations diverses et variées, le soir dans les même casernes, la troupe (les soldats) rentrait de sa permission de spectacle (pour quelques heures) munie de toutes sortes de sachets pleins de nourriture. Quel est l'officier qui devant ce spectacle aussi désolant aussi déshonorant, ne baissait pas les yeux, n'osant même pas regarder en face une vérité aussi crue. Pour quoi continuer de se taire alors ? Est ce de peur de se retrouver éloigné de ses enfants, mais que pouvait-on encore perdre, on avait déjà tout perdu, même nos âmes que l'on a vendu au diable. Je ne peux dire que j'ai fait ce que je devais faire mais je reconnais que je suis soulagé de pouvoir crier et dire que malgré tout j'ai fini par dire non…Je refuse de faire partie de ceux qui coupent les arbres de la forêt pour en faire des cercueils…je refuse d'obéire a des généraux qui dépouillent les cadavres et battissent les fortunes…Je refuse de me taire car comme dit notre proverbe : " Ma yenfaa ghire assah " et pour moi assah c'est el bled. L'histoire ne pardonne jamais ! Le Commandant Abdelhamid Hasni
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Témoignage Du Lt-Colonel Redouane Elgasmi
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Pour l'honneur de l'Algérie et la gloire de son nom. Je ne sais pas comment un tel jour est arrivé ; ce jour où il fallait que je prenne la décision de dire : '' non ! '' Je n'ai jamais pu imaginer, un seul instant depuis la date de mon engagement au sein des rangs de l'Armée Nationale Populaire, que le moment viendrait où je serai aussi malheureux et révolté par tout ce que j'ai vu au siége du MDN durant cette décennie. Je découvre qu'il est difficile d'interpréter mon chagrin et ma déception tant il est pénible de trouver les mots qui puissent traduire fidèlement le sentiment de rage et le bouleversement provoqué par le déchirement intérieur des années passées à cautionner ce qu'il conviendrait d'appeler justement une mafia institutionnalisée. Je me suis rendu compte au fil des jours que je devenais étranger dans un milieu qui n'avait rien à voir avec l'institution vertueuse que j'ai connu, il y a fort longtemps. Je ne sais pas comment je pourrais rendre compte à mon peuple, je ne sais pas comment je pourrais expliquer ce qui est arrivé. Je ne trouve pas d'excuses, ni d'arguments pour convaincre ceux qui m'entourent que ce que nous avons entrepris n'avait qu'un objectif : la sauvegarde de l'Etat ! J'ai souvent vu des officiers fuir leurs responsabilités en les diluant dans le tas général de la basse besogne ; j'ai vu les gens changer pour devenir en fin de compte des loques humaines, des machines à tuer, des engins de la mort pour qui la parole du commandement est plus sacrée que la loi divine ; J'ai vu des principes bafoués, une Algérie changée, une armée trahie par ses chefs, mais par-dessus tout une Algérie meurtrie et un peuple pris en otage ! Je crois avec la certitude la plus tenace, que bien des vies auraient pu être épargnées si le commandement avait fait preuve de sagesse surtout durant les premiers moments critiques qui auraient fait toute la différence. Mais en tant que militaires, si nous avons failli à notre mission, c'est par ce que le commandement a failli, ce commandement qui n'a jamais été à la hauteur. Oui nous avons failli, contrairement a ce que tente de faire croire le chef d'Etat major ; nous avons failli à rendre l'Algérie meilleure ; nous avons failli à rendre l'Algérie prospère ; nous avons failli à semer l'esprit de novembre dans les générations qui vont bâtir l'ANP de demain. Le courage nécessaire qu'il m'a fallu pour témoigner de ce qui s'est passé en Algérie, je l'ai puisé dans ce que j'ai vécu durant mon service ; je l'ai appris dans les regards de ceux qui ont souffert, de ceux qui ont payé chèrement l'incompétence d'un commandement qui n'a qu'un seul objectif : Rester au pouvoir et s'enrichir le plus possible. Je voudrais tellement savoir qui de nos chefs accepte d'endosser à lui tout seul les conséquences de la catastrophe qui a détruit le pays ? Qui va oser léguer une telle feuille de route pour les générations futures ? Je ne pouvais pas tourner le dos comme beaucoup et dire que le pays ne compte pas plus que ma personne ! Même avec le silence le plus lourd et le plus tranchant beaucoup d'officiers veulent une Algérie meilleure où il fait bon vivre et non mourir ; une Algérie où la cupidité des hommes s'efface devant la justice et l'intérêt général. Ces officiers sont très nombreux et condamnent fermement ce qui se passe, mais comme beaucoup d'autres avant eux ont perdu leurs vies en faisant la même chose, ces voix qui condamnent restent muettes en attendant le jour " J " pour libérer les cris qui s'enfouissent et les étouffent.
Après avoir suivi la conférence de presse du chef d'Etat major Mohamed Lamari le 02 juillet je me suis longuement demandé : Pourquoi les généraux veulent-ils à tout prix assimiler systématiquement toutes les accusations qui sont portées contre eux comme des attaques contre l'institution militaire ? Pourquoi se vouent-ils, avec une férocité extraordinaire, à faire admettre que l'honneur de l'Algérie est intimement lié aux leurs ? Pourquoi croient-ils qu'ils sont des êtres liturgiques qu'il faut adorer, vénérer et auxquels il ne faut rien reprocher sous peine de tomber dans la disgrâce et l'incrédulité. Avec mon expérience je peux dire, qu'à force d'impunités cumulées, de crimes impunis et de libertés infinies, ces généraux ont fini par croire qu'ils sont incontestablement au-dessus de la loi, pis encore que nous-même officiers sont à leurs ordres tels des chiens aux pieds de leurs maîtres ! Ce qui est certain, c'est que le terrorisme " dont Lamari parle " ne disparaîtra que lorsque les généraux responsables de cette catastrophe seront bannis de l'ANP. Coupables à plus d'un titre pour ce qui arrive en Algérie, il ne pourra y avoir aucune solution, tant sur le plan politique que sécuritaire aussi longtemps qu'ils resteront en fonction. J'ai vu, dès le début, comment la violence a été instrumentalisée ( l'attentat de l'aéroport Houari Boumediene étant un exemple flagrant), le GIA qui reçoit toujours ses ordres des officiers du DRS qui l'ont créé, reste une arme redoutable et un paravent infaillible pour la soumission et la servilité du peuple algérien. Avec leur GIA, les bourreaux prennent en otage toute une nation qu'ils déchirent à chaque fois que des voix se lèvent pour réclamer la liberté et dénoncer les abus. Tous les experts militaires ( même ceux que le commandement a chargé de faire des études stratégiques sur-le-champ au début des années 90) s'accordent à dire que: Quand on a à faire à un nombre aussi élevé de terroristes ( 27 000) on n'a plus à faire au terrorisme conventionnel mais à une révolution armée en bonne et due forme ! En 1992 il y'avait à peine quelques centaines d'éléments répertoriés dangereux par les services du DRS sur tout le territoire national. Les 27 milles terroristes dont Mohamed Lamari parle, ne sont pas tombés du ciel, ils ont été expertement constitués et soigneusement entretenus par les cercles occultes qui avaient besoin d'un alibi solide afin de mener à bien leurs plans. " Le terrorisme est vaincu mais l'intégrisme est intact " ! Une déclaration de guerre en bonne et due forme contre le peuple algérien. Mohamed Lamari qui ordonne toujours à ses égorgeurs de lui rapporter les têtes de ses ennemis étale au grand jour ses convictions et plaide sans aucun scrupule pour l'éradication tout azimut. Le peuple algérien est un peuple intégriste, dans son éducation, dans son travail, bref dans sa vie de tous les jours. C'est l'intégrisme du peuple algérien qui a donné la révolution de novembre, c'est l'intégrisme du peuple algérien qui a fait des miracles, c'est l'intégrisme du peuple algérien qui a permis à un ex. sous-officier de l'armée française de devenir chef d'Etat major de l'ANP ! Aujourd'hui, Mohamed Lamari souhaiterait un peuple sur mesure, il veut éliminer toute la population algérienne et la remplacer avec une masse à sa convenance et à sa guise. Benthalha, Raïs, Beni-Messous ne sont tout compte fait que le commencement d'un génocide qui n'a rien à envier à celui de Pol Pot !
Ma conviction est que rien ne pourra changer tant que les racines du mal resteront encrées dans les institutions de l'Etat. Ni Bouteflika, ni même un autre président ne pourront apporter l'apaisement, car les vrais détenteurs du pouvoir sont ailleurs ! Il appartient aux hommes qui n'ont jamais viré et n'ont jamais oublié leur raison d'être au sein de l'ANP de créer le changement et ramener la paix à n'importe quel prix ! Le Lt-Colonel Redouan Elgasmi
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Témoignage Du Capitaine Ahmed Chouchane
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L'ancien ministre de la Défense n'aurait jamais dû se risquer en portant plainte contre le sous-lieutenant Habib Souaïdia devant un tribunal français, sachant que des milliers de victimes de la tragédie sont exilés dans le monde. Ces expatriés ont supporté en silence l'injustice et l'oppression du pouvoir avec patience et l'atteinte à leur réputation et leur honneur durant des années est tell qu'au point d'encourager les gouvernements étrangers à leur tour à les chasser et à les emprisonner injustement. L'ex. Ministre de la Défense aurait dû, au moins, faire semblant et assumer les allégations de Souaïdia et les considérer comme sa part du mal et son lot de la catastrophe qui a frappé l'Algérie. Mais ceux qui entourent et conseillent l'ex. Ministre ne sont pas ceux qui souffrent de ce qui se passe en Algérie; aussi, ils ont pensé que ce procès renforcerait leur pouvoir et leur ouvrira le domaine de la pratique de l'assujettissement et de la Hogra en dehors des frontières algériennes. Mais ce que ces irresponsables conseillés ne veulent pas comprendre, c'est que ceux qui ont refusé de s'impliquer dans les massacres et qui ont renoncé à leurs droits légitimes et ont préféré l'exil à la confrontation sanglante avec les fils de leur pays, ces hommes-là, ne sont ni des incapables ni des lâches, mais ils sont plus forts dans la confrontation et plus solides devant la vérité que ceux impliqués dans les bains de sang. Aussi et sur cette seule base, ont intervenu les témoins algériens en faveur de Souaïdia. Durant ce procès les témoins de la défense étaient tous unanimes malgré les différences dans leur appartenance politique, leur profession, leur âge et leur culture. Ils ont dit d'une seule voix : non à la falsification de l'histoire et non à la politique du fait accompli. Le ministre de la défense est arrivé au tribunal accompagné du Premier Ministre et entouré de quelques ministres et de semblants de ministres ; chacun apportant avec lui, des copies de dossiers de l'Etat algérien. Ce show officiel a transformé l'affaire en un jugement de tout le système algérien. Les témoins de Nezzar ont essayé de démontrer que la décision du commandement d'arrêter le processus électoral et de pousser le Président de la République à la démission avec toutes ses conséquences, comme les arrestations arbitraires et les sanctions collectives, étaient des procédures légales et constitutionnelles. Ce sont là des propos que personne ne peut croire à plus forte raison un tribunal fondé sur la démocratie. Ceci a fait dire à un avocat s'adressant au Premier Ministre : " Votre constitution permet-elle d'arrêter les citoyens, de les torturer et de les emprisonner durant trois ans puis les libérer sans jugement, ni vérification des raisons de leur arrestation ? Vous n'avez pas honte de reconnaître tout cela sans dire que tu regrettes les victimes et vous prétendez que vous défendez la démocratie ? " Quant au ministre de la défense et en voulant se défendant, il a terni la réputation de ses collègues et même ex. Chefs (comme le general Mohamed Attailia), les généraux algériens, en disant qu'ils sont des analphabètes et ne comprennent rien du tout, bien que certains soient plus anciens que lui dans l'armée et plus gradés, ce qui a fait dire à l'un des avocats en s'adressant au tribunal : " regardez le niveau des généraux qui ont décidé de l'avenir de l'Algérie. " Les insultes de Nezzar ne se sont pas limitées aux généraux, mais elles ont touché toute la classe politique algérienne sans exception quand il les a qualifié de " cheptel ". Ceux qui ont terni la réputation de l'Algérie dans ce procès sont ceux qui ont accompagné Nezzar en voulant se dérober de leur responsabilité au détriment des institutions de l'Etat - de la Présidence à la classe politique. Je me limite ici à la reproduction, en toute fidélité, de mon intervention personnelle en tant que l'un des témoins de la défense. J'ai demandé à parler en arabe mais eu raison du faible niveau du traducteur, on m'a demandé de parler en français et c'est ce que j'ai fait : Je me suis présenté succinctement et j'ai exposé, selon les questions des avocats, les points suivants : 1 - les raisons de mon arrestation le 3 mars 1992 et ma correspondance avec le ministre de la Défense La vraie raison de mon arrestation est la conviction du commandement que ma présence menaçait leur projet de confrontation armée contre la majorité du peuple, projet contre lequel je me suis opposé publiquement et à haute voix. Mais la cause directe est que beaucoup d'officiers et de sous-officiers étaient très irrités par les décisions du commandement et de leurs conséquences ; à savoir l'oppression de la majorité du peuple au point où ces militaires ont voulu assassiner le commandement militaire pour lever l'injustice. En effet, et en raison de ma bonne réputation dans l'armée et de la confiance dont je jouis parmi les officiers et les sous-officiers notamment au sein des forces spéciales, des dizaines de militaires m'ont dévoilé leurs intentions et ont demandé mon avis sur la question. Malgré que j'ai signé un procès-verbal d'interrogation m'imputant de grave accusations parmi lesquelles : L'atteinte à la sécurité de l'Etat, la constitution d'une armée secrète au sein de l'Armée Nationale Populaire et la division du territoire national,… etc. j'ai écris de ma prison, au ministre de la Défense Khaled Nezzar lui confirmant mon refus des décisions prises par le commandement et relatives à la destitution du Président, à l'arrêt du processus électoral et à l'implication de l'armée nationale populaire dans la confrontation armée contre le peuple. Aujourd'hui, je ne suis pas là pour juger quiconque ou porter atteinte à sa réputation, mais je suis là pour exiger de monsieur le ministre de la défense de prendre ses responsabilités avec le même courage avec lequel il a pris ses graves décisions qui nous ont conduit à la situation tragique que nous vivons. Je luis dis aussi, que votre prétention de sauver l'Algérie de ce qui est pire ne vous dégage pas de votre responsabilité de ce qui s'est passé. J'ai discuté le contenu de ma lettre, un mois après son écriture, avec le général-major, Gaïd Salah, commandant de la troisième région militaire, et avec une délégation sous la présidence du chef d'état-major, le général-major Guénaïzia, à la prison militaire de Bechar tout en étant convaincu que le commandant Ben Djerrou Dhib Djabbalah qui a pris la lettre, l'avait remise à monsieur le ministre de la défense à l'époque parce que ce dernier supervisait personnellement mon affaire et je ne pense pas que monsieur le ministre démente cela (en effet, le ministre n'avait fait aucun commentaire). 2 - Les événements de Bérrouaguia Je considère ce qui s'est passé dans la prison de Bérrouaguia est un crime caractérisé contre l'humanité, exécuté par un groupe des forces d'intervention spéciale de la gendarmerie. Sous un feu nourri, ce groupe a pris d'assaut le bâtiment dans lequel se sont réunis plus d'un millier de prisonnier et ont tué 50 personnes dont les corps furent, soient brûlés, soient mutilées et ils ont blessé, par balles pas moins de 500 prisonniers. Sans l'intervention du procureur de la République qui s'est mis entre les gendarmes et les prisonniers, la catastrophe aurait été plus grande. Deux avocats m'ont rendu visite, sur autorisation du cabinet de la Présidence et je l'ai informé que ce sont les gendarmes qui ont commis ce massacre et non les prisonniers comme l'a prétendu la télévision algérienne. Les prisonniers furent battus avec des barres de fer durant deux mois. Ceux qui ont exécuté cette opération sont des criminels et personne n'a le droit de justifier ce qu'ils ont fait, sous quelque appellation qu'elle se soit. C'est là, l'un des aspects des dérapages générés par les décisions du commandement parce qu'elles ont ouvert largement la porte devant les malhonnêtes et les criminels et ont bloqué toutes les issus devant les honnêtes gens parmi le peuple. L'inconscience du commandement en la matière ne le dégage pas de sa responsabilité parce que bien que je n'étais un simple officier j'étais conscient de la gravité de cette affaire. Il y a un second exemple de dérapages ; il s'agit des événements de Guemmar. Au début, une vingtaine d'adolescents environ ont commis un crime affreux sur un sergent de l'ANP et se sont emparés des armes individuelles du dépôt du poste de garde frontalier à Guemmar. Ces adolescents ont été induits en erreur par un ancien caporal des forces parachutistes. Il est vrai que le crime est affreux et mérite la plus grande sanction et je suis d'accord avec le ministre de la défense sur cette question. Mais que le ministre apparaît personnellement à la télévision et déclare la guerre à toute la région et l'a mis à la merci des groupes des forces spéciales qui humilient des dizaines de milliers de citoyens, volent leurs biens et arrêtent et torturent des centaines de personnes ; des dizaines furent jugés injustement et d'autres innocents condamnés à mort à tort ; En outre et après la récupération des armes volées, 24 adolescents qui ne savent même pas manier les armes, furent assassinés et les corps de certains d'entre eux brûlés et mis dans des sacs de poubelles puis exposés en public. Tout cela ne peut être qualifier que de crime contre l'humanité. J'ai personnellement informé le chef d'état-major de ce qui se passer. Que le ministre de la défense sache que son intervention à la télévision et de cette manière et sa supervision directe des opérations ne peut signifier qu'un feu vert à tous les criminels dans les rangs de l'armée ! 3 - l'échec de mon kidnapping de la prison d'El Harrach et les choix du chantage Ceci est un autre exemple des dérapages auxquels avaient conduit les décisions du commandement. Après avoir purgé ma peine d'emprisonnement décidé par le tribunal militaire et le jour de ma sortie le premier avril 1995, un groupe d'officiers de la sécurité de l'armée (DCSA) m'ont kidnappé de l'intérieur de la prison et ce, après avoir terminé toutes les procédures officielles de sortie ; et si vous consultez le registre de sortie de la prison d'El Harrach, vous trouverez ma signature. Après l'échec du kidnapping, le commandement des services de sécurité a adopté, avec moi, la méthode du chantage. Le général-major, Kamel Abdelrahman lui-même, m'a dit que certains aux seins des services de sécurité ont décidé mon élimination et que je ne peux échapper à cette peine qu'en travaillant sous son autorité personnelle ; et m'a promis une promotion instantanée au grade de colonel et de mettre à ma disposition tout l'argent que je veux. Mais ma réponse était claire : je lui ai dit que j'étais prêt à coopérer avec lui sans aucune contre-partie à condition de revoir leur politique vis-à-vis du peuple sans exception et que l'intérêt de l'Algérie prime sur toute autre chose. Après la première rencontre, ils m'ont proposé de participer à un projet d'assassinat des chefs du FIS en clandestinité qui ont pris les armes et ils m'ont cité à ce titre: Mohammed Said, Abdelrazak Redjem et Saïd Makhloufi. Je me suis étonné après la citation des cibles en leur disant que ces personnes sont des politiques et ont été forcées de prendre les armes ; et il est possible de trouver, avec eux, des solutions qui préserveront les droits de tous les Algériens et éviteront de faire couler plus de sang. J'ai aussi dis : " si vous m'avez parlé de l'assassinat de Djamel Zitouni qui a reconnu sa responsabilité dans le massacre des femmes et des enfants, ma mission aurait été plus compréhensible ! " A ce moment, le colonel Bachir Tartague m'a interrompu avec virulence et m'a dit : " laisse Zitouni tranquille, il est des nôtres et c'est avec lui désormais que tu travailleras, nous t'organiserons un rendez-vous avec lui. " Lorsque j'ai terminé mon intervention, le ministre de la défense s'est levé pour commenter mon témoignage et a dit : C'était là, l'intervention du ministre pour commenter mon témoignage. On m'a accordé quelques minutes pour lui répondre et j'ai dit : " Je ne sais pas pourquoi, le ministre a parlé de mes contacts avec Saïd Makhloufi et Abdelkader Chebouti, mais je confirme ma rencontre avec ces deux citoyens algériens à l'instar des autres officiers et sous-officiers ; l'objectif de la rencontre était légitime ; en effet, le déploiement des forces armées sur tout le territoire national, sa mise en état d'alerte maximum et les provocations que subissent les citoyens ont fait craindre à beaucoup d'entre eux, que l'armée commet des massacres comme ceux subis par les islamistes en Syrie, en Egypte et en Irak. Si nous, les militaires, nous étions mécontents du comportement agressif du commandement, les islamistes ont plus de raisons d'avoir peur. Aussi ils nous ont contacté pour s'assurer les intentions non criminelles du commandement militaire, je leur ai confirmé que je ne prendrais pas les armes contre un Algérien civil et qu'ils ne devraient pas devancer les événements et de respecter les ordres de la direction politique. Ces rencontres avaient permis d'éviter de couler le sang en 1991 et je défie le ministre de la défense et tous les services de sécurité de prouver que Saïd Makhloufi et Abdelkader Chebouti ont accompli une action armée avant mon arrestation le 3 mars 1992. C'est la raison pour laquelle j'ai refusé de coopérer avec les services de sécurité pour arrêter ces deux hommes en 1992 comme j'ai refusé de participer dans le complot de leur assassinat en 1995 parce que je crois qu'ils sont des victimes du despotisme du pouvoir. " Là, j'ai terminé mon temps de parole et la séance fut levée. Je veux continuer, ici, ma réponse au ministre afin de mettre les points sur les i. Quant à l'allégation du ministre que le mouvement est de fabrication islamiste, c'est faut sans aucun doute parce qu'il est confirmé qu'il n'adhère pas au projet islamique et ne désire pas coopérer avec les islamistes et ses éléments connus étaient dans le front anti-FIS jusqu'à 1995 avant qu'ils ne découvrent la nature criminelle des décisions du commandement. Quant à ma relation personnelle avec les islamistes, je confirme qu'elle n'est qu'une relation normale comme toutes mes relations avec les autres Algériens ; Comme je démens catégoriquement ce qu'a prétendu le ministre concernant le fait que je reçois mes ordres de la direction du FIS ! La vérité est que j'ai refusé l'accusation des cheikhs du FIS injustement lorsque j'étais sous la torture ; et si cela était vrai, pourquoi ils ne l'ont pas cité dans les chefs d'accusation contre la direction du FIS et pourtant j'étais en prison lors de leur jugement ? Mais ce que monsieur l'ex. ministre n'a pas dit, c'est que le papier qu'il avait entre les mains lorsqu'il commentait mon témoignage n'était autre qu'une partie du procès-verbal de mon interrogatoire au centre de torture de Ben Akoun en mars 1992. Il aurait été plus honnête de ramener tout le PV ainsi que la lettre que je lui ai envoyé. Malgré cela, je confirme que ma relation avec le projet islamique est fondée sur une conviction profonde, qui ne souffre d'aucun doute, que c'est le projet idéal pour le bonheur de l'humanité dans la vie ici-bas et dans l'Au-delà ; et je ne suis pas concerné, dans cette attitude par ce qu'adoptent les partis islamiques eux-mêmes ou ce que prétendent les ennemis des islamistes. Si les gens étaient honnêtes et justes, ils découvriront la Vérité. Mais l'ex. ministre de la défense et ses conseillers parient sur les suites du 11 septembre et croient que l'Islam est devenu une accusation dangereuse, aussi il faut coopérer pour pourchasser ceux qui se cachent derrière et c'est la raison pour laquelle ils tournent autour de cette colonne érodée sans arrêt ; En vérité, ils sont plongés dans un mirage dont ils se réveilleront, un jour, car l'homme juste trouvera sa place sur toute la terre de Dieu et pourra vivre avec tous les hommes quelles que soient leurs races et leurs religions tant qu'ils resteront attachés à leur humanité. Quant aux prétendus sauveurs de l'Algérie, leur problème est qu'ils ne veulent pas vivre en tant que citoyen en Algérie comme tous les Algériens et ne peuvent supporter de vivre en tant que démocrate en Occident comme tous les citoyens occidentaux ; mais ils se sont habitué à vivre en tant que despotes occidentaux dans l'Algérie oppressée et c'est là une situation étrange qui ne peut ni se stabiliser, ni durer et s'ils reviennent à eux, ils sauront que leurs folles ambitions sont la cause du mal qui a touché tout le monde. En conclusion, j'espère que les Algériens et les Algériennes qui ont choisi la confrontation avec la majorité du peuple révisent leurs positions et arrêtent leur mensonge et leur injustice et tirent les leçons de ce qui s'est passé, sinon la machine de la destruction qu'ils ont conduit en 1992 les écrasera un jour. En ce qui concerne le peuple algérien et quel que soit le nombre de ses victimes, il se relèvera haut et fort avec ses principes inébranlables et sa glorieuse histoire que les hommes d'honneur ont construit à travers ses siècles. Le Capitaine Ahmed Chouchane
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Témoignage Du Capitaine Samir Abdi
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Au Soldat Algérien. Il a fallu un courage immense pour que j'ecrive ces lignes qui sont maintenant entre les mains du soldat Algérien.....
L'incroyable et le plus honteux vient du fait que tous les massacres et les carnages, sont commis sous la baniere de l'interet de la nation , la preservation de la republique et la lutte anti-terroriste avec la complicite de la dite societe civile et des partis microscopiques. Le secret des tortionnaires a ete decouvert: n'est-il pas temps de l'arreter et de prendre soin de ce peuple meurtrie, egorge? Est-ce-que les enfants fideles de l'Algerie au sein de l'ANP et les services de securite sont convaincu que le remede vient du refus des faux symboles et le jugement de ceux qui ont enfonce l'Algerie dans cette terrible experience, le seul chemin vers la reconquete de la dignite et de l'honneur vient de la reconciliation nationale, et le retour au peuple qui est seul apte a choisir son destin et ceux qui le gouvernent suivant la loi et la constitution. Est-il temps pour nous de revenir a notre mission essentielle qui est la defense du territoire national et la legalite constitutionnelle. Ceux qui ont planifie et execute le plus ignoble des projets que le monde Arabe ait vu, sont les memes qui qualifient leurs adversaires de terroristes et d'extremistes. Nous l'ésperons ! Le Capitaine Samir Abdi. |