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Impardonnable crime

 

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On disait que nos hôpitaux sont des mouroirs. Il semble que la tendance est à l’aggravation. A l’image de tous les autres secteurs, celui de la santé est, lui aussi, dans un état dramatique. Les médecins et les pharmaciens ne cachent plus leur colère et leur désenchantement. Malgré leur cri d’alarme, les pouvoirs publics font la sourde oreille. Pourtant, la situation est très grave. De jour en jour, on constate l’absence de médicaments, dont certains nécessaires pour les maladies chroniques comme celles du cœur, le diabète, la tension. Il arrive que des gens meurent parce que ces médicaments ne sont plus disponibles.
Le ministère de la Santé a trouvé les boucs émissaires pour dégager sa responsabilité. Il accuse les importateurs de médicaments de provoquer les pénuries, comme si ces derniers étaient de l’oignon ou de la pomme de terre sur lesquels les spéculateurs agissent à leur guise. L’accusation est très grave, mais elle manque de crédibilité. Si elle s’avérait vraie, ce serait un acte criminel passible des tribunaux dans la mesure où cette pénurie est cause de morts d’hommes, de femmes et d’enfants. Or, jusqu’à preuve du contraire, aucune action judiciaire n’a été ouverte contre une quelconque officine ; aucune sanction administrative n’a été prise ; aucun agrément n’a été retiré. En fait, le secteur de la santé est géré par la démagogie, le tape-à-l’œil et les faux-fuyants.


On l’a vu lors de la grève des médecins résidents. Les autorités ont géré la situation par le mépris, sans penser un instant aux malades qui croupissaient dans les hôpitaux. La santé de la population est le dernier de leurs soucis. Le pouvoir aurait bien pu dégager des enveloppes pour parer aux pénuries et sauver ainsi la vie de milliers de citoyens. Il préfère penser à construire une mosquée pour des milliards de dollars, comme si la protection de la population n’est pas un devoir sacré. Le pouvoir pense à l’au-delà avec l’argent du contribuable, bien sûr, mais il est totalement en déphasage avec les aspirations du peuple qui, comme l’a dit le défunt président Houari Boumediène, n’a nullement envie «d’aller au paradis le ventre creux». Après tout, ce ne sont que des Algériens qui meurent, se disent ceux qui sont en train de dilapider leurs richesses. Ce peuple n’est-il pas le cobaye de ses dirigeants depuis 1962 ? Il faut espérer qu’un jour ou l’autre, ils rendront des comptes. Il n’est pas interdit de rêver. Il n’y a qu’à voir la Tunisie et l’Egypte.

Tayeb Belghiche

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