nos responsables sont pire que les juifs
La Corne de l’Afrique, principalement la Somalie, souffre d’une terrible sécheresse qui a provoqué la mort de dizaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes. La communauté internationale a fini par réagir avec du retard, mais l’a fait. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a commencé, depuis hier, à acheminer les secours. La FAO a réuni une assemblée générale extraordinaire à Rome pour mettre au point un plan d’urgence destiné à la région.
Le monde musulman, par contre, a brillé par son absence. L’Organisation de la conférence islamique (OCI) dont le siège est à Djeddah, n’a pas jugé utile de bouger le petit doigt. Il n’y a même pas eu de messages de solidarité en direction des victimes, à croire que les pays islamiques sont totalement insensibles devant la souffrance d’autrui.
Pourtant, le malheur touche surtout un pays musulman, en l’occurrence la Somalie. Le Coran fait de la solidarité entre musulmans un principe sacré pour lequel les fidèles rendront compte. Or, ce sont ce que le dictateur Mouammar El Gueddafi et les islamistes appellent «les croisés et les juifs» qui ont décidé de secourir le peuple somalien et les autres peuples d’Afrique de l’Est. Même les shebab, ces terroristes islamistes qui occupent une partie du territoire somalien et qui avaient expulsé, il y a quelques années, les ONG européennes parce que composées «de croisés et de juifs», ont appelé ces dernières à revenir pour aider les populations malades et affamées.
Dans tout cela, l’humanisme arabe, s’il existe, ne se manifeste pas.
Seule la mer Rouge sépare la Somalie des riches Etats pétroliers du Golfe. La puissante Arabie Saoudite fait la sourde oreille. Pourtant, sa responsabilité est grande dans le drame que vivent actuellement les Somaliens. C’est elle qui a armé les shebab, avec le concours du dictateur soudanais Omar El Béchir, et qui a provoqué l’éclatement de la Somalie. Elle finance le crime, la destruction pour l’expansion de la doctrine wahhabite. Mais la compassion n’existe pas chez les Saoudiens dès qu’il s’agit d’aller alléger les souffrances d’autres musulmans. Et dire que cela a lieu à la veille du mois sacré du Ramadhan, point de piété et d’entraide s’il en est.