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100 hargas en quelques jours

LE PHÉNOMÈNE A REPRIS APRÈS UNE LÉGÈRE ACCALMIE

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Le jeu du chat et de la souris monte en puissance, les harraga ne reculeront devant rien.

La recrudescence de ce phénomène intervient alors que le front social qui était en ébullition vient tout juste de baisser d'un cran tandis qu'il opère dans un contexte de crise économique mondiale qui a mis à mal les pays (l'Italie, l'Espagne, la France...) qui sont la cible des candidats à l'émigration clandestine. La crise financière, qui sévit sur le Vieux Continent a fait plonger, jeudi, les Bourses européennes entraînant dans leur sillage une inexorable dégringolade des prix du pétrole.
Cette conjoncture économique internationale des plus moroses est apparemment le dernier des soucis de nos compatriotes qui ont vraisemblablement décidé de quitter leur patrie d'origine pour des cieux qui, peut-être, autrefois pouvaient s'avérer plus cléments. Le désamour des jeunes Algériens avec leur pays ne donne guère l'impression de vouloir s'estomper.
L'âge de ces «desesperados» n'excède pas les quarante ans, même des bébés et des femmes enceintes font partie de ces expéditions du désespoir. En moins de cinq jours c'est plus d'une centaine de candidats à l'émigration clandestine qui ont tenté de rejoindre les côtes européennes avec comme destination de prédilection l'Italie et, particulièrement, l'île de Lampedusa.
La dernière tentative en date concerne treize personnes qui ont été interceptées par les gardes-côtes algériens dans la nuit de mardi à mercredi dernier (voir L'Expression du 18 août) au large de Annaba (600 km à l'est d'Alger). Cette opération est intervenue quarante-huit heures seulement après que 23 autres candidats à l'émigration clandestine soient tombés dans les mailles du filet de ces mêmes éléments de la Marine nationale.
Dans la nuit du 13 août, ce sont 48 individus qui ont réussi à accoster sur les rives italiennes, dans le sud-ouest de la Sardaigne, à une soixantaine de kilomètres de la ville de Cagliari, a indiqué la presse transalpine. Ces «départs» qui ont été pour la plupart d'entre eux organisés à partir de l'est du territoire algérien, n'ont pas épargné d'autres régions du pays.
21 harraga ont été interceptés le 13 août à bord de deux embarcations à quelque 6 miles à l'est d'Oran, au large de la plage de Kristel.
C'est ce mois sacré du Ramadhan que les réseaux mafieux spécialisés dans la «harga» ont choisi pour intensifier et fructifier leur «business».
Ce sont donc plus de 100 Algériens qui ont décidé de tenter l'aventure de l'émigration clandestine avec des fortunes diverses en terres extrêmement hostiles à ce type de phénomène. En effet, pour endiguer les vagues d'immigrés clandestins sans précédent, qui ont déferlé sur ses côtes depuis la révolution de Jasmin et le début du conflit libyen, l'Italie avait décidé de proclamer, le mois de février dernier, l'état d'urgence humanitaire face aux milliers d'immigrants clandestins.
Près de 3000 immigrants clandestins, essentiellement des Tunisiens, ont échoué sur les côtes italiennes. «Un Conseil des ministres a été convoqué... pour adopter la déclaration d'état d'urgence humanitaire face à l'afflux exceptionnel de citoyens de pays de l'Afrique du Nord», avait indiqué, il y a déjà six mois, un communiqué du gouvernement de Silvio Berlusconi. Ce phénomène a servi de prétexte à la France qui, il faut le signaler, n'a pas attendu de voir débarquer sur son sol des centaines d'étrangers en situation irrégulière pour durcir sa politique en matière d'expulsions.
«A ce jour, sur les sept premiers mois de l'année, nous avons reconduit, 17.500 étrangers en situation irrégulière, soit 4% de plus que l'année dernière», a indiqué Claude Guéant, le ministre français de l'Intérieur, qui a affiché sa volonté d'atteindre les 30.000 expulsions d'ici la fin de l'année 2011.
Les immigrés clandestins, loin de toutes ces considérations, prennent le risque de jouer au chat et à la souris avec des gouvernements de pays qui ont décidé de leur mener une chasse à l'homme sans pitié.

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