Nacer Mehal a travaillé avec les Français et occulté les professionnels algériens
Samir Allam
Pour élaborer son avant-projet de loi sur l’information, Nacer Mehal, ministre de la Communication, s’est tourné vers… les Français. Selon nos informations, les équipes du ministère de la Communication ont été reçues en mai par dernier à Paris par plusieurs organismes, notamment le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Elles ont été envoyées sur place par le ministre pour obtenir une assistance et des conseils dans l’élaboration du nouveau projet sur l’information.
En Algérie, Nacer Mehal s’est contenté d’une petite tournée à travers les grandes wilayas du pays où il a rencontré des journalistes. Aucun responsable d’un grand journal n’a été consulté. Résultat : un code dont certains articles ressemblent à une mauvaise interprétation de ce qui se fait en France. « On fait souvent de très mauvaises copies en matière d'élaboration de lois à partir de textes français. On donne l'impression qu'on ne connaît de la géographie que la France », souligne Redouane Boudjemaâ enseignant en sciences de l'information et de la communication (lire l’entretien du jour).
Sur les questions liées à la presse électronique, aucun acteur sérieux de ces nouveaux médias n’a été associé aux consultations. Résultat, comme l’explique Redouane Boudjemaâ, « les articles élaborés sur les médias électroniques démontrent bien les limites du pouvoir par rapport aux nouveaux médias et même les limites intellectuelles des gens qui ont été chargés de préparer ce texte ». Il est vrai que le souhait d’imposer un agrément (ou une déclaration préalable) démontre une méconnaissance totale du sujet par ceux qui ont élaboré le projet.