Le plus souvent, le discours politique officiel algérien, par sa formulation tautologique et ses fondements sophistes, s’apparente bien plus à l’imposture organisée qu’au mensonge pressé.
Peut-être aussi qu’il s’apparente aux deux à la fois dans le couple sémantique où il apparaît et où, d’évidence, une forme viciée renforce automatiquement une promesse vicieuse. C’est tout l’art de tromper. Dans le cas précis du projet de code de l’information, il n’y a pas, en premier balayage, de flagrant délit de mensonge littéral de premier degré. Il y est caché sous des formules génériques et générales d’apparence innocente, qui n’explicitent pas à priori les sens et les usages attendus des dispositifs projetés. Par exemple, les choix terminologiques et lexicaux reflètent déjà soit une méconnaissance totale de l’état des lieux, soit une manière vicieuse de contourner, voire détourner les revendications de fond sur la question.
Sur l’ouverture de l’audiovisuel
Par ouverture audiovisuelle, le pouvoir entend et suggère la possibilité aux personnes (physiques et morales) d’accéder librement aux ondes radioélectriques au moyen de la télé et/ou de la radio sans garantie de voir surgir un peu partout des bébés ENTV comme on a vu naître des dizaines de bébés journaux privés presque tous acquis par la pub au Boutef-khobzisme. Mais cette promesse d’attribution des fréquences, elle-même soumise à des conditions imprécises et lointaines dans le futur, ne prévoit rien sur le présent immédiat, ne prévoit rien sur l’ouverture immédiate de ce qui existe et fonctionne déjà ; l’ouverture des moyens publics audiovisuels. Squattés par le pouvoir, ils fonctionnent actuellement d’une manière sectaire et partisane. Au service exclusif d’un clan régnant. Dire que le paysage audiovisuel algérien est fermé est faux. Il est ouvert à tous vents, à toutes les expressions mondiales – plus de 300 chaînes TV étrangères reçues en Algérie - sauf à la diversité des expressions algériennes qu’elles soient locales ou nationales. Elles sont en permanence interdites ou censurées par les gardiens de l’orthodoxie gouvernementale. Le pouvoir aurait gagné en crédibilité à montrer d’abord sa bonne foi en ouvrant au grand air les médias publics lourds fermés aux expressions démocratiques nationales. Le pouvoir gagnerait aussi en crédibilité en libérant les initiatives et les talents des jeunes cadres de l’ENTV et l’ENRS, inhibés par la censure, l’autocensure et toutes sortes d’interdits professionnels. Il ne suffit pas de pleurer sa veuve télévision mille fois répudiée par son public. Il suffit seulement de donner un grand coup de pieds dans la meute inculte des barons-lécheurs qui font de la télé et de la radio comme M. Jourdain faisait de la prose.
Par ailleurs, en termes d’innovations et de garanties paritaires et démocratiques, le texte suggère avec insistance des conseils et des commissions d’esprit bicaméral où seraient équitablement représentés le pouvoir et les professionnels concernés ; 50/50. Cette promesse est un leurre ; une tromperie bien ficelée. Car, autant les 50% des représentants désignés par le président de la République représentent une entité politiquement homogène et cohérente (tous acquis au pouvoir) autant les 50% représentant la profession reflètent des diversités et des oppositions qui lui enlèvent son poids paritaire par rapport au pouvoir. Le seul fait de faire représenter les personnels des secteurs publics et des titres privés acquis au Président, redonne de facto et in fine l’écrasante majorité aux thèses et points de vue du pouvoir. C’est ainsi qu’il fonctionne depuis toujours. C’est ainsi qu’il veut aussi se maintenir.
Pour comprendre cette mécanique, restituons le contexte général duquel sortent ces projets de loi.
Un contexte pourri et faux
D’emblée, le pouvoir (président de la République et Premier ministre) annoncent la couleur. Les réformes politiques, rappellent-ils, sont la suite logique et naturelle du programme ordinaire du président de la République. Mensonge suggéré : le pouvoir n’agit pas sous la pression des révoltes populaires et/ou des printemps arabes. Encore une forme vicieuse de mensonge que personne ne croira. Mais ils l‘emballent quand même.
En réalité, dans sa folle obstination de se maintenir à tout prix au pouvoir, le régime de Bouteflika ainsi que ses employeurs, usent et abusent de tous les subterfuges possibles pour promettre le changement dans le seul but de contenir les révoltes populaires et, aussi et surtout, de préserver leur propre continuité sans rien changer d’essentiel. C’est tellement évident ! C’est ainsi qu’ils comptent durer et perdurer pour rester ad vitam aeternam au pouvoir. Leur seule raison d’être pour conserver les gros privilèges princiers de propriétaires d’un Etat supposé souverain mais qui, en fait, leur appartient comme usufruit et butin de guerre. A leur seul profit. Lui, le président et son clan, l’employeur consentant tant que sa rente est préservée, sont prêts à tout : dilapider les richesses nationales, mentir, corrompre, réprimer, torturer, exiler, tuer, séduire, promettre une Algérie juste, une Algérie moderne et démocratique y compris promettre de s’auto-amender. Au risque de se suicider ? C'est-à-dire partir, disent-ils. Impossible. Peuvent-ils faire en quelques jours, en quelques mois ce qu’ils n’ont pas fait en 50 ans ? Ils disent faire, refaire et défaire l’Algérie juste par le discours et des promesses éculées du genre «Demain ça ira mieux, demain vous aurez tout et bien plus que tout…» Une autre Algérie. Du déjà entendu. En fait, dans la réalité crue de la vie algérienne, ça ira de pire en plus mal. Chaque Algérien, chaque Algérienne, vous le diront par le détail et la dérision. Ils vous diront tous, chacun à sa façon, chacun à sa colère, à ses malheurs cumulés, comment chacun de nous a été détruit, anéanti, porté à l’abandon et à l’exil par les politiques criminelles et incultes des Belkhadem, Ouyahia, Aboudjera et consorts sous la direction exclusive et non éclairée du chef employeur, le DRS.
Dans l’Algérie de Bouteflika, bien moins qu’un ¾ régnant, un sergent au fait des magouilles et complots, est bien plus important qu’un ministre en poste. Ils les tiennent tous par le ventre, par la braguette et par la chippa. De vrais maroquins. Ces gens-là fonctionnent en coopérants, en nègres de service pressés de s’en mettre plein les poches avant que ne coule le bateau Algérie. Voici plus de quarante ans qu’ils promettent le bonheur général et bien plus ; des sédiments et des couches de mensonges qui s’épaississent d’année en année. Chaque année à venir est annoncée par eux, les régnants de façade, meilleure que la précédente. Mais, marrons-nous, pleurons, rions enfin ! Et si l’on devait ajouter toutes ces promesses annoncées depuis plus de 40 ans, toutes les prévisions de bonheur et de prospérités imminentes, à chaque échéance, à chaque discours solennel, et si leurs déclaratifs politiques étaient vrais à seulement 1%, l’Algérie serait alors le pays le plus développé, le plus prospère et le plus heureux au monde. Vraiment. Mais, comme on a affaire à des vrais voyous d’Etat, capables de tout pour rester au pouvoir, il ne faut donc pas, jamais, être surpris de ces manquements permanents aux droits humains, ou à la simple morale ordinaire de tous les jours est ignorée. Ils peuvent vous arrêter, vous anéantir, vous détruire à tout moment ; à leur guise, hors loi et hors tout. C’est la république des voyous. A qui allez-vous vous plaindre ? Ils sont les propriétaires exclusifs de la république et de la loi, de la morale et du droit. De ce fait, Ils sont, pires que les arracheurs de dents, de vulgaires et éhontés menteurs vous privant de surcroît de paroles, de recours et de protestations. En Algérie, on n’a pas le droit de dire aïe quand le pouvoir vous fait mal. On n’a le droit qu’à la prison ou l’exil quand la révolte est forte ; quand elle est écrite dans la violence du refus et sans concession négociée.
Dans la réalité, dans les faits observables et vérifiables de notre vécu ordinaire de tous les jours, l’Algérie, promue d’année en année par un discours grossier et mensonger, de régression en régression, de mensonge en mensonge, de ruse en ruse, de pillage en pillage, ils sont devenus (les gestionnaires du pays) derniers et nuls en tout. L’Algérie de Bouteflika, est devenue première mondiale en corruption et en détournements de biens publics (104èmeposition juste avant la Somalie). Les hauts dirigeants sont presque tous trempés jusqu’aux oreilles dans de nombreux scandales financiers de corruption et de concussion qui ont tranquillement ébranlé la république des voyous. Ils n’en sont pas inquiets. Le texan se promène librement en mangeant tranquillement ses milliards volés. La justice de Belaïz, de jour comme de nuit, veille bien à cette impunité. Le fils d’un ambassadeur, ami du Président, trempé jusqu’à l’os dans le scandale BNA de l’affaire Achour, coule bien des jours heureux à Madrid grâce à l’amitié indéfectible et à la solidarité oujdéiennes.
L’Algérie de Bouteflika est devenue aussi première destination mondiale des suicides. Quel autre pays peut se prévaloir du pire ? Aucun ; je l’affirme ici. L’Algérie de Bouteflika est le premier pays en boat people, en harragas, en chercheurs désespérés d’exil, fuyant leur pays, le premier en drogue s’écoulant par quintaux et par tonnes, en prostitution se répandant par milliers sur toute l’étendue du territoire de la RADP. L’Algérie de Bouteflika est classée dernière dans les systèmes mondiaux d’enseignement primaire, secondaire et supérieur (3812ème). Alger est devenue la capitale mondiale de la mal-vie, de la saleté, des SDF, des rats et de l’insécurité (classement The Economist 2010) C’est l’Algérie des généraux, de Bouteflika et de Makadem, des incultes devenus docteurs, de taxieur clandestin, devenu par le commerce du thé et des cuisses, supers conseillers de la présidence de la République. Dans cette Algérie là, un serveur de thé, un bagagiste, un drebki, un faiseur de h’rouz, peuvent accéder aux plus hautes charges étatiques. Ils peuvent même posséder leurs propres journaux privés et qui sont, pour l’essentiel, dans leurs colonnes, plus sale que sale ; avec l’argent du contribuable. Mais passons ; on y reviendra plus tard.
Les Américains nous traitent de pays triste et malheureux. Les diplomates français nous raillent en désignant le pouvoir algérien par "200 responsables irresponsables qui font la pluie et le beau temps selon leur intérêt du jour". Quant aux Anglais, ils ne nous considèrent même pas ; ce pouvoir "n’a jamais été sérieux", disent-ils avec flegme et mépris. L’Algérie et ses dirigeants y sont moins bien considérés qu’une république bananière et, tout juste, disent-ils, un peu plus qu’une association de malfaiteurs. Parce qu’ils savent par le détail ce qui se passe à l’ambassade d’Algérie et la représentation de Sonatrach à Londres où s’installent les cancres pistonnés du pouvoir et associés (gendres, neveux, nièces, maîtresses et divers affidés de toutes sortes). Avec toutes ces dérives, maintenues et aggravées sous le règne de Bouteflika, comment voulez-vous que l’Etat algérien, l’Algérie soit respectée, écoutée ?
Pour cacher cette incurie sans laquelle ce pouvoir mafieux n’existerait pas, le discours récurrent que produit ce pouvoir, projette et promet toujours pour demain d’assainir et de moderniser au mieux l’Algérie. Mais, précisent-ils toujours, ce bonheur ne se fera qu’avec eux, hommes et femmes de ce pouvoir. Sans eux, point de salut ; sans eux, insistent-ils, ce sera le cahot ou la guerre civile. Ce mensonge, cette imposture construite et discursive, durent depuis plus de quarante ans et plus encore depuis ces douze dernières années de règne ubuesque bouteflikien. Le président comme la plupart des ministres du clan, tout comme ceux de l’autre clan de l’ombre, traînent tous des casseroles, fort bruyantes du reste, de détournements, de corruption, de concussion et de prévarications multiples. La caste des servants de Bouteflika, (l’autre clan n’étant pas en reste) voleurs et escrocs pour la plupart dis-je, sous la pression des révoltes populaires locales régionales et nationales, et, aussi, sous la pression des chutes des dictatures arabes, effrayée de connaître le même sort des dictateurs Ben Ali, Moubarek, Kadhafi, Al-Assad et Saleh, font tout, absolument tout, pour s’éviter la destitution, la révocation en tant qu’indus occupants et squatteurs du pouvoir. Ils craignent surtout l’ouverture des placards faisandés et pourris de la République des voyous dont on sait par avance ce qu’ils peuvent bien contenir. Des cadavres surtout. On saura par la précision qui a assassiné qui, qui a détourné quoi et combien, on saura (bien que nous le sachions déjà) qui ont programmé la destruction de l’Algérie même si nous savons d’avance que les archives accusatrices ont été pour l’essentiel volatilisées, dispersées, cachées ou détruites. Il leur sera difficile en définitive d’échapper au sort de Ceausescu et des despotes arabes, c'est-à-dire d’échapper à la potence. La seule destinée qui les attend. Tôt ou tard. Juste une question de temps. Ils le savent tous. C’est pourquoi ils paniquent et s’agitent en produisant au pied levé des brouillons de loi bâclée dont on connaît d’avance la destinée ; la poubelle.
Les folies du mensonge et de l’ignorance programmés
Les dirigeants algériens sont-ils à ces points ignorants pour jouer leurs têtes en voulant gagner dans la durée, quelques jours, quelques mois de pouvoir, dans la permanence du privilège, dans la honte des gloutons mangeurs pressés et menteurs? Oui et Non.
Oui, parce qu’ils semblent ignorer, peut-être oublier, par la gâterie des jouissances permanentes indues, le terrible sort des despotes, des tyrans et dictateurs au format du piteux Abdallah, le roi traître fou vendant la Palestine en hectares, Hitler, Mussolini, Ceausescu, Pinochet, Ben Ali, Moubarak, et bien d’autres. Par dizaines, ces dictarions ont tous fini, sauf Bush et son père, dans le caniveau de l’Histoire, dans leurs propres salissures, pendus, fusillés, la tête tranchée, bannis, honnis, déportés, oubliés. Dans la honte permanente pour eux-mêmes et pour toutes leurs descendances actuelles et à venir. Ils ont tous fini dans les tablettes de l’ignoble et de l’ignominie. C’est le seul sort connu des despotes et tyrans. Ils ne méritent pas moins.
M. Bouteflika, lui le dictateur stagiaire, qui se surprend lui-même parfois à narguer généraux et leurs bébés ministres dans les rares moments où il se croyait un peu plus qu’un ¾ de président, peut-il ignorer cela, peut-il oublier ces sorts réservés aux despotes CDI comme aux stagiaires autocrates du 21ème siècle ? Lui le grand fan et féru des grands et minables nabots qui ont souillé et détruit, impunément, des pays et des peuples ? L’Irak et l’Afghanistan en étant les tout derniers exemples.
Non aussi, ils ne peuvent ignorer le sort inexorable qui les attend. Non plus, ils ne peuvent ignorer le mal profond qu’ils ont fait au pays. N’ont-ils pas tenté par deux fois de vendre l’Algérie, son sous-sol, son seul poumon nourricier aux multinationales texanes ? Ils ne peuvent ignorer, oublier qu’ils ont fait de l’Algérie le pays le plus malheureux et le plus désespéré du monde. Plus le pays s’enrichit et plus le pays s’appauvrit dans le plus misérable et le plus miséreux des dénuements. Ils ne peuvent ni ignorer ni oublier cette catastrophe nationale qui frappe l’un des pays le plus riche et l’un des plus beaux au monde. Ses propres enfants, jeunes, beaux et intelligents, dans le dénuement total, se jettent à la mer, se jettent à la mort, pour se trouver une place de bonheur impossible dans un poulailler espagnol ou dans une porcherie française. C’est toujours mieux que la vie que propose Belle Khadem.
Leurs enfants, eux, hommes et femmes du pouvoir, sont à Paris, Londres, Genève, Washington, Madrid, Rome et partout ailleurs dans le monde au frais de l’Etat, avec l’argent du contribuable algérien. Que répondent-ils à cela ? Rien. Ils font juste le dos rond laissant passer l’orage. Mais il y a des orages qui ne passent pas. Kadhafi en ce moment est caché dans un trou. Quelle juste fin pour un dictateur sanguinaire sans foi ni loi ! Mais quel trou abritera donc les dictateurs stagiaires algériens ? Aucun ; là où ils se cacheront, il y aura toujours un jeune Algérien qui leur dira «sortez, vous avez cassé ma vie … la potence vous attend». Pour cela, ils savent tous qu’ils paieront un jour. Un jour… Mais quand ? Indignons-nous en attendant ! Seulement cela.
Offrons un miroir au Président
Dans sa vitrine attractive et séductrice, le projet de loi sur l’information, tel qu’énoncé par le chef du gouvernement, souligne le principe de la parité comme nouveauté démocratique alors que ce principe a déjà été introduit il y a plus de 20 ans (loi d’avril 1990) et violé dès les premiers mois de son application. N’est-ce pas M. Merzoug ? Comme il a été précisé plus haut, cette parité entre représentants du pouvoir et professionnels des médias est fausse. Car en plus des vices cachés et par souci démocratique de faire représenter équitablement toutes les diversités professionnelles du secteur, cette loi réintroduit de fait et d’une manière insidieuse, le monopole et l’hégémonie du pouvoir sur tous les conseils arbitraux constitués pour l’attribution des fréquences et des agréments de nouveaux titres de presse.
S’agissant plus spécialement de la création de nouveaux titres de presse, les promoteurs du projet mentent délibérément en affirmant que le pouvoir d’agrément sera ôté à la justice. Mais, faut-il le préciser, la loi n’a jamais désigné les tribunaux de délivrer l’agrément de nouveaux titres de presse. A ce jour, les tribunaux sont tout simplement chargés du simple enregistrement des demandes et délivrer obligatoirement et sur le champ, le récépissé de dépôt de la demande. Cette formalité claire, simple et impérative a été dévoyée et détournée par le ministre de la Justice qui en a fait un pouvoir seigneurial qui autorise ou interdit la création de nouveaux titres de presse. Fort de ce pouvoir illégal et extrajudiciaire, le ministre de la Justice, garde des sceaux et surtout garde des privilèges, bloque à ce jour des dizaines de nouveaux titres qui présentent tous le défaut commun de ne pas manger dans la gamelle présidentielle. Qui va sanctionner ce ministre pour ses violations répétées de la loi ?
Mêmes observations pour la future composante du CSA algérien. Selon la même approche de la représentation paritaire, par les suggestions énoncées dont on devine les contours, l’hégémonie des représentants de la tribu régnante y figure comme la première sinon la seule des préoccupations du pouvoir. Il y a pire. On fait appel à un expert étranger en justifiant ce choix par le talent journalistique et l’origine algérienne de l’élu, qualités suffisantes pour monter un CSA algérien autonome, indépendant et professionnel. Si le niveau de compétence et la teneur en algérianité étaient les seuls critères prédictifs et électifs au choix de l’expert guérisseur de notre audiovisuel malade, M. Rachid Arhab, bien que talentueux et respectable journaliste par ailleurs, n’a pas le métier ni de manager ni de concepteur de chaînes audiovisuelles. Il est certes un grand et élégant présentateur de chaîne comme l’ont été Zahia Benarous, Hachemi Souami, Hafidh Derradji et bien d’autres. Pour autant, ça ne fait pas d’eux des experts en réorganisation de l’audiovisuel algérien pas plus et pas moins que Rachid Arhab. Si le souci était réellement et seulement de faire appel à des experts qualifiés pour réorganiser le paysage audiovisuel algérien dans une perspective de modernité sociale, culturelle et politique j’orienterai volontiers cette recherche vers des niches et des sites se situant d’abord en Algérie. Au sein même des entreprises ENTV et ENRS, dans la périphérie professionnelle immédiate de ces entreprises, dans les entreprises privées audiovisuelles, il y a des experts de haut niveau, capables d’apporter les préconisations salutaires à l’audiovisuel algérien. Cette expertise on peut la trouver aussi chez les grands amis de l’Algérie qui ont été ou qui sont toujours des cadres de haut niveau dans la gestion, l’organisation, la production et l’animation de l’audiovisuel. Ils sont à France Télévision, à Arte et partout en Europe. Cependant, tous ces enfants ou amis de l’Algérie, experts en management de l’audiovisuel, n’accepteront pas, jamais d’inscrire leur expertise dans une perspective d’allégeance pour la survie d’un système autocratique et féodal en fin de règne c'est-à-dire en extinction. La première mesure qu’ils préconiseront sûrement sera la réforme du système de nomination aux postes de directeurs et présidents de chaîne. L’actuel système étant basé sur les seuls critères de l’allégeance à la tribu, le mandarinat, le droit de cuissage et la soumission totale et permanente aux ordres de la tribu.
C’est cette culture d’inconséquences et d’incontinences politiques qui fait dire et écrire au pouvoir et à ses agents des choses belles et vertueuses mais, dans les faits, dans la conduite concrète des affaires publiques, se comportent comme de vrais obsédés politiques dont le seul et unique souci est de se maintenir au pouvoir. C’est l’exacte réplique de l’acrasie grecque à promettre toujours une chose par le discours et pratiquer son contraire par le comportement. Quitte à promettre par la salive et le texte, le seul mensonge qu’ils ne cessent de reproduire depuis un demi-siècle : l’Algérie ira mieux demain. Et pourquoi pas aujourd’hui ? Entre-temps, laissons pleurer le ministre sur «sa» télévision morte depuis quarante ans et plus encore maintenant. Aucun téléspectateur algérien ne sortira son mouchoir avec lui. C’est trop cher payer un pouvoir si minable et si piteux qui se vend en s’offrant à tout va. Encore moins servir ses sous servants de la 25ème heure ; des chiens. «Pleurez comme des femmes ce que vous n’avez su garder comme des hommes… » Une malédiction historique comme le dit le petit peuple sans jamais se faire entendre. Le sang des humbles et des innocents ne reste jamais impuni. Les cris d’Abane, de Boudiaf et du bébé égorgé retentiront toujours dans votre sommeil de porcs perturbés. Vous paierez vos crimes. Ici et là-bas ; vous qui faites des pèlerinages gratuits au frais du contribuable. N’est-ce pas El-Hadj Nacer ! C’est bien plus grave que la coiffure de Washington. El’Khbar Idjibouh Ettouala !
Mohamed Abassa