mérite le trou pas - 10 ans incompressible
Ali Idir
En Algérie, les intermédiaires ont le bras long. À en croire le gouvernement, ils sont derrière toutes les hausses du prix des moutons à la veille de l’Aïd El Adha, du ciment, des fruits et légumes, des logements, du foncier, etc. Rien ne semble leur échapper.
Ce mercredi 2 novembre, un haut responsable au ministère de l’Agriculture a accusé les intermédiaires d’être à l’origine de la hausse des prix du mouton de l’Aïd. La flambée du prix du mouton, malgré sa disponibilité sur le marché, est le résultat des intermédiaires dans la vente du bétail, a expliqué le directeur des Services vétérinaires au ministère de l’Agriculture, Rachid Bougdour sur les ondes de la radio nationale. En dépit de la disponibilité du mouton, les intermédiaires ont réussi à frapper leur coup, en spéculant sur les prix, à la veille de l’une des fêtes les plus sacrées chez les musulmans.
Les intermédiaires, anonymes personnes qui se positionnent entre les producteurs et les consommateurs, ont été montrés du doigt lors de la flambée des prix du ciment en 2008‑2009. Ces cols blancs achètent des produits directement auprès des producteurs à des prix dits "sortie d'usine" ou "sortie de ferme" pour les revendre au prix fort sur le marché de détail à des consommateurs livrés à eux‑mêmes, sans aucune protection de la part des services de contrôle du ministère du Commerce.
C’est devenu une habitude. A chaque flambée des prix, le gouvernement désigne directement les intermédiaires, mais les services de sécurité n’ont jamais enquêté pour retrouver les vrais responsables de la spéculation et les présenter à la justice. Les enquêtes menées par la gendarmerie sur le ciment ne sont pas parvenues à stopper le phénomène de la spéculation sur ce matériau dont la vente permet aux spéculateurs et à leurs complices dans les cimenteries et l’administration de s’enrichir considérablement, sans dépenser un centime.
Car derrière les intermédiaires se cachent en réalité les vrais commanditaires de la spéculation, de la rétention des produits de large consommation, qui profitent de situations créées par le pouvoir pour gagner facilement de l’argent. Car la spéculation se nourrit d’abord du déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché. L’Algérie ne produit pas suffisamment pour satisfaire la demande de la population en différents produits. La seule solution consiste en réalité à encourager l’investissement dans l’élevage, la production de ciment et des autres produits de consommation afin de satisfaire la demande nationale.