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Eloge de la lenteur

 

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Forme subtile de suicide ou violence atavique ? Quelle que soit l’explication psychiatrique ou sociale, l’Algérie a gagné une place puisque elle était 4e en 2010, juste derrière la France. Doublant l’ennemi colonial (qui a introduit les voitures en Algérie), elle vient d’être classée 3e dans le monde pour les accidents de voiture. Le pays du million et demi de martyrs accède ainsi au podium de la mort, avec Sétif en tête, ce qui n’est pas vraiment une surprise. Heureusement, l’Algérie a progressé en football et vient d’être classée 35e par la FIFA, juste derrière les Etats-Unis.

Pourtant, 45e pays le plus riche du monde, l’Algérie ne brille pas. Dernière place (125e) dans la recherche et l’innovation, elle est 148e pour la création d’entreprises, d’emplois et de richesses, 145e des pays où il fait bon vivre (éducation, santé, qualité de vie, dynamisme économique et environnement politique), au 130e rang mondial en matière d’efficacité commerciale et occupe le bas du tableau pour ses universités.

Dans le domaine des TIC, technologies de l’information et de la communication, elle est placée à la 103e place, pour les pays les moins corrompus au 111e rang, à la 108e place en matière d’égalité hommes-femmes, 148e pays pour le climat d’affaires, 100e pour le développement humain et 133e pour la liberté de la presse. Mais elle a quand même quelques bonnes notes : 1re au Maghreb pour le nombre d’obèses (18%), ce qui explique pourquoi elle occupe le 1er rang mondial des consommateurs de pain (49 millions de baguettes par jour) et la 3e place des 11 pays dits «de surveillance prioritaire» de la contrefaçon. Son classement le plus prestigieux ? 9e importateur d’armes au monde. Et, depuis quelques jours, elle est 3e en nombre de morts sur les routes. C’est d’ailleurs tout le paradoxe. L’Algérie roule très vite, mais n’avance pas.

 

Chawki Amari

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