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toxicomanie est partout en algerie

 

La toxicomanie au coeur d'une rencontre régionale : La réalité fait peur…aux chiffres

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Malgré une légère baisse des produits hallucinogènes saisis, par rapport à l’année dernière, le fléau demeure redoutable.

La 9ème journée régionale d’étude sur le rôle du pharmacien dans la lutte et la prévention contre la toxicomanie, organisée par le bureau local du syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO), accompagné par la sûreté de wilaya et la direction de la santé de Constantine, s’est tenue hier au palais de la culture Malek Haddad. Il y avait foule à cette manifestation, rehaussée par la participation de représentants des wilayas de Batna, Guelma, Sétif, Oum El Bouaghi et Jijel, ce dont s’est félicité Abdelkrim Bouhrid, président du SNAPO, conscient par ailleurs des retombées positives d’une telle rencontre. «L’identification du rôle du pharmacien d’officine et la gestion des psychotropes est indispensable pour réduire les dangers de la drogue», a-t-il déclaré. «Nous avons programmé une campagne de sensibilisation pour la lutte contre la toxicomanie, notamment au niveau des officines de la wilaya par la distribution d’affichettes portant des consignes de prise en charge avec orientation des malades», a-t-il assuré.

Il faut espérer, ajoute-t-il, que cette campagne fera bouger les choses et inciter les autorités de tutelle, la société civile et le mouvement associatif à s’impliquer davantage. Ceux-ci seraient, selon lui, trop en retrait par rapport à l’ampleur du phénomène et des tâches à accomplir pour s’opposer sérieusement à ce fléau. D’autre part, le commandant Mustapha Benaïni, le chef de la sûreté nationale de la wilaya, a avancé que le taux de consommation de drogue a considérablement augmenté durant ces dernières années. «Nos services ont eu à saisir 5, 478 52 kg de kif traité, 3 633 comprimés de psychotropes et 760 kg de résine de cannabis au cours des dix derniers mois de l’année en cours, avec toutefois une légère baisse par rapport à 2010 avec 7, 194 kg de kif traité et 3 510 comprimés de psychotropes», a-t-il fait savoir. La frange sociale la plus touchée par le fléau, est, selon lui, celle des jeunes. «Nous avons inscrit 1434 cas de détention dont 2 706 adultes et 62 mineurs», précise-t-il.


L’écoute est essentielle


Ce qui représente, de ce point de vue, un sacré challenge, estime Samir Hamidi, chargé de la communication et de l’action sociale à la direction de la sûreté nationale. «Les structures d’accueil, d’écoute et de prise en charge des toxicomanes font cruellement défaut en Algérie, ce qui influe négativement sur les missions du centre national de désintoxication de Blida, une structure largement dépassée par l’importance de la demande, et de ce fait ne pouvant répondre correctement à ses missions», relève-t-il. Ceci dit, poursuit-il, il faut parer au plus pressé, et dans ce cadre la prévention est essentielle pour faire avancer les choses. D’où la mise en œuvre, à la faveur de cette journée, d’un SAMU scolaire et de deux psychobus.
L’un des deux a pour mission de porter la bonne parole au niveau de quatre établissements scolaires de Constantine, où seront animés des ateliers visant à sensibiliser nos potaches sur les dangers des stupéfiants sous toutes leurs formes et déterminer leur niveau de connaissance du phénomène.

Les deux psychobus ont été positionnés respectivement à hauteur de la place du 1er Novembre, au cœur du Vieux Rocher, et au niveau de la cité Daksi où, selon notre interlocuteur,  tout est mis en œuvre pour écouter et orienter en toute discrétion les jeunes qui se présenteront devant des éducateurs spécialisés et des psychologues. Au bout du compte, souligne-t-il, une fois leur degré de dépendance analysé, les jeunes qui auront fait cette démarche seront orientés vers le centre intermédiaire de soins aux toxicomanes, sis au niveau de l’agglomération d’El Khroub.
Un établissement où la prise en charge des toxicomanes est assurée par une équipe pluridisciplinaire composée de 5 psychologues cliniciens, un neurologue, un médecin généraliste et une assistante sociale. Malheureusement et dans la plupart des cas, seule une minorité des toxicomanes va jusqu’au bout de la démarche, déplore le représentant de la sûreté nationale.
 

Ahmed Boussaïd et Ratiba B.

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