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La Banque mondiale organise un atelier sur l’emploi

 

 

Les failles de la politique de l’emploi réfutées par les responsables du secteur

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Le spécialiste du monde du travail, Mohamed Saïb Musette, prévient quant aux risques de précarisation des emplois, d’autant que les postes non permanents dominent le salariat.


 

C’est sans doute le chantier le plus délicat de l’Algérie d’aujourd’hui tant les tensions sociales sont fréquentes. Lors d’un atelier sur l’employabilité, organisé hier à Alger par la Banque mondiale, le chercheur et spécialiste du monde du travail, Mohamed Saib Musette, a mis en garde contre les effets pervers des mutations que connaît actuellement le marché du travail en Algérie. Il regrette que les enquêtes sur les salaires soient abandonnées, tout comme celle sur l’économie informelle qui permettrait d’y voir un peu plus clair.
Autre motif d’inquiétude : l’informel dans le secteur privé hors agriculture  représente une part de 37% ; un chiffre que conteste le responsable de la Confédération nationale du patronat (CNPA). L’expert insiste sur les risques de précarisation des emplois en Algérie, d’autant que les postes non permanents dominent le salariat. «Il y a un léger avantage, d’à peine 0,3%, qui nécessite néanmoins de tirer la sonnette d’alarme», précise M. S. Musette.

Du côté des représentants du ministère du Travail, le «tout va bien» est plutôt de rigueur. Ils récusent l’idée selon laquelle les augmentations salariales auraient été décidées par le gouvernement de crainte de subir le même sort que certains pays arabes. De même que le redoublement d’efforts en matière de politique de l’emploi et d’insertion des jeunes ne serait dicté que par la seule volonté de favoriser l’émergence d’entreprises. «Ce n’est pas une politique ex nihilo, nous nous sommes basés sur les expériences passées», souligne ainsi Fodil Zaidi, responsable de l’emploi au département du Travail. Ces efforts font, d’après lui, suite à une réflexion menée en 2007 sur la politique de l’emploi et sur le niveau des salaires en Algérie.


Manque de vision


Mohamed Tahar Chaâlal, directeur de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM), a affirmé, de son côté, que le réseau de son agence peut se targuer d’avoir, en plus des 48 agences de wilayas, quelque 167 agences locales. Il souligne aussi l’efficacité des organismes privés qui ont enregistré, depuis 2010, près de 200 000 demandes d’emploi. De plus en plus de demandeurs d’emploi se dirigent désormais vers l’Anem. Leur chiffre est ainsi passé de 99 000 en 2001 à 1,9 million en 2010. Au total, l’ANEM a aidé, en 2010, près de 181 000 chômeurs à trouver un travail.

Le directeur de l’Ansej a présenté un bilan tout aussi flatteur, soulignant la création de 91 978 emplois grâce à son dispositif. Près de 230 000 micro-entreprises ont ainsi pu voir le jour grâce aux dispositifs de l’Ansej et de la CNAC. Le représentant de l’Ansej ne s’étalera pas, en revanche, sur la question du remboursement des prêts ni sur la pérennité des entreprises créées.
Les représentants du département du Travail, surtout, ne veulent pas entendre parler des failles, réelles ou supposées, de la politique nationale de l’emploi. Divers représentants d’organismes de l’emploi ont ainsi décoché des flèches à l’auteur de l’étude, réalisée pour le compte de la Banque mondiale, sur l’emploi. Ledit rapport est extrêmement critique, soulignant, entre autres aspects, les contraintes de l’insertion des jeunes, le manque de vision dans la lutte contre l’informel et l’instabilité des postes de travail des Algériens.

Amel Blidi

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