Deux civils tués, selon un bilan officiel
Rafik Tadjer
Le bilan de la bavure militaire de Tizi Ouzou (lire nos informations) s’est alourdi. Selon l’agence APS, qui cite des sources sécuritaires, deux civils ont été tués par les militaires. Rafik Haddad, âgé de 18 ans, et un sexagénaire, Mohamed Maâtob, « ont été mortellement atteints par balles, tirées accidentellement par des éléments des forces de sécurité », ont précisé ces sources. Les forces de sécurité « tendaient une embuscade aux terroristes » vers 14 h, à la lisière du village de Tigoulatine, près dAkerrou, à une soixantaine de km à l’est de Tizi Ouzou, on- elles ajouté.
Plus tôt, des sources concordantes avaient indiqué à TSA que des éléments de l’armée nationale qui tendaient, ce mardi 29 novembre vers 14 h, une embuscade à un groupe terroriste dans la commune d'Akerrou, près de Yakourène, ont ouvert le feu sur deux chasseurs. Un des deux jeunes a été tué sur le coup alors que le second a été grièvement blessé par les balles des militaires. Le chasseur grièvement blessé a donc succombé à ses blessures.
Selon l'APS, l’enterrement des deux victimes aura lieu mercredi au village Tigoulatine. Les citoyens d'Akerrou se sont rassemblés devant le siège de la mairie après l'annonce de la mort des deux chasseurs, a précisé cette source.
Il s’agit de la troisième bavure dans la région de Tizi Ouzou en quelques mois. Le 11 septembre dernier, une vieille femme avait été tuée dans une bavure commise par un soldat de la caserne de Fréha, 25 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Une bavure qui n'a pas manqué de susciter une vague de colère dans la région. Deux mois auparavant, un homme de 42 ans avait été tué à bout portant par des militaires qui venaient de faire l'objet d'une attaque terroriste à la sortie de la ville d'Azazga. A chaque fois, ces bavures ont provoqué la colère de la population. Elles ont également suscité de nombreuses interrogations.