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Le phénomène inquiète la Commission nationale des droits de l’homme Près de 8 000 harragas interceptés en cinq ans



Sonia Lyes

Des centaines de jeunes harragas continuent de trouver la mort durant leur tentative de traversée de la Méditerranée. Selon le rapport 2010 de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), dont TSA a obtenu une copie, le nombre de corps repêchés augmente d’année en année : 29 en 2005, 73 en 2006, 83 en 2007, 102 en 2008 et 117 en 2009. Selon ce document, la cellule de communication du commandement des forces navales indique que près des deux tiers des corps retrouvés n’ont pas pu être identifiés, du fait de leur « état de décomposition très avancée ». La plupart des corps qui ont pu être identifiés sont de nationalité algérienne. Le rapport évoque encore « plusieurs centaines » de personnes portées disparues au regard des dossiers déposés par les familles auprès des services de rétablissement des liens familiaux (RLF), dépendant du Croissant rouge algérien (CRA).
 
Depuis 2005, 7 779 émigrants clandestins ont été interceptés par les services de la gendarmerie nationale. Parmi les 337 personnes interpellées en 2010 – dont 196 ont été écrouées –, on dénombre 5 femmes et 15 mineurs. La plupart de ces personnes sont des célibataires. 68,84 % d’entre elles ont un niveau d’instruction moyen.
 
Le phénomène de l’émigration clandestine continue de toucher les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Aïn Temouchent, Oran, Annaba, Skikda et El Tarf, compte tenu des faibles distances qui les séparent des côtes européennes : 94 km entre Aïn Temouchent et Almeria (Espagne) et 130 km entre Annaba et Cap-Rosa (Italie). « Cette situation interpelle de façon urgente autant les pouvoirs publics, la société civile que les victimes elles-mêmes », écrit le rapport. La CNCPPDH juge « inconcevable qu’un problème social reçoive pour seule réponse une action répressive privative de liberté ». Elle appele les pouvoirs publics à décriminaliser l’acte de harga et préconise le remplacement de la peine de prison par une amende symbolique ainsi que la focalisation sur « la consolidation des droits sociaux des citoyens ».

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