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Partis politiques, le temps de la grande braderie !


Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr Allez ! Un dernier mensonge pour clore l’année 2011 :

Bonne année 2012 !

Je n’arrive pas à comprendre que des gens me posent la question ! Celle de savoir si je vais sortir ce soir. Mais ni ce soir, ni les autres soirs ! Et j’envisage même de ne plus mettre le museau dehors, soir et journée, tant qu’il n’aura pas été mis fin à ces agissements. Les agissements de qui ? Qui est cette personne assez néfaste pour me gâcher ma soirée de réveillon et me confiner à la maison ? M’enfin ! Je pensais la chose évidente ! Daho ! Daho Ould Kablia. Ministre de l’intérieur de son état et pas du mien. Essayez juste de pointer le bout du nez dehors. Allez ! Essayez ! Dès le seuil de votre maison franchie de quelques centimètres, il vous tombera dessus. Oh ! Pas dans un cadre répressif ! Non ! Pour une fois, il ne vous collera pas un bataillon de CNS sur le paletot. Ni n’enverra des Caddy blancs vous ramasser au bas de votre immeuble. Rien de tout cela ! Daho vous collera aux basques, plus fort qu’une sangsue, juste pour vous supplier de déposer un dossier d’agrément de parti politique. Oui m’sieur ! C’est sa nouvelle lubie. Il bat la campagne et la ville à la recherche de candidats à la création de partis. Et comme ça ne court pas les rues en ce moment, il fait du démarchage forcené. On dirait qu’il est payé au prorata des nouveaux partis dont il aura suscité la naissance. Et ne pensez surtout pas que le fait de lui répondre «Non merci ! Ça ne m’intéresse pas ! Je n’envisage pas de me lancer en politique !» va décourager le ministre de l’intérieur du Palais. Pensez-vous ! Daho est capable de faire montre d’un pouvoir de persuasion formidable. Il a reçu carte blanche, le bougre ! Dans sa besace, il dispose d’une quantité inouïe de cadeaux, d’accommodements, de mesures d’accompagnement, de gadgets en rab, de facilitations facilitantes, de bonus, de promotions alléchantes et de cartes de fidélité au crédit illimité. Face à votre désintérêt citoyen, il est capable de dérouler des kilomètres de tapis rouges sous vos baskets. Ne dites surtout pas devant lui «foutu tissu urbain qui ne répond plus aux attentes de la population». Il fondera sur vous, la prunelle soudain allumée et concupiscente, vous suggérant de déposer illico presto un dossier d’agrément pour le PPTU, le Parti pour la Promotion du Tissu Urbain ! N’allez surtout pas critiquer devant ses oreilles aux aguets l’absence de connexion à haut débit réel. Il vous susurrera aussitôt que la nouvelle loi vous autorise à créer en moins d’un quart d’heure une formation politique chargée de militer pour le très haut débit. Daho est déchaîné ! Le soir, en rentrant au Palais, il doit absolument rendre compte de sa journée de chasse, de ses trophées et des bilans qu’il aura réussi à aligner. Pris par le temps, les législatives arrivant à grands pas, le ministre de l’intérieur capitonné du régime est capable d’aller très loin dans sa démarche démarcheuse. Ainsi, j’ai bien peur que le fait de ne pas sortir, de rester cloîtré chez moi ne suffise pas à le décourager. Réfugié dans ma salle de bains, enfermé à double tour, je me tiens le ventre. Si ça sonne à la porte, à coup sûr, ça sera lui ! Et je n’ouvrirai pas. Je vais faire le mort. Même si je sais, au fond, que ça ne le fera pas renoncer. Ils ont bien fait voter des morts, alors, pourquoi ne pas créer des partis nouveaux avec des zombies terrés dans leurs sanitaires, hein ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

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