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6e jour de grève générale à Laghouat

Les mouvements de protestation au quotidien

 

Par : Rédaction de Liberte

La ville de Laghouat est quasiment paralysée. Plusieurs commerçants ont baissé rideau en guise de solidarité avec les manifestants. Les transporteurs publics ont suspendu leur activité.

La ville de Laghouat est toujours sous tension. Hier matin encore, des centaines de citoyens, dont plusieurs universitaires et autres cadres de la région, ont poursuivi, dans le calme, leur mouvement de protestation devant le siège de la wilaya pour la sixième journée consécutive. Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire des slogans contre l’administration locale et les élus.
Ils campent sur leur revendication contestant le mode d’attribution des logements qu’ils ont jugé “injuste”. Une liste de bénéficiaires que les protestataires jugent entachée d’irrégularités puisque, selon eux, “29 bénéficiaires sont de la même famille”. Cette grève, qui continue à durer, a été  baptisée par les Laghouatis “grève de la dignité”. Ils insistent mordicus sur l’annulation pure et simple de la liste nominative des bénéficiaires, selon les protestataires. Ainsi, la ville de Laghouat est quasiment paralysée puisque, mis à part les boulangeries, les cabinets médicaux et les pharmacies, les autres commerçants ont baissé rideau en guise de solidarité avec les manifestants. Les transporteurs publics ont suspendu leur activité. La circulation automobile a été sensiblement perturbée le long de la journée. Selon un militant des droits de l’Homme (Laddh) relevant du bureau de Laghouat, le mouvement a été suivi à 99%.
Par ailleurs, l’activité économique a été perturbée avant-hier, à Hassi-R’mel, chef-lieu de daïra situé à quelque 120 km au sud de Laghouat.
En effet, afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur état, des dizaines de chômeurs ont procédé, tôt le matin, à barrer les accès menant aux différents sièges des sociétés pétrolières et parapétrolières, empêchant ainsi les travailleurs à se rendre à leur poste de travail. Le bureau de poste situé en face de la mosquée Ettaqwa a été contraint de fermer ses portes. Selon nos sources, 6 jeunes à bord de leurs motos ont été arrêtés par les services de sécurité puis relâchés grâce à la mobilisation des protestataires. Le paradoxe est qu’au moment où la situation financière de l’État connaît une embellie certaine, le quotidien du citoyen est des plus regrettables dans cette wilaya du Sud. Les citoyens au fait de la chose publique, pointent du doigt “l’incompétence et l’insouciance des élus locaux ainsi que de l’administration”. Pour cette population, l’administration est jusque-là incapable de réussir une distribution juste et équitable des logements. La création de nouveaux lotissements n’est pas dans l’ordre du jour des pouvoirs publics. Ce qui explique en grande partie la dilapidation de centaines d’hectares de terrains relevant du foncier de l’État situés au quartier Assadiqya à proximité du marché hebdomadaire, la cité des Moudjahidine et à Bordj-Senouci. En tout état de cause, à l’instar des autres régions du pays, la crise du logement a atteint son paroxysme. Du coup, le prix du mètre carré d’un terrain à bâtir, situé pourtant hors du tissu urbain, est cédé, selon des citoyens, à pas moins de 20 000 DA. Cause en partie responsable de la construction anarchique des maisons de fortune. Le vaste bidonville de Hassi-R’mel, daïra distante de 120 km au sud de Laghouat, est plus qu’édifiant.

B. Arezki

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