Deux pantins de la Ripouxblique se bagarrent pour un fauteuil….d’avion !!!
Poste par Rédaction LQA
Le doux velours du fauteuil
El Watan le 26.02.12
L’histoire est authentique. Aéroport d’Alger, le président de la République s’apprête à se rendre à Oran dans son Airbus personnel, un A340 à 300 millions de dollars. Derrière lui, un autre avion d’Air Algérie est préparé pour les ministres et la délégation accompagnatrice, tant est qu’on ne mélange pas tout en haut lieu. L’escadrille suprême est prête à partir quand le chef d’escale de la compagnie nationale est appelé en urgence par le personnel navigant du deuxième avion pour régler un problème de taille. Que se passe-t-il ? Une bagarre oppose deux passagers en première classe pour un fauteuil, les deux voulant le même. Les deux hommes, qui ne sont autres que deux ministres en exercice et pas des moindres, en sont venus aux insultes jusqu’à ce que le chef d’escale trouve une solution diplomatique acceptable. L’image reste : deux ministres se battent pour un fauteuil en première classe comme on se bat pour accaparer des postes et les conserver envers et contre tout. L’incident est clos, les deux ministres sont bien assis et les avions décollent enfin.
Arrivé à destination, le président de la République entame un long discours au peuple, debout dans la salle, venu à pied. Des phrases bouteflikiennes s’envolent, comme «le moment est venu de rompre avec les mauvaises habitudes» pour parler des mentalités au pouvoir, ou «un pays qui aspire à une place de choix parmi les nations» pour parler de l’Algérie. Les deux ministres sont dans la salle et ne se sont pas battus pour une place de choix, étant tous deux bien assis au premier rang. Mission accomplie, les deux avions rentrent à Alger. Bilan ? Le peuple doit changer et aller voter pour le changement de députés. Le gouvernement ne change pas, c’est le Président qui le nomme et maintient les ministres en poste, au delà de leur élégance et de leur compétence.
Où est le changement annoncé ? En deuxième classe, pas en première.
Chawki Amari