Poste par Rédaction LQA
Vous avez bien publié ma lettre ouverte que j’ai adressée au président de la république sous le titre « lettre ouverte d’un ingénieur mahgour », mais malheureusement elle n’a pas eu l’écho escompté ; c’est pourquoi je vous propose de publier l’affaire liée à la corruption que j’ai citée dans cette lettre et qui se résume comme suit :
En septembre 2005, le groupement constitué par la société Française CSM- BESSAC et l’entreprise publique Algérienne Hydrotechnique (GBH) s’est vu attribué un marché pour la réalisation du dédoublement du collecteur de Oued M’kacel (Bab El Oued), par la direction des ressources en eau de la wilaya d’Alger suite à un appel d’offres international restreint.
La société CSM-BESSAC détenant 60% des parts a été de ce fait désignée chef de file et assure la gestion du projet avec contrôle de toutes les opérations financières et comptables. Hydrotechnique étant représentée au sein du groupement par un seul élément occupant le poste de directeur adjoint et dont le rôle se limite aux tâches que veut bien lui confier le directeur du groupement d’après une convention de complaisance établie entre les deux parties tout à l’avantage de CSM BESSAC.
En date du 27 juin 2010, deux mois après mon recrutement par l’entreprise Hydrotechnique, j’ai été désigné au poste de directeur adjoint du groupement, et suite aux malversations que j’ai alors constaté dans l’exécution du projet [passation d’un avenant (n°04) en violation du code des marchés publics (art. 91 ) entrainant un surcoût de 397 144 262 DA, contrat de sous-traitance d’un montant de 155 793 456 DA, conclu de gré à gré en violation du règlement intérieur du groupement avec augmentation illégale du prix initial (80% d’augmentation) pour des travaux qui devaient être réalisés par Hydrotechnique d’après la convention de groupement prévue sur le marché (art. 07), surfacturation de matières premières, location abusive du matériel, emploi pléthorique du personnel étranger qui de plus serait fictif et contraire à la convention de groupement, et enfin dilapidation des ressources du groupement (méchouis organisés à la moindre occasion, factures de restauration excessives, billets d’avions etc. )], j’ai donc remis un rapport en date du 05/09/2010 au directeur général par intérim de l’entreprise Hydrotechnique, mais à ma grande surprise, une décision de suspension de fonctions pour un motif purement imaginaire, est prise à mon encontre le lendemain 06/09/2010, alors que j’étais en congé de maladie.
Un rapport de dénonciation de la gestion frauduleuse du groupement a été remis ensuite au ministre de tutelle (le ministre des ressources en eau), impliquant la direction des ressources en eau de la wilaya d’Alger (maître de l’ouvrage du projet), la société CSM BESSAC et les dirigeants de l’entreprise Hydrotechnique, et qui portait principalement sur les infractions suivantes :
· Réévaluation du marché par avenant n°04 en violation de l’article 91 du code des marchés publics.
· Passation d’un contrat de sous-traitance avec la SARL AXIAL, de gré à gré en violation du règlement intérieur du groupement qui prévoit un minimum de trois offres contradictoires et réévaluation du prix contraire à la réglementation en vigueur (cette SARL serait une société apparentée à CSM BESSAC et créée uniquement pour servir de moyen de détournement).
· Enregistrement de dépenses dépassant largement la consommation théorique du produit réalisé qui peut s’expliquer par l’enregistrement de dépenses inexistantes ou le détournement de marchandises.
Ce rapport a été classé sans suite par le ministre malgré la recevabilité du dossier.
Après la reprise de mes fonctions, une série de représailles en violation flagrante du droit international des droits de l’homme, et qui visaient à m’intimider afin de me réduire au silence, a été déclenchée à mon encontre, telles que :
· Dégradation de fonctions arbitraire et contraire à la réglementation du travail.
· Retrait de tous les avantages notamment le transport et le téléphone.
· Isolement total avec interdiction aux collègues de travail de m’adresser la parole et à la femme de ménage de nettoyer mon bureau.
· Harcèlement quasi quotidien par des questionnaires.
· Blocage du salaire.
En date du 02 mars 2011 j’ai déposé deux autres dénonciations, l’une au niveau du procureur prés le tribunal de Bab El Oued qui a donné suite à une enquête qui serait toujours en cours, et l’autre au niveau de la cour des comptes à Alger restée sans suite.
En date du 12 mai 2011, et après avoir été empêché d’accéder à mon lieu de travail, j’ai fait une demande d’ordonnance sur pied de requête à M. le président du tribunal de Rouiba, et ce, afin de faire dresser par huissier de justice un constat de cette situation, mais par suite de manipulations cette demande a été rejetée sans aucun motif.
Le 15 juin 2011, une décision de licenciement abusive prise à mon encontre a mis fin à ma présence au sein de l’entreprise, ce qui a permis la passation d’un autre avenant de plus-value en violation du code des marchés publics (art. 91), qui était en projet pour un montant de 840 millions de dinars, et qui malgré la correspondance que j’ai adressée au ministre en date du 29/09/2011 dénonçant cette infraction, a été approuvé en décembre 2011 pour un montant de 545 millions de dinars.
Enfin, je cite la parodie de justice objet de ma lettre ouverte au président de la république suite à l’action que j’ai intentée le 06 juin 2011 et la manipulation visant à me priver de mes droits élémentaires de travailleur.
Commentaires
Décidément, mêmes pratiques partout :
-magouilles dans les gestions, aussi bien publiques que privées
-représailles aux dénonciateurs
-harcèlement pour inciter à démissionner
-blocage des droits en guise de "sanction" pour avoir failli à l'esprit d'équipe
-ouverture d'un dossier pénal s'il le faut aux fins de "détruire" le travailleur
-silence complice et éloquent des instances de recours
Bref, pas de place au franc jeu et aucune issue aux traitres. Où va-t'on ?