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Qu’est-ce qu’un seul œil ouvert, lorsqu’on les a fermés tous les deux aussi longtemps ?


Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr
Signe du dégel entre l’Algérie et la Libye. Alger n’exige
même plus l’extradition de…

Medelci !

Je me demande ce que la justice attend. C’est tout de même bizarre ! D’habitude, la justice de mon pays est plus réactive, sensiblement plus rapide à la détente. Là, rien. Pas un frémissement sur la balance. Pourtant, la logique, la logique dialna aurait voulu que la justice déclarât illégal le débrayage de trois jours de la Commission nationale de surveillance des législatives. Eh oui ! Je ne vois pas pourquoi des enseignants et des médecins sont traînés devant les tribunaux au motif de «grève illégale» alors que des membres d’une commission de surveillance d’un scrutin, des mecs et des nanas comme vous et moi, des Algériens tombant normalement sous le coup de la même juridiction, ne «bénéficient» pas du même traitement. D’autant plus que là, les surveillants des législatives n’ont même pas respecté les usages en matière de grève. Il n’y a pas eu de préavis avec le délai réglementaire y afférent. Oui, M’sieur ! Et, plus grave, j’ai beau lire et relire le communiqué de ladite commission, je n’y trouve nulle part référence à un service minimum. Alors que la loi est très claire, même en matière de débrayage. Il faut assurer un service minimum, surtout s’agissant d’un service public comme celui que fournit la Commission nationale de surveillance des législatives. Comment allons-nous faire sans service minimum, je vous le demande ? Je suis désolé, mais le service minimum est obligatoire ! Et qu’on ne me dise pas qu’en la matière, c’est impossible à organiser. Faux ! On peut surveiller à moitié ! Oui ! D’un seul œil ! L’autre, le second œil on le garde fermé pour bien montrer sa colère et son acte de débrayage. Mais le premier, et de préférence le bon, on le laisse grand ouvert. Très sincèrement, je ne pense pas qu’un tel dispositif de surveillance pose un problème insurmontable aux surveillants. C’est connu, de tous temps, les membres de commissions pareilles ont eu une mobilité extraordinaire des deux globes oculaires. Ils ont l’œil agile et rapide au battement. Je peux même témoigner qu’en d’autres rendez-vous électoraux, les membres des commissions de surveillance avaient eu l’œil lourd, gardant les deux mirettes bien closes jusqu’à l’annonce officielle des résultats et leur consolidation définitive par le Conseil constitutionnel. Alors ? Alors, je ne comprends toujours pas l’immobilisme de la justice. Comme je ne comprends pas non plus qu’ordre n’est pas été donné à la troupe d’aller rentrer dans le chou des membres de cette commission. On a tabassé tellement de chômeurs, d’ouvriers, de profs en médecine, de maîtres d’école pour les pousser à reprendre le travail, pourquoi dans le cas présent, les casques bleus ne sont-ils pas envoyés au siège de la Commission de surveillance des législatives ? Attention ! Ce n’est pas avec cette apathie, ce genre de traitement discriminatoire, avec ces pratiques à deux vitesses que le citoyen va retrouver la confiance en ses dirigeants. Et c’est surtout pas comme ça qu’il va retrouver le chemin de l’urne ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. 
H. L.

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