source lqa
Le régime panique, et crie au « complot étranger », en même temps qu’il s’aplatit devant ces mêmes puissances.
Panique à bord
C’est le temps des grandes manœuvres pour le régime algérien. Dans la panique et l’improvisation. Les dirigeants de la mafiocratie algérienne sont en train de tomber exactement dans le même travers que Kadhafi, et utilisent exactement les mêmes méthodes que ce dernier, hormis les arrestations.
Au moment même où ce régime s’aplatit devant les USA et la France, ses principaux soutiens, et au moment même où il consent des contrats faramineux à toutes les puissances occidentales, pour se les concilier, il ne rate pas une occasion pour crier au loup, en jouant avec les peurs des Algériens, échaudés par douze années sanglantes. Et, dans un hallucinant double discours, il dénonce au peuple ces puissances avec lesquelles il fraie pourtant, et auprès desquelles il va chercher ses consignes, voire les moindres désiratas de ces dernières. Parce que tout simplement, il se trouve que les fortunes immenses que les barons de ce régime ignoble ont subtilisées au peuple algérien se trouvent justement dans ces pays. Tout comme s’y trouvent leurs résidences cossues, leurs familles, leurs sociétés-pompes à fric qui se sustentent chez Sonatrach.
Ce régime a peur. Jamais il n’a eu aussi peur de perdre le pouvoir que cette fois-ci. Encore plus qu’en 1991. Il est en train de battre le rappel de toutes ses troupes, de tous ses nervis, de ses islamistes de service, de ses trotskistes, de ses syndicalistes, de ses tribus, de ses imams, de ses zawiyas, de ses patriotards à deux sous, de ses « intellectuels », et d’une façon générale de tous ceux qui mangent à son râtelier, pour leur faire brandir la menace d’une intervention étrangère en Algérie, d’un complot ourdi contre notre « révolution », et autres fadaises du même genre.
C’est le branle-bas de combat dans la maison de l’ogre, jusqu’au chef de l’Etat, qui nous affirme que si nous ne votons pas en masse aux prochaines législatives, nous provoquerons l’invasion du pays par l’OTAN. Rien que ça!
Les « amis » occidentaux ne veulent plus de mauvaises surprises…
Leurs « amis » occidentaux ne leur ont pas laissé le choix. L’Algérie est par trop stratégique, trop importante pour ces puissances pour qu’elles laissent faire le hasard. Elles ne veulent plus de mauvaises surprises, comme celle de la Tunisie. Elles veulent être fixées sur la capacité de ce régime à tenir le peuple. Et elles lui ont imposé un test très simple. Que ces populations dont elles craignent un sursaut soudain montrent leur docilité en se rendant massivement aux bureaux de vote qui les attendent ! Que la participation soit notable ! Et que ces consultations ne soient pas trafiquées, pour que ces puissances puissent faire une évaluation de la situation de façon vraie ! C’est pour cela qu’elles ont imposé la présence d’observateurs internationaux, en laissant au président Bouteflika la paternité de l’initiative. C’est pour cela aussi qu’elles veulent la participation d’autres formations politiques, autres que celles qui fricotent habituellement au râtelier. D’où celle du FFS.
Ces puissances occidentales, les USA surtout, ont été très claires. Ces élections seront le test crucial. Selon les résultats, elles verront si elles permettront à ce régime de continuer à régner sur les Algériens. Les professions de foi en matière de démocratisation, et autres fariboles sont de la poudre aux yeux. Ces maîtres du monde s’en contrefichent. Tous ce qu’ils veulent, c’est que ce régime soit fiable, et qu’il puisse contrôler les populations au mieux de leurs intérêts. Des intérêts aussi importants qu’ils sont complexes. Comme les gisements hydrocarbures, l’hypersensibilité du Sahel, la position centrale de l’Algérie dans le Maghreb, en Méditerranée, et au front de l’Afrique. L’Algérie, pour les Américains, est devenue un Etat central, dans sa politique Sahélienne, africaine, méditerranéenne, et au sein de l’Opep. Mais le plus grand rôle qui sera dévolu à l’Algérie, dans un avenir proche, si ce régime est durablement affermi, sera de devenir une sorte de gendarme du Sahel, et de toute l’Afrique du nord, pour contrer la pénétration de la Chine sur le continent. Et, d’une manière générale, dans sa guerre tous azimuts contre la Chine, qui va aller en s’exacerbant, l’Algérie occupe une position d’une très grande importance. Dans cette projection futuriste à court et moyen terme, il semble que la France n’ait pas eu d’autre choix que de céder aux USA sa place de premier « partenaire », et de premier patron du régime algérien.
Le régime comme garde chiourme, doit assurer…
Si la participation des populations à ces élections-test est relativement importante, au moins de 40%, et que l’adhésion est relativement spontanée, cela voudrait dire pour ceux qui veulent éprouver la solidité du régime algérien, que ses alliés naturels sont nombreux, et capables d’empêcher toute « mauvaise surprise », toute révolution éventuelle. Et le régime pourra donc rester. C’est bien pour cela, pour se ménager un large soutien populaire, que ce régime a délié les cordons de la bourse, n’hésitant pas à dépenser des dizaines de milliards de dollars pour anesthésier les masses, et installer un climat généralisé de course au trésor. Dans le cas contraire, si un boycott important est observé, ces puissances préféreront initier elles- mêmes un mouvement de protestation qui balayerait le régime. C’est une technique de contre-feu, pour s’assurer le contrôle d’une situation, plutôt que de la subir.
Et le régime, qui sait très bien combien il est honni par le peuple algérien, ne sait plus sur quel pied danser. Surtout qu’il lui est interdit de truquer ces élections. Encore qu’elles sont truquées avant même de commencer, puisque les candidats sont tous des pique-assiette, ou des pique-assiette en devenir. Et par voie de conséquence des alliés du régime, malgré certaines professions de foi, aussi paradoxales qu’elles sont cocasses.
C’est pourquoi les Algériens, tous ceux qui aspirent à la libération et à la dignité retrouvée, n’ont pas d’autre choix que de ne pas se laisser enfermer dans cette logique qui fait d’eux des pions sacrifiés, d’une façon comme de l’autre. La voie du salut sera de boycotter massivement ces élections de la tromperie, mais aussi de s’engager tous ensemble dans une dynamique de recouvrement de la souveraineté du peuple sur son propre devenir, en n’oubliant jamais que les puissances, et particulièrement les USA, ne souhaitent pour ce pays ni une véritable démocratie, ni qu’il s’engage dans une dynamique résolue d’indépendance à l’endroit de quiconque cherche à en faire un pays-pion.
Nous ne devons plus laisser ce régime, ni ses maîtres, nous diviser, et nous monter les uns contre les autres. Tous ensemble, quelles que soient nos mouvances et nos convictions, pourvu que nous partagions un même consensus sur l’avènement d’un Etat démocratique, une république sociale fondée sur le respect des droits de l’Homme tels qu’universellement admis, nous devrons signifier, non seulement au régime, mais aussi à ses maîtres, que nous sommes déterminés à le chasser de nos vies, et à ne plus nous laisser entraîner dans le piège de la violence que l’un et les autres ne vont pas manquer de nous tendre.
Si nous sommes animés d’une telle détermination, le régime sera chassé par ceux-là même qui le protègent. Libre au peuple algérien, par la suite, de choisir ses amis, en fonction, non seulement de ses seuls intérêts, mais aussi de ceux de tout le Maghreb. Seuls les grands ensembles pourront résister à ce qui se prépare pour l’avenir. Et l’Algérie est en mesure de jouer un rôle majeur de résistance à la réorganisation du monde, telle qu’elle se concocte dans les officines des forces noires. En ralliant autour d’elle les autres pays du Maghreb, voire de l’Afrique sub-saharienne, pour résister au Grand Complot, et engager nos peuples dans la voie du bonheur et de la liberté. Et ce n’est certainement pas le régime algérien actuel qui en serait capable.
D.B
Voici deux documents pour mesurer toute la panique de ce régime, et dans quel mépris il nous tient, pour croire que nous pouvons avaler de telles couleuvres.