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Mali : 15 millions d'euros exigés pour libérer les diplomates algériens



par Yazid Alilat, Le Quotidien d'Oran, 3 mai 2012

Les ravisseurs des sept diplomates algériens à Gao, le 5 avril dernier, dans le Nord du Mali ont exigé hier mercredi le paiement d'une rançon de 15 millions d'euros pour leur libération. Selon l'agence française AFP, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui a revendiqué l'enlèvement des 7 Algériens, dont le consul d'Algérie à Gao, a exigé une rançon de 15 millions d'euros et la libération de prisonniers pour les libérer. Adnan Abu Walid Sahraoui, qui serait l'un des porte-parole du Mujao, a déclaré que «nos revendications pour libérer les otages algériens sont la libération de nos frères prisonniers en Algérie, plus une rançon de 15 millions d'euros». La semaine dernière, le Mujao avait affirmé que «la vie des otages est en danger» après l'échec de négociations avec l'Algérie. «La délégation algérienne (...) a refusé complètement nos demandes, et cette décision mettra la vie des otages en danger», avait déclaré le même porte-parole. Il avait précisé qu'une délégation algérienne avait assisté aux négociations. Le consul d'Algérie et ses six collaborateurs ont été enlevés le 5 avril à Gao, quelques jours après que cette ville soit tombée sous le contrôle de divers groupes armés dont le Mujao, Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg).

Les négociations pour la libération des otages algériens se poursuivent cependant, dans le calme et dans la discrétion. Il y a une semaine, le Mujao avait pourtant assuré vouloir négocier la libération du consul algérien et de ses six collaborateurs «au nom de l'islam». «Nous avons donné l'accord à nos frères d'Ansar Dine», a précisé le Mujao. La semaine dernière, le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci avait affirmé que les sept otages se portaient bien. Selon M. Medelci, tous les membres de cette mission «se portent bien». Rassurant, il a affirmé que «les autorités compétentes en Algérie suivent en permanence l'état de santé» des diplomates enlevés. Les contacts «sont toujours en cours et nous nous attendons à ce qu'ils portent leurs fruits, dans les plus brefs délais», a ajouté M. Medelci. En outre, selon le porte-parole du groupe terroriste, le Mujao aurait menacé l'Algérie d'un attentat si les revendications de son mouvement n'étaient pas satisfaites.

Par ailleurs, le Mujao, qui détient également des humanitaires, une espagnole et une italienne, enlevées avec un autre Espagnol en octobre 2011 près de Tindouf, a exigé une rançon de 30 millions d'euros pour libérer les deux femmes. «Les négociations portent seulement sur l'otage italienne et l'otage espagnole», a précisé Adnan Abu Walid Sahraoui, qui a ajouté que son mouvement a réclamé «une rançon de 30 millions» et demandé au gouvernement espagnol «d'intervenir pour la libération de deux Sahraouis arrêtés par la Mauritanie».
CONFUSION A BAMAKO

D'autre part, une extrême confusion régnait hier mercredi à Bamako après les affrontements sanglants entre les partisans du président déchu Amadou Toumani. Touré et les putschistes. Après ces violences, qui ont fait au moins 22 morts et des dizaines de blessés - des militaires des deux camps et quelques civils -, le capitaine Sanogo, le chef des putschistes, avait assuré mardi que la situation était «sous contrôle» à Bamako. Hier, dans la ville-garnison de Kati, quasiment tous les accès étaient tenus par des ex-putschistes très ner veux qui contrôlaient les véhicules et les motos. Le capitaine Sanogo avait désigné les auteurs des attaques de lundi comme étant des «mercenaires» associés aux éléments du 33e Régiment de commandos-parachutistes (RCP) basés au camp de Djikoroni, dans le centre de Bamako, dont les ex-putschistes ont repris le contrôle.

Le chef d'état-major des armées, le colonel-major Ibrahim Dahirou Dembele, proche de l'ex-junte, a affirmé mardi soir que les assaillants avaient tenté de «conquérir» l'ORTM et l'aéroport «pour permettre l'arrivée de renforts extérieurs», puis attaquer la caserne de Kati «avec pour objectif l'assassinat de chefs militaires et particulièrement» du capitaine Sanogo.

Une source proche de l'ex-junte a fait état de 29 arrestations en marge des combats, des civils, des militaires, mais également des «étrangers» dont la nationalité n'a pas été communiquée.

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