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«Ce sont des révolutions de palais»

RICHARD LABEVIÈRE PARLE DES RÉVOLUTIONS ARABES

Richard Labevière, consultant international et journaliste, pense que les révolutions arabes ont procédé d’un agenda stratégique américano-israélien. Une stratégie vieille d’une trentaine d’années et qui postule à la tribalisation des nations arabes.
Invité de l’Institut national des études stratégiques globales (INESG) pour une conférence sur la nouvelle donne au Sahel, Richard Labevière parle, s’agissant de ce qui a agité le monde arabe et qui s’est élargi au Mali, de l’expression d’une géopolitique morbide. Le conférencier, qui va à contre-courant d’une opinion largement répandue, préfère évoquer des «révolutions de palais», comme pour dire que les soulèvements populaires en Tunisie, Egypte, Yémen et ailleurs n’ont pas été déterminants dans la déchéance des souverains Ben Ali, Moubarak et Ali Saleh. Pour lui, on est en plein dans la célèbre formule de ce qu’il «faut tout changer pour que rien ne change.» Richard Labevière avertit aussi du danger de voir, à plus ou moins long terme, le scénario à la syrienne mis en branle contre d’autres Etats et nations arabes. Parlant de la problématique sécuritaire du Sahel, le conférencier estime qu’elle est intimement liée à la gouvernance sociale, laquelle a été délétère. Il signale, ce faisant, le risque patent de voir l’espace social occupé par les islamistes qui, comme au Mali, ont grandement profité également de la crise libyenne pour renforcer leurs réseaux, potentiel et assises. Richard Labevière, qui s’est défendu de maîtriser le dossier Sahel, préconise néanmoins qu’il y a utilité à réactiver, pour sortir de la crise malienne, les accords d’Alger de 2006. Ceci alors que Kamel Rezag Bara, conseiller du président de la République, estime, pour sa part, qu’il faut rechercher une mutualisation de la solution. C’est-à-dire qu’il faut prendre en compte les multiples facteurs de la crise. D’abord la question de la légitimité du pouvoir central à Bamako, qui suppose un retour à l’ordre constitutionnel, ensuite les revendications légitimes des populations du nord du Mali, en dehors de toute idée de séparatisme et enfin l’amplitude du terrorisme.
Sofiane Aït Iflis

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