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50 ans moins 2 jours

 

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En ces temps de territoires mondialisés et d’interpénétrations foncières, il faut se le demander : à qui appartient l’Algérie ? Oui, les lois sont claires, un étranger ne peut acquérir un bien foncier algérien même s’il est Marocain. Mais pour le reste, les Algériens sont-ils vraiment chez eux, 600 mois après l’indépendance ? Les bureaux d’études nationaux sont écartés des grands projets au profit de compagnies étrangères qui, elles-mêmes, sous-traitent ensuite avec des Algériens. Tout comme les banques ou les compagnies aériennes, l’eau, la gestion du métro ou des aéroports, confiées à des Français. Dernier coup d’éventail à l’envers : les festivités du 5 Juillet confiées à un chorégraphe libanais. Pourquoi libanais ?

Parce que selon la ministre de la Culture, aucun Algérien n’a répondu à son offre. Ce qui est faux puisque les plus fameux chorégraphes algériens n’ont pas été contactés, comme l’explique Kamel Ouali, et Safy Boutella a même déposé un dossier qui n’a pas eu de suite. Pour se défendre de son antipatriotisme humiliant, la ministre a expliqué que Safy Boutella n’était pas chorégraphe. Grosse faute de goût, c’est comme si l’on disait que Madame Toumi n’était pas ministre ou que les 36 millions d’êtres qui errent sur cette terre pas Algériens. 50 ans après, l’impression que nous ne sommes pas chez nous est encore tenace, comme si une caste dominante travaillait encore pour des intérêts étrangers, exportant nos ressources (les hydrocarbures) en jetant quelques centimes aux khammas locaux.

A qui appartient l’Algérie ? A ceux qui la dirigent. A qui appartiennent ses deniers ? A ceux qui en disposent. L’équation territoriale est ainsi faite, il ne suffit pas d’habiter sur sa terre pour penser en être propriétaire. C’est peut-être pour cette raison que de plus en plus d’Algériens habitent déjà mentalement au paradis. Ou sur la Lune, pour les moins croyants.

 

Chawki Amari

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