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Bachar Al Assad dans une logique suicidaire

se une proposition de transfert pacifique du pouvoir

 

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zoom | © D. R.
 

S’appuyant sur l’exemple yéménite, la Ligue arabe a appelé, dans la nuit de dimanche à lundi, le président syrien Bachar Al Assad à céder le pouvoir en échange de «garanties sécuritaires pour lui et sa famille en vue d’un transfert pacifique du pouvoir».

Il y a une entente sur une démission rapide du président Bachar Al Assad pour une sortie sûre (...). Il est appelé à renoncer rapidement au pouvoir en échange d’une sortie sûre», a déclaré le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad  Ben Jassam Al Thani, exhortant le président Al Assad à prendre une décision «courageuse» pour sauver son pays. Engagé dans une logique suicidaire, le président syrien a néanmoins rejeté hier la proposition, affirmant que c’est au peuple syrien d’en décider.
Le Premier ministre qatari, qui a tenu ces propos au terme d’une réunion du Comité ministériel de la Ligue arabe chargé de la crise syrienne, suivie d’une réunion ministérielle élargie, a appelé aussi l’opposition et l’Armée syrienne libre (ASL) à mettre en place un gouvernement de transition.

L’organisation a, en outre, appelé dans une déclaration conjointe publiée à l’issue de leur réunion à Doha les Nations unies à se réunir d’urgence pour discuter de l’interruption des relations diplomatiques avec la Syrie.  A signaler que l’Algérie et l’Irak ont émis des réserves sur le troisième chapitre  de la décision de la Ligue arabe qui a «appelé le président  syrien à renoncer au pouvoir», estimant qu’il s’agit d’une «décision souveraine du peuple syrien (…)».

Sur le terrain, les batailles pour le contrôle de Damas et d’Alep faisaient encore rage hier entre unités de l’armée syrienne et groupes rebelles. Au total, les violences ont fait 123 morts dimanche dernier, 67 civils, 34 soldats et 22 rebelles, selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Après l’appel à la mobilisation générale la semaine dernière pour la «libération» de Damas et dimanche pour la bataille d’Alep, la deuxième ville du   pays, le Conseil national syrien (CNS) a demandé aux rebelles de redoubler d’efforts.

Le régime «vacille», mais «ne se rendra pas facilement», a ainsi estimé le porte-parole du CNS, George Sabra, dans un communiqué.
Armes chimiques : la mise en garde américaine
Si les troupes loyalistes ont globalement repris le contrôle de Damas, des combats intenses se sont, en revanche, déroulés hier à Alep. Homs, ville symbole de la contestation, et Rastane, dans la même province, étaient également hier la cible de bombardements, notamment par des hélicoptères, selon des militants.

La situation aux frontières de la Syrie, dont les points d’entrée sont âprement disputés entre l’armée et les groupes rebelles, suscitait également l’inquiétude dans les pays voisins, à l’instar de la Jordanie qui veut empêcher «toutes sortes d’infiltrations» sur son territoire.
La Turquie a renforcé son dispositif le long de la frontière en déployant des batteries de missiles sol-air à Mardin (sud-est).
Ces pays redoutent également l’usage que réservera la Syrie à son arsenal d’armes chimiques.
En réaction justement à une déclaration de Washington mettant en garde Damas sur «son arsenal d’armes chimiques», estimant que «les membres du régime de Bachar Al Assad devraient rendre des comptes s’ils n’en assuraient pas la sécurité», le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, a assuré hier lors d’une conférence de presse   que «ces différentes armes sont stockées et sécurisées sous la supervision des forces armées (…)».

Par contre, le responsable syrien a averti qu’«elles ne seront utilisées que dans le cas où la Syrie ferait face à une agression extérieure». Le message est surtout adressé aux pays qui appellent actuellement à une intervention armée en Syrie. Au-delà, il a tenté de faire croire également qu’«aucune arme chimique ou non conventionnelle ne sera utilisée contre nos propres citoyens quelle que soit l’évolution de la crise (...)». La mise en garde américaine se justifie surtout par la crainte de la Maison-Blanche de voir ces armes chimiques changer de main dans la région.

A ce propos, Israël a prévenu qu’il ferait tout pour empêcher un transfert d’armes chimiques, de missiles et de systèmes de défense anti-aérienne au Hezbollah libanais. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, s’est ainsi dit plus inquiet par ce «qui pourrait arriver aux stocks d’armes chimiques, aux roquettes et missiles» qu’au sort du régime du Bachar Al Assad lors d’une interview à la chaîne de télévision américaine Fox. «Peut-on imaginer que le Hezbollah dispose d’armes chimiques, c’est comme si Al Qaîda avait des armes chimiques», a-t-il affirmé. «C’est une chose inacceptable pour nous, pour les Etats-Unis, et nous devrons agir pour l’empêcher s’il en est besoin», a prévenu M. Netanyahu. Le professeur Eyal Zisser, spécialiste de la Syrie à l’université de Tel-Aviv, ne partage toutefois pas l’alarmisme du Premier ministre israélien.

Dans en entretien accordé hier à l’AFP, il a dit lire dans les déclarations de M. Netanyahu «une très grande nervosité, qui n’est pas forcément justifiée». «Il est encore trop tôt pour enterrer le régime de Bachar Al Assad qui tient encore les grandes villes», ajoutant ne pas croire que Bachar Al Assad sur le point d’être renversé transférerait des armes chimiques au Hezbollah. 

Zine Cherfaoui

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