Ferhat Yazid, Maghreb Emergent,
Les transferts nets en devises vers l’Algérie ont atteint 1,5 milliard de dollars au premier semestre 2012, en augmentation de 50% par rapport à la même période de 2011, selon la Banque d’Algérie. Ce montant ne reflète pas la réalité de ces transferts. A cause des marges de profit importantes des banques et de la Western Union, mais aussi de la différence astronomique entre les taux de change officiel et parallèle, les voies informelles sont plus utilisées.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Leksaci, a indiqué lundi à Alger que les transferts nets en devises vers l’Algérie avaient atteint 1,5 milliard de dollars au premier semestre 2012.
Le premier responsable de la Banque d’Algérie qui s’exprimait lors de la présentation des tendances monétaires et financières au premier semestre 2012, a ajouté que ce montant était en augmentation de 50% par rapport à la même période de 2011, où il avait été enregistré un transfert de seulement 1 milliard de dollars.
Le chiffre de 1,5 milliard de dollars représente essentiellement les pensions de retraite des anciens travailleurs émigrés ayant choisi de finir leurs jours en Algérie après avoir travaillé pour 90% d’entre eux en France.
Cependant, les transferts des émigrés algériens sont plus importants que ce chiffre, qui ne se base que sur les sommes empruntant le canal bancaire. Quoique difficiles à quantifier, les montants en devises arrivant de France hors circuit bancaire sont estimés par certains au double des transferts formels. Selon le groupe de travail sur l’espace financier euro-méditerranéen, piloté par l’Institut de Prospective économique du monde méditerranéen, les transferts empruntant les voies informelles sont estimés au total à plus de 7 milliards d’euros.
Les raisons qui poussent les Algériens à emprunter les voies informelles ne se résument pas à la « culture du cash bien ancrée chez nous » comme tendent à l’affirmer plusieurs études. Elles sont aussi économiques. Les marges importantes (5 à 10%) que pratiquent les banques sur le transfert de compte à compte est une des plus importantes. Pour une somme de 1.000 euros, soit quelque 100.000 dinars, ces marges peuvent atteindre 10.000 DA, une somme très importante qui représente presque la moitié du Salaire national minimum garanti (18.000 DA).
Une Western Union parallèle
La Western Union est une de ces voies de transfert légal de devises qu’évitent nos expatriés. Ses locaux dans les bureaux de poste et certaines banques sont de plus en plus boudés au profit des bureaux de change clandestins.
A cause de la différence astronomique entre le taux de change officiel (100 dinars pour un euro) et le taux de change sur le marché parallèle (145 dinars pour un euro), la Western Union n’attire plus les émigrés comme au début de son implantation, lorsque l’écart entre les deux taux n’était pas aussi important. Pour une somme de 1.000 euros nets transférés, la différence peut ainsi atteindre 45.000 dinars, soit 2,5 le SNMG !
Pour ne pas perdre au change des sommes aussi importantes, les émigrés recourent aux services des bureaux de change clandestins. Flairant la bonne affaire, leurs propriétaires ont adopté le principe de fonctionnement de la Western Union, à un détail près : le transfert se fait selon le taux de change parallèle ! Des représentants en France, généralement bien connus de la communauté, reçoivent la somme à envoyer en euros et par un simple coup de fil à un associé en Algérie, ordonnent de donner au destinataire du transfert l’équivalent de la somme en dinars. Les sommes en devises ainsi amassées par ces cambistes prendront la destination de l’Algérie dans les bagages des compatriotes, sans passer par les voies officielles.
Commentaires
nos émigrés ont raison de se faire plumer par la république bannaniere algerienne allez travaillez bande de cons!!!