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Il était une fois le cirque au royaume de sa majesté le roi ‘Tab Jnanou’

tabjnanou=vieux sénile

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par Ahmed Benhada.

لو تسكت ستموت، لو تقول ستموت، إذن قول و
موت
« Si tu te tais tu meurs, si tu dis tu meurs, alors dis et meurs ».

Dixit feu Tahar Djaout.

Le cirque des élections a levé son chapiteau, le spectacle est terminé, tous les clowns et toute la ménagerie foraine ont plié bagages pour le grand rendez vous du printemps 2014, ce sera le retour du grand cirque Amar avec sa pléiade d’artistes renommés dans le mensonge, le vol et le parjure.

Ce grand cirque Amar se terminera bien sur par le couronnement de sa majesté le roi ‘Tab Jnanou
bis/two’.

Nous nous sommes marrés durant une vingtaine de jours, il y avait pour tous les goûts, des clowns grands, petits, bruns, noirs,
rouquins, blondins. Il y avait des animaux sauvages très agressifs dont il ne faut pas se rapprocher sous peine de se faire déchiqueter.

Dans ce cirque grandiose par son aspect fantoche, il y avait même de belles sirènes, qui à la chevelure blonde comme les épis des blés murs, qui à la chevelure noire comme le plumage de maître corbeau, qui à la chevelure multicolore comme l’arc en ciel après un orage d’automne, il y avait des grosses, des minces, des vieilles, des
jeunes…

Certes, il y avait des jeunes gens honnêtes et compétents que nous respectons beaucoup et nous leur disons en toute sincérité ceci: «J’ai respiré des roses au creux des mauvaises herbes ». Dixit G.M.

Dommage ! Que ce cirque ne pouvait durer jusqu’à la fin des temps, il nous aurait fait oublier le quotidien très dur qui est le notre et que nous endurons depuis des lustres sans aucun espoir de salut…
Passons aux choses sérieuses comme l’avait dit si justement Hachemi Souami, c’était au temps de la gloriole révolution agraire du
potentat Mohamed Boukharouba. Certes, le colonialisme a été une chose abominable, par tous les crimes qu’il a commis dans cette contrée d’Afrique du nord, sur cette terre amazighe fière et très jalouse de sa culture et de son identité. Mais jamais et au grand jamais, le colonat n’a pu écraser la fibre de la bravoure qui animait le peuple d’Algérie, ce qui a fait que la mère patrie en
dépit de toutes les vicissitudes, et de tous les malheurs, elle a enfanté des hommes braves, farouches, incorruptibles à l’image de
Benbadis, de Ferhat Abbas, de Abane Ramdane, de Mohamed Boudiaf et tant d’autres encore. Ces hommes là c’étaient nos aïeux et nos aînés, ils sont morts de la main du colonat ou de celles de leurs propres frères, mais ils n’ont pas manqué de libérer la patrie du joug de l’oppression coloniale…

Malheureusement pour nous, après 50 années d’indépendance dans un pays très riche nous courons toujours derrière le bout de pain, le sachet de lait, le kilo de patates. Qui ose parler de la qualité de l’éducation, de la qualité de la santé, de la qualité du
logement ? Qui ose parler de justice, de liberté, de droits de l’homme ? Ceux sont des notions inconnues et lointaines… ! Très
lointaines.

1. / Comment un pouvoir pourri et corrompu comme celui d’Alger arrive à nous dominer, à nous asservir, à nous tyranniser et à
nous avilir chaque fois un peu plus par des élections bidon à la polichinelle de la commedia dell’arte, dignes du pays des nigauds…?

2. / Comment un pouvoir usé, vétuste, branlant, claudiquant composé de gredins, de tarés et de toqués, dont l’élite se limite à des
généraux à la bedaine, et des ministres à la semaine auxquels il faut ajouter tout le tout-venant de brosseurs, de cireurs, et de
chapardeurs arrive à nous passer la camisole…?

3. / Comment ce cloaque où se mêlent toutes les immondices culturelles, morales et matérielles arrive à nous terroriser, à
nous imposer son omerta, sa loi du silence…?

A. / Eh bien ! Parce que nous avons perdu tous les repères qui guidaient nos aïeux et nos aînés, ainsi nous nous sommes égarés
dans les marécages et les sables mouvants du pouvoir pourri et
corrompu…

B. / Eh bien ! Parce que nous avons perdu le sens de la bravoure et de l’incorruptibilité qui animait nos aïeux et nos aînés, et nous
avons sombré dans le mensonge, la cupidité, la lâcheté et la désunion tel que voulu par les stratèges du pouvoir mafieux.

Comment arriverons nous à nous en sortir de ce bourbier…?

Eh bien ! Suivons le chemin tracé par nos aînés les hommes de Novembre 1954, les baroudeurs de l’OS, les vrais Moudjahiddines…
Si le temps nous a fait oublié l’épopée de ces braves morts pour nous, alors il faut questionner les djebels, les ruelles de la Casbah,
les centres de torture, et s’il le faut, questionnons la sinistre guillotine de la prison de Barberousse…
Ils nous répondront tous en chœur, réveillez vous ! Unissez vous ! Battez vous ! Pour notre honneur et pour votre bonheur…

Pour réussir ce pari très difficile en raison de notre handicap de désunion, nous devons retourner à la base, au peuple, pour
entreprendre un travail pédagogique long et ardu qui demande beaucoup de perspicacité, de sagesse, de patience, de persévérance. Ce travail consiste en l’organisation dans le cadre de partis politiques, syndicats, et associations en vue de la formation de vrais militants pour chaque courant d’idées avec pour axiomes de base respectés par tous:

1. / La justice, la liberté, la fraternité, les droits de l’homme, la non violence, et les valeurs morales.

2. / Nous devons nous libérer de la transhumance politique chère aux partis bidon du pouvoir, ces partis d’amateurs de casse-croûtes au casher périmé, pour cela nous devons former des militants aguerris comme de l’acier trempé. Nous devons former des hommes qui croient aux idées nobles de justice et de liberté et qui sont prêts à se sacrifier pour ces idéaux, des hommes qui ne croient pas aux illusions de bien être que procurent le mensonge, la corruption et le vol, des hommes qui croient aux vertus du savoir et du labeur. Ainsi, nous aurons formé des citoyens-militants conscients de leur devoir et maîtres de leur destin, après quoi ensemble la main dans la main, tous les enfants d’Algérie (démocrates, islamistes, indépendants) unis pour l’intérêt suprême du peuple, nous affronterons le pouvoir dans une révolution pacifique. Nous dirons à ce ramassis de voleurs, de vauriens, de toqués, de drogués : « Tremble ! Tremble ! Pouvoir perfide ton heure a sonné… »

Ce travail monumental de transformation culturelle fera passer le peuple dans sa majorité, de marchandise de moindre valeur tel que voulu par le pouvoir, au statut de peuple libre, émancipé, civilisé capable d’affronter les défis du troisième millénaire. Cette
œuvre grandiose, historique se fera sous l’égide de l’élite engagée qui porte dans son cœur les vertus de la morale, l’amour
de la patrie et le respect de la nation …

En gros, ce travail pédagogique, culturel, démocratique, et militant se fera ainsi :
1.      Elaboration d’une convention nationale regroupant tous les enfants d’Algérie honnêtes et engagés de toute tendance politique (démocrates, islamistes, indépendants) autour d’un texte sacré pour tous, sorte de code d’honneur. Ce texte sera élaboré selon les critères de : « tolérance et non violence », les principes de : « Savoir et Labeur », et les idéaux de : « Justice et Liberté».

2.      les signataires de la convention doivent prêter solennellement serment qu’ils doivent respecter et défendre la convention dans tous ses articles et alinéas. Nous aurons réalisé une sorte de nouveau ‘serment du jeu de paumes’ salutaire pour le pays et la
nation.

3.      Engagement de tous les signataires de rester toujours unis autour de l’idéal de réalisation et de pérennisation d’une république démocratique et sociale dans le cadre des valeurs morales reconnues par Dieu et l’Universalité.

Si nous manquerons ce moment d’union, d’action, et de sacrifice, qui est notre dernière et unique planche de salut, nous sombrerons pour toujours dans le chaos, la déperdition et la disparition totale de l’Algérie en tant que pays, peuple et nation.

Nous avons un devoir moral et historique envers notre patrie, nos aïeux et nos aînés. Nous avons une obligation morale et matérielle envers nous mêmes, nos enfants et nos petits enfants. Si nous refusons par lâcheté ou égoïsme à accomplir ce devoir et subvenir à cette obligation à notre portée, nous aurions failli, et un jour nos enfants viendraient cracher sur nos tombes.

L’heure est grave…! L’heure est à la gloire ou au déshonneur, à nous de choisir. L’adversaire est très faible, il est agonisant, il n’est fort que par nos divisions, notre lâcheté ou notre cupidité.
Soyons dignes de nos aînés, pour être la fierté de nos cadets…
A bon entendeur salut.

Signé : Ahmed Benhada.

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