On prend les cartes et les équipes, on les mélange et on les redistribue. Des Touareg indépendantistes se révoltent à quelques kilomètres au sud de l'Algérie. Puis l'Azawad se fait dribbler par des islamistes, soutenus par le Qatar, qui s'emparent du Nord-Mali et marquent le premier but. Plus bas, un coup d'Etat a lieu à Bamako et le président est limogé pour mauvais résultats. Un Traoré armé prend sa place et, avec la Cédéao de Ouattara, appelle la France à défendre ses cages et son putsch. La France veut intervenir mais hésite, l'Algérie refuse, les USA observent, le Qatar est en embuscade. La France soutient les militaires maliens, l'Algérie Ançar Eddine, le Qatar les djihadistes et les USA les USA… Le courant ne passe pas. Heureusement, il y a l'avion. Le président français arrive à Alger, reçu comme un empereur. Juste après, c'est l'émir du Qatar, reçu comme un général. Coïncidence ? Il n'y en a pas en géopolitique.
Le Français repart avec la promesse d'un vague appui à l'intervention. Le Qatari repart ; on ne sait pas ce qu'il a obtenu. L'Algérie continue de négocier avec Ançar Eddine pour une raison inconnue et le groupe finit par attaquer le Sud-Mali, pur suicide. La France intervient avec l'aide de l'espace aérien algérien. Deux scissions s'opèrent subitement : Belmokhtar quitte AQMI pour monter son équipe et attaque l'Algérie à In Amenas ; Ançar Eddine se scinde aussi en deux, avec un nouveau groupe, soutenu par l'Algérie, se déclarant favorable à la négociation. Négocier quoi ? Telle est la question, car le reste est à venir. Le colonel Halilhodzic a perdu la première bataille contre la Tunisie, mais tout n'est pas fini. Face au Togo, l'Algérie a joué le Mali qui a perdu face au Ghana et peut s'entendre avec le Français qui dirige l'équipe nationale pour gagner la Coupe. L'Afrique est complexe et l'Azawad a tout perdu. Ils ne savent pas jouer au football.