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Le dur métier de journaliste algérien

 

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Contrairement au journalisme, la poésie est le chant de l’absence, ne célèbre la présence que comme visage apparent de l’Absent et du Rien. En bref, Bouteflika n'est pas rentré mais Aït Ahmed, si. Les deux hommes ne se sont donc pas croisés à l'aéroport, place forte des échanges. Mais y a-t-il un rapport entre ces deux mouvements de corps ? Aucun, Aït Ahmed, leader du FFS, en bonne santé, est venu assister au congrès de son parti, pendant que Bouteflika, leader du FLN, en bonne santé aussi, est parti assister à des congrès médicaux. On peut même imaginer que le jour où Aït Ahmed repartira en Suisse, Bouteflika rentrera en Algérie, et les deux hommes ne se croiseront pas non plus à l'aéroport.

Attention quand même ! D'après le procureur d'Alger et le ministre de la Communication, le mensonge est un délit et toute fausse information est passible de l'effrayante «atteinte à la sécurité nationale». Justement, on vient d'apprendre qu’Aït Ahmed n'assistera pas au congrès parce que, selon le FFS, il revient d'un voyage familial éprouvant au Maroc. Du coup, la confusion est totale, on pensait que c'était Bouteflika qui était malade, en soins à l'extérieur et lié au Maroc, or, c'est le contraire, c'est Aït Ahmed, très fatigué, qui n'est jamais venu en Algérie.

Qui tue qui ? C'est le temps, assassin, complice de la déperdition, une maladie évolutive, qui aura fabriqué en Algérie de grands absents, Bouteflika et Aït Ahmed, pendant qu'il aura généré l'absence de l'Etat et celle de l'opposition, malades tous deux et dont la dialectique entre eux se résume aujourd'hui à des échanges de bulletins de santé. Pour les journalistes, c'est toute la difficulté du moment ; comment parler d'absence quand on n'est pas médecin ? Comment parler de présence quand on n'est ni au DRS ni à la DGSE ? De quoi se rendre malade, si les hôpitaux n'étaient pas en grève. Encore une absence. Présence, reviens.
 

 

Chawki Amari

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