Par Maâmar Farah
Je parlais la dernière fois avec un pied-noir, l'un de ces fils de colons qui pense que son pays est l'Algérie et que ses parents n'auraient jamais dû quitter la terre où étaient enterrés leurs ancêtres ! Nous avions évité les sujets qui fâchent : s'il est bon que la mémoire collective garde intactes les souffrances et les privations de cette époque ainsi que les hauts faits d'armes, il est bon, parfois, de se parler d'homme à homme et d'essayer de comprendre... Mon interlocuteur me disait que les pieds-noirs n'avaient aucune envie d'aller en France qui n'était pas leur pays. Il m'assurait qu'ils avaient leur paradis ici et qu'ils n'avaient aucune envie de mettre les pieds dans la «Métropole»...
- Et pour les soins médicaux ?
- Nous avions l'une des meilleures facultés de médecine du monde à Alger... Aujourd'hui, les avions médicalisés font la navette entre Alger et Paris. Ce ne sont pas les enfants du peuple qui sont transportés d'urgence. Alors j'ai compris que si les pieds-noirs aiment l'Algérie, les pieds nickelés n'ont qu'un amour : la France !
maamarfarah20@yahoo.
«Moi aussi, j'ai rencontré une vieille pied-noir, elle m'a dit qu'elle regrettait le soleil d'ici et les Fatmas qu'elle pouvait recruter par brochettes comme femmes de ménage ! On appelle ça l'exploitation mais comme je serais heureuse d'utiliser Siham Lavabo dans les tâches ménagères les plus dégradantes !»
(Tata Aldjia)