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De la subtilité de la science mécanique au pays des 36 millions de mécanos !

 

Par Hakim Laâlam  
Email : hlaalam@gmail.com
Le groupe Michelin sur le point de quitter l’Algérie. C’est toujours la même chose ! Dès qu’ils sont mis un peu sous …

pression, les Français se dégonflent !

La maladie d’Abdekka divise l’Algérie en deux. Il y a ceux qui pensent que le pays est en panne. Et il y a ceux qui estiment que le pays n’est pas en panne. En gros, Fellag, encore une fois, a raison ! Tous les Algériens sont des mécaniciens. Sauf qu’autour de la voiture, ils ne font pas le même diagnostic. Dans le cas présent, c’est tout de même troublant. Parce qu’on peut être 36 millions de mécanos, nous rassembler devant le capot ouvert du pays, et diverger sur l’origine de la panne. Certains diront qu’il s’agit d’un truc électrique. D’autres affirmeront que c’est la courroie de transmission. D’autres encore parieront sur le joint de carter. D’autres pencheront pour une rupture des segments. Mais sur le principe lui-même, celui de la panne, il ne peut y avoir de divergence. Partant d’un théorème tout bête : des mécaniciens ne peuvent se rassembler autour d’une bagnole et l’examiner que si elle est réellement en panne, à l’arrêt. Là, en ce qui nous concerne, non ! Nous divergeons sur le concept même de panne. Ce qui, en soi, est une aberration. Soit le véhicule est vraiment en panne, auquel cas, notre science de la mécanique populaire peut s’exprimer dans sa riche diversité. Soit il n’est pas en panne, et alors il n’y a pas de débat à avoir, d’avis à formuler ni de contradiction à exposer. Les lois de la mécanique sont d’une simplicité désarmante. Une voiture en panne ne roule pas. Une voiture qui ne serait pas en panne avancerait. L’Algérie avance-t-elle ? C’est là, à l’énoncé de cette question, que la mécanique exercée sous nos cieux devient réellement compliquée, voire même tordue, voire même un brin perverse. Ainsi, les adeptes du «pays jamais en panne» jurent que même si la voiture n’avance pas, est momentanément à l’arrêt ou malade, ça n’empêche pas les remorques, derrière, de bouger, de s’agiter, de faire du bruit. A mes yeux, et aussi à ceux de la physique pure, si elle avait des yeux, bien sûr, une telle thèse est une hérésie. Si la voiture dotée du moteur n’avance pas, les attelages non motorisés qui y sont accrochés ne peuvent se mouvoir. S’ils se meuvent, c’est qu’on a changé quelque chose en tête, dans la voiture. Qu’on a réparé la panne. Quelle qu’elle soit ! Electrique. Mécanique. Courroie. Segments. Ou alors, qu’on a carrément changé tout le bloc moteur. Voire, opéré à une véritable révolution mécanique en changeant de … voiture. Mais pour l’heure, je n’ai pas encore entendu un mécanicien, un chef d’atelier annoncer clairement, à haute voix, que le moteur était coulé, irrécupérable et qu’il fallait envisager l’option nouvelle teuf ! teuf ! Rien ! Je n’entends que les murmures de mecs ayant certes les mains remplies de cambouis, mais qui, à mes yeux, ne seraient pas capables de changer un filtre à air ! Quant à moi qui ne sais même pas où se trouve la poignée de déverrouillage du capot, je me contente d’attendre sur la bande d’arrêt d’urgence, tout en fumant du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.

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