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Vulnérable Algérie

 

L’heure est bien évidemment aux bilans en cette fin d’année tumultueuse. Que dire de la maladie du Président et l’état de convalescence de l’Algérie du fait de la vacuité de l’Exécutif dans son ensemble à quelques exceptions près ? Etat de vacuité qui a valu parfois aux Algériens d’assister, à leur corps défendant, à d’humiliantes passes d’armes entre Paris et Alger, juste après la visite du Premier ministre français. Que penser de ces passionnées polémiques «passionnelles», nées d’un passé mal assumé d’un côté comme de l’autre ? Beaucoup plus, sans aucun doute, de l’autre côté de la Méditerranée, laissant ainsi planer les incertitudes pour l’avenir, notamment parmi les Algériens vivant en France et dont la situation est des plus difficiles à vivre.

Inquiétante est sans doute cette transition que l’on nous promet encore une fois, prolongée avec la présidentielle de 2014, laissant ainsi chez tout le monde l’intime conviction que le pays est bel et bien installé dans l’immobilisme depuis au moins une quinzaine d’années. Et que cela risque bien de durer encore, parce que rien ni personne ne pourra changer l’ordre des choses tel qu’il se présente actuellement aux citoyens.
Plus inquiétante, pour ne pas dire préoccupante, est cette vulnérabilité économique de l’Algérie en 2013. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il suffit en effet que les recettes d’exportation d’hydrocarbures chutent de moins de 10% – plus exactement 9,91% tel qu’il est attendu pour la fin de l’année – pour que notre excédent commercial se creuse de moitié par rapport à la même période de 2012 !

L’Algérie aura donc perdu au 31 décembre plus de dix milliards de dollars dans son excédent commercial par rapport à l’an dernier. Ces statistiques rendues publiques par les Douanes nationales révèlent toute la fragilité de l’économie algérienne fortement dépendante, dans ses besoins et dans ceux de la population, de la mono-exportation des hydrocarbures. Dépendance à plus de 96% (96,72 plus exactement) de l’ensemble de nos recettes d’exportation, toujours selon les statistiques officielles, et que rien, pas la moindre solution de rechange, ne semble être en mesure d’y mettre un terme, pour le moment.

C’est dire l’extrême fragilité de l’économie algérienne pour son extrême dépendance de l’extérieur et des aléas exogènes. Plus de cinquante années après l’indépendance, les choses n’ont pas grandement évolué. C’est de cette réalité que va hériter le futur président de la République. L’échéance qui s’annonce sera en soi difficile, puisqu’il s’agira ni plus ni moins d’essayer de faire en sorte que cette tendance de la dépendance vis-à-vis de l’étranger soit progressivement inversée. C’est là le défi qui attend les responsables algériens pour le moyen et long termes.

 

Reda Bekkat

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