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Les pratiques illégales de la Direction du centre d’Alger

 

 

 

Nouveau scandale dans le secteur de l’éducation nationale

 

 

Par : Malika Ben

Les postes budgétaires ouverts en 2013 pour les lauréats du concours 2012 ont été attribués aux postulants de la liste provisoire, et ce, en violation de la loi. Exerçant en tant que contractuels et non stagiaires, ils réclament la régularisation de leur situation avec effet rétroactif à partir de septembre 2012.

Les scandales des Directions de l’éducation ne sont pas près de finir. À peine des dépassements et des pratiques illégales sont dénoncés que d’autres éclatent au grand jour, levant le voile sur la gestion opaque de ces institutions. Gros et régulier recruteur, le secteur de l’éducation nationale attise les convoitises. Nombreuses sont les personnes, des femmes surtout, intéressées par une carrière dans l’enseignement vu les nombreux avantages qu’offre le secteur.
L’offre de postes budgétaires est assez souvent au-dessous de la demande qui va crescendo d’une année à l’autre. Une situation qui ouvre la voie à toutes sortes d’irrégularités, de dépassements et de violation de la réglementation pour lesquels les différentes Directions de l’éducation sont très connues.
En témoignent, d’ailleurs, les innombrables contestations qui éclatent après chaque concours de recrutement d’enseignants ou autres personnels. Qu’une personne “recommandée” soit recrutée à la place d’une autre relève de la logique de nos jours, mais ce qui est inconcevable, c’est que des personnes qui ont suivi un parcours de formation et fait leurs preuves soient défavorisées par rapport à d’autres, et ce, en violation de la loi.
Une pratique courante passée souvent sous silence. Mais pas cette fois-ci, car les enseignants qui en ont fait les frais ont décidé de crever l’abcès, au grand regret de la Direction du centre d’Alger. C’est, du moins, ce que révèle la requête adressée par ces enseignants au ministère de tutelle, à la direction de la Fonction publique, à la direction de l’éducation du centre d’Alger et à l’inspection du Travail. Les dessous de cette affaire ? Le fameux concours de recrutement des enseignants de 2012, qui a fait couler beaucoup d’encre à l’époque et qui ne cesse de dévoiler ses secrets.
Plus d’une cinquantaine de lauréats classés par ordre de mérite et ayant bénéficié d’une formation pédagogique d’une année, conformément aux articles 84-85 du statut général de la Fonction publique, ont été recrutés en qualité de suppléants au niveau de différents lycées relevant de ladite direction en septembre 2012. “Nos dossiers ont été soumis au contrôle de la Fonction publique qui les a d’ailleurs approuvés, confirmant ainsi notre réussite au concours de 2012. Des attestations de fin de formation avec succès nous ont été délivrées”, notent les enseignants signataires.
Jusque-là, la procédure réglementaire est respectée. Mais les violations des textes de loi ne tarderont pas à être découverts. “Nous avons été recrutés en septembre 2013 en tant que contractuels pour une période de trois mois !” Surprise ! Conformément à la réglementation, ces enseignants devaient être recrutés en tant que stagiaires. Interpellés, les responsables de la DE du centre d’Alger expliqueront que “ce n’est qu’une situation provisoire qui précède l’approbation des arrêtés de stage par le contrôleur financier”.
Première version ou dérobade. Elle sera suivie par une seconde version ou engagement de régulariser la situation avant le mois de décembre 2013. Évidemment, rien de concret à ce jour. Et seconde surprise : “Nous avons été choqués de découvrir que des enseignants qui ne figuraient pas sur la liste des lauréats aux concours, mais qui étaient portés sur la liste provisoire, ont été recrutés en tant que stagiaires.” Autrement dit, ils ont tout bonnement occupé des postes qui revenaient de plein droit aux enseignants lauréats à qui “on demande toujours de patienter”. Interpellés une fois encore, les responsables de la direction révèleront que “c’est la liste des lauréats de la formation pédagogique qui a été prise en considération, et non celle des lauréats du concours de recrutement”. Une autre échappatoire en contradiction totale avec la réglementation qui stipule que seuls les lauréats suivent la formation et ceux de la liste provisoire devraient attendre que de nouveaux postes budgétaires soient ouverts. “Les enseignants provisoires ont suivi la formation avec nous sous prétexte que de nouveaux postes leur ont été ouverts. Finalement ce sont les nôtres qu’ils ont occupés et leur situation a été régularisée au détriment de la nôtre.”
Les enseignants contestataires interpellent la direction et exige la régularisation de leur situation avec effet rétroactif à partir de septembre 2013 et leur recrutement en qualité de stagiaires, conformément à la réglementation. Ils réclament aussi de “mettre toute la lumière sur ce dossier dans la transparence et la clarté, loin de toute l’ambiguïté qui l’entoure actuellement”. Reste à savoir jusqu’à quand les innombrables irrégularités et scandales des Directions de l’éducation à travers le territoire national resteront-ils impunis. À quoi peuvent servir les lois de la République si chaque responsable impose les siennes à sa guise, sans se soucier outre mesure des conséquences ?

 

M. B

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