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Algérie-société:«H'chicha», «Capsula», «Japonais» et les autres Les gangs d'Alger

 

«H'chicha», «Capsula», «Colombo», «Fermache», «Japonais», «Chinois», voici quelques noms des nouveaux chefs de gangs, tristement célèbres pour les services de sécurité, sévissant dans plusieurs quartiers de la banlieue algéroise.
 
Les gangs d'Alger, ce nouveau phénomène qui enlise la sécurité et la stabilité des citoyens est en train de prendre de l'ampleur face à l'incapacité des services de sécurité  de contrôler la situation, malgré plus de 200 arrestations de gangs effectuées par la police et gendarmes, depuis janvier dernier, pour tenter de lutter contre cette nouvelle forme de crime.
Chaque jour qui passe, des batailles rangées sont signalées ici et là, un peu partout dans les quartiers les plus populaires de la banlieue algéroise. Agés de 16 à 25 ans, ces nouveaux gangsters, souvent mineurs, agissent dans leurs quartiers tout en portant des différentes armes blanches, notamment des épées type «Samouraï», des hâches et des couteaux de différentes tailles, toutefois personne n'ose s'approcher d'eux de peur d'être «lynché». A Baraki, Bentalha, Saoula, Bab El Oued, La Carrière, Draâ Diss, Bainem, Oued Koreich, et la liste est encore longue, là où, les gangs occupent des territoires face à l'absence des services de sécurité. A Baraki, un chef de gang, nommé «H'chicha», âgé à peine de 22 ans, contrôle avec des dizaines de voyous le territoire de cette commune. Ce gang est derrière plusieurs batailles rangées qui se sont soldées par des dizaines de blessés, notamment des blessés graves. La dernière bataille livrée entre deux gangs rivaux s'est produite, il y'a trois jours. Ici, dans la Cité des 586 logements, et durant la nuit du 2 octobre dernier, deux gangs se sont entretués avec des sabres, avec des  blessés des deux côtés, (à noter que plusieurs voyous blessés, ont été transférés en urgence vers les hôpitaux d'El Harrach (Z'mirli) et celui du CHU Mustapha Chelah) pour avoir le contrôle du territoire. Qui sont ces gangs ? Qui contrôle ces égarés ? D'où et ciomment se procurent-ils épées, hâches et autres armes blanches ? Pour trouver une explication à ces questions, nous nous sommes présentés à ces Cités d'Alger, voire dans ces nouveaux quartiers, dont les résidants sont des bénéficiaires des dernières opérations de logements sociaux dans le cadre de la lutte contre les habitations précaires. A Bainem, dans la nouvelle Cité des 500 logements, ici, l'apparition des gangs a fait craindre les habitants, venus eux, des quartiers pauvres, voire des sites de transit de Bab El Oued, Baraki et la Carrière. Ce mélange de familles issues de plusieurs quartiers de la capitale a fini par produire un nouveau phénomène de cohabitation dans cette Cité. Des bagarres infinies se sont produites depuis quelques temps, entre des gangs rivaux. Le premier gang est originaire de Bainem, contrôlé par un certain «Capsula», âgé de 28 ans, le second gang, lui est originaire de la Carrière, contrôlé à son tour par un jeune chef gangster. Les deux gangs se sont livré des batailles et le dernier mot revient à celui qui l'emporte sur le terrain pour contrôler le périmètre. Ces gangsters sont de jeunes chômeurs, âgés seulement entre 16 et 28 ans. Chaque gang comprend des jeunes issus d'un même quartier depuis leur enfance. Mieux, ils agissent sous les commandes de leurs chefs, parfois même des mineurs. Les armes blanches seront livrées sur commande, par ces gangs, qui seront fabriquées dans des ateliers clandestins, voire même dans les terrasses des immeubles anciens. C'est le cas à Bab El Oued, ici, les épées utilisées dans les batailles rangées sont fabriquées et affûtées dans les terrasses des immeubles. Le prix de chaque épée peut aller jusqu'à 5000 DA, selon une source sécuritaire spécialisée dans la lutte contre le crime urbain. La même source indique aussi que depuis le début de l'année, plus de 200 gangsters ont été interpellés par les services de police et les éléments de la Gendarmerie nationale dans le cadre de la lutte contre ce nouveau fléau du mal.
 
Trafic de drogue, agressions et vols, les gangs investissent dans le mal
Arrêtés par les services de sécurité, dans diverses opérations anti-criminelles, les jeunes appartenant aux gangs sont derrières plusieurs agressions produites dans plusieurs quartiers de la banlieue. En matière de chiffre, plus de 300 agressions ont été exécutées par ces bandes. Souvent, ils agissent avec leurs motos de marque «Vespa» pour exécuter leurs plans. Cela dit, plusieurs jeunes filles ont été délestées de leurs bijoux ainsi que leurs  téléphones portables, cela sans oublier les sommes d'argent volées par ces gangs. En huit mois, plus de 1000 téléphones portables et plus de 500 véhicules, ont été volés par ces groupes de malfaiteurs. Il y'a deux mois, seize gangsters ont été interpellés, à Baraki, suite à une opération des gendarmes, d'autant que la veille de cette opération coup-de-poing, une rixe suivie d'agressions et de vols de biens appartenant à des habitants avait été produite dans cette commune. Mieux, plusieurs éléments de ces bandes ont été arrêtés suite à des affaires liées au trafic de drogue. En effet, avant chaque agression ou vol, ciblant leurs victimes, les gangsters se droguent pour réussir leur coup. Ce sont là quelques chiffres et quelques méthodes révélés par une source sécuritaire. Face à ce crime organisé, les services de sécurité ont multiplié leurs opérations périodiques et parfois préventives afin de tenter de diminuer le taux des agressions, toutefois, ces tentatives n'ont pas apporté leurs fruits, d'autant que beaucoup de groupes continuent à s’ investir dans les quartiers.     

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