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Accusés, asseyez-vous

 

Comme un corps atteint d’une maladie dégénérative, la crise du régime se poursuit devant une population médusée par tant d’affaires, ne voyant plus dans la représentation officielle de son Etat  qu’une association de malfaiteurs. Les scandales se suivent et se ressemblent, impliquant des ministres, d’anciens ministres, des officiers supérieurs et des personnalités de premier plan, cités, impliqués et accusés mais jamais inquiétés.

Au mieux, ils gardent leur poste et continuent à faire des affaires, au pire ils s’en vont vivre à l’étranger avec quelques milliards en poche, ramassés sur l’argent public. Mais quel est le point commun entre tous ces hommes ? Ce sont des proches du Président qui les a nommés, les couvre et continue de leur faire confiance, ce qui reste inexplicable pour beaucoup.

Car les avis sont partagés ; pour certains, c’est le bon roi trahi par son entourage, pour d’autres, c’est le roi ordinaire qui n’a trouvé comme façon de rester au pouvoir que de laisser son entourage s’enrichir pour en faire des soutiens. Et à la façon dont ses proches passent leur temps à rappeler à quel point le Président est merveilleux et comment il a sauvé le pays, on pourrait valider la deuxième thèse. D’après Benyounès d’ailleurs, qui affirme que sa tête fonctionne bien, le Président suit tous les dossiers.

Pourquoi ne réagit-il pas, ne serait-ce qu’en menaçant par lettre tous ces pilleurs installés dans l’Etat comme il l’a fait pour les journalistes et l’opposition ? Parce que probablement, il sait que tous ces procès qui se suivent sont indirectement son procès à lui, de sa gestion, son règne, ses hommes et ses choix. Sorti du régime en 1979, il avait été condamné par la Cour des comptes en 1982. Pourrait-il être rejugé dans 10 ans avec effet rétroactif ? Non, car à ce rythme où s’enfilent actuellement les procès sensibles, dans 10 ans, tous les juges seront morts, victimes d’AVC.

Chawki Amari

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