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Événements

  • Événements de la vallée du m’zab

     

    La LADDH pointe du doigt le wali et le chef de sûreté de wilaya

    Par : Karim Kebir

    Plus d’un mois après leur éclatement, les événements de Ghardaïa, où le calme demeure précaire, continuent à susciter des interrogations. À qui profite le pourrissement ? Qui sont les responsables des violences ? Une solution viable est-elle possible ? Quelle est la part de responsabilité du pouvoir algérien ? La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) est formelle : “La responsabilité des autorités politiques nationales et des autorités sécuritaires est totale en ce qui concerne les événements qui se déroulent au sein de la wilaya de Ghardaïa puisqu’elles sont restées silencieuses devant les très graves atteintes aux droits de l’Homme au sein de la ville de Guerrara.”
    À Guerrara, petite ville au sud de Ghardaïa, peu avant l’éclatement des événements du chef-lieu de wilaya, des affrontements avaient eu lieu entre les communautés mozabites et arabes malékites à l’issue d’un match de football. Selon des témoignages recueillis quelques jours plus tard par une délégation de parlementaires du FFS, des jeunes ont déclaré “avoir été violés et torturés”, une accusation rejetée par la DGSN. Depuis, la violence s’est propagée dans d’autres communes de la vallée du M’zab.
    Aujourd’hui encore, à Ghardaïa, des Mozabites accusent ouvertement des policiers d’êtres complices de l’agression dont ont été victimes certains citoyens, mais sans que les autorités publiques ne prennent des sanctions. Du moins, publiquement. “Il est établi que les autorités sécuritaires et politiques du pays ne maîtrisent pas la situation. Il s’est avéré aussi que les autorités du pays sont intervenues sans la fermeté et la neutralité prévues par la loi. De plus, des citoyens de Ghardaïa pointent un doigt accusateur vers les forces de sécurité qui, par leur comportement, ont enflammé la situation. Les photos et vidéos montrent l’implication d’un grand nombre de policiers dans l’agression des citoyens de Ghardaïa par des jets de pierres et de cocktails Molotov ou en train d’aider des bandes de baltagia au lieu de protéger les biens et les personnes”, affirme Me Salah Dabouz, président du bureau de la LADDH, aile contestant l’aile de Me Benissad. “Nous avons vu un laxisme inexplicable de la part des autorités”, a-t-il dit, lors d’une conférence de presse animée hier à Alger.
    “La LADDH considère le parti pris des forces de sécurité lourd de conséquences pour la cohésion sociale et la stabilité de notre pays. Elle condamne le traitement autoritaire et répressif des autorités, en particulier le wali de Ghardaïa et le chef de sûreté, ainsi que leur hiérarchie et les tient pour responsables de tout dérapage”, soutient cet avocat. Rappelant que l’irréparable s’est produit avec l’assassinat de Kbaili Belhadj, “assassiné froidement par les baltagia”, et Hadj Saïd Khaled qui a succombé à ses blessures “après avoir été sauvagement et lâchement tabassé par des policiers et abandonné sur place”, Me Dabouz a appelé les citoyens de la région à se “démarquer de toute attitude communautaire-raciste car les provocations ont justement pour but de les attiser pour nous entraîner dans une spirale infernale”. Selon lui, “un système politique qui ne respecte pas les droits de l’Homme ne peut produire que l’échec”. Il a annoncé, dans ce contexte, que la LADDH va préparer un dossier sur les violations des droits de l’Homme à Ghardaïa et va le soumettre à l’ONU et à l’Unesco.
    Éclatée en trois ailes, la LADDH a tenu le 6 décembre dernier son congrès et a porté à sa tête Me Benissad. Mais celui-ci est contesté par certains animateurs qui ont décidé d’organiser, en présence d’un huissier, une AG le 27 décembre dernier pour se conformer à la nouvelle loi sur les associations. Élu président du bureau à l’issue de cette AG, Me Dabouz s’est présenté le
    22 janvier au Palais du gouvernement pour déposer le dossier de conformité, mais la personne qui s’occupe du bureau d’ordre n’a pas voulu lui accuser réception.
    Dès lors, le dossier a été envoyé par huissier de justice. Selon lui, le dossier de conformité déposé par Me Benissad aurait été rejeté. Tout comme celui de Me Zehouane.