Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

à alger : bouteflika reprend l'initiative

  • Lutte des clans à Alger : Bouteflika reprend l'initiative (DEUXIEME PARTIE)

    image

    Par le service politique Matindz

    Bouteflika n'avait pu protéger, non plus, le géant émirati de l'immobilier Emaar (une entreprise introduite par lui), d'annoncer son départ d’Algérie en janvier dernier, invoquant « les difficultés rencontrées dans le pays pour pouvoir concrétiser ses projets. »  Selon la société, l'affaire "échappe à la volonté d'Emaar", qui "avait préparé des plans pour de grands projets immobiliers en Algérie et remis ces plans aux autorités compétentes pour obtenir les autorisations nécessaires". Manière de pointer du doigt les parties hostiles à Bouteflika : Ouyahia et le DRS.
    Emaar, c'était pourtant la protégée de Bouteflika.
    C'est Bouteflika qui a discuté directement pour les grands projets (l’extension du réseau de la téléphonie avec Orascom, un village touristique à Annaba avec le groupe Sidar, un hôtel cinq étoiles, à Moretti avec une investisseur émirati et Donia-Parc… ) et permis à Emaar de décrocher un fabuleux contrat : la promotion et le développement de la nouvelle ville de Sidi Abdellah, la création d’une ville de santé à Staouéli (Alger) et le développement de la zone touristique Colonel Abbas (Tipaza). Le groupe annonce la réalisation de 70 tours à caractère administratif, hôtelières et commerciales et prétend déployer un investissement qui variera de 25 à 30 milliards de dollars sur une période de 12 années». Le président accorde des facilités :  en 2007, on dénombrait 251 projets arabes qui ont obtenu des décisions d’octroi d’avantages accodrdés aux « jeunes entrepreneurs » !
    Ce fut le jackpot : Bouteflika confie aux Emiratis cinq grands projets pour l’aménagement de la ville d’Alger et ses environs. Un marché énorme puisque les investisseurs arabes ne veulent rien moins que transformer Alger en «cité du bien-être» avec un centre-ville «dynamique et harmonieux», une baie dotée d’hôtels luxueux, de bureaux et appartements de haut standing, d’aires commerciales de produits de luxe, d’aires de loisirs et un nouveau front de mer long de 4,4 km, avec ses marinas et ses canaux d’eau
    Mais Emaar est chassée du pays.
    L'épisode illustre même l'impuissance de Bouteflika : selon le journal Echourouk, le groupe Emaar avait fait appel au président Bouteflika pour "lever l’embargo" imposé à ses opérations en Algérie et "arrêter la campagne de désinformation menée à son encontre par certaines parties qui ne veulent pas d’investissements arabes en Algérie." Mais Bouteflika n'a rien pu faire...
    Une source responsable au sein du groupe a déclaré à Echourouk que certaines parties « connues pour leur opposition aux investissements arabes » ne se sont pas contentées d’entraver la concrétisation de ces projets, mais ont été jusqu’à mener des campagnes de désinformation virulentes dans l’objectif de discréditer le groupe en Algérie.

    L'affaire Sawiris

    Autre "protégé" de Bouteflika malmené par le DRS et Ouyahia : Orascom.
    Rappelons que l’histoire d’Orascom et de Djezzy, sa filiale algérienne est l'histoire d’une dette que le nouveau président Bouteflika avait envers ses bienfaiteurs émiratis. Personnage central : Mohamed Al Shorafa affairiste émirati et ami de Bouteflika. Les deux hommes se sont connus aux Emirats dans les années d’exil de Bouteflika. Al Shorafa entrera dans le monde des affaires algérien par la grande porte du palais d’El Mouradia. Bouteflika lui confiera  la deuxième licence de téléphonie mobile ! L’accord se fera le 4 août 1999 entre Al Shorafa et le conseiller spécial de Bouteflika, Rachid Aïssat, devant les caméras de la télévision algérienne. L’agence de presse officielle APS rapporte l’évènement, et les journaux publics en feront leur titre de première page ! Mohamed Al Shorafa agissait en fait en tant qu’actionnaire de la firme égyptienne Orascom à laquelle il devait rétrocéder le marché de la téléphonie mobile. Des cadres algériens s’opposent, en vain, alors à l’arnaque. Al Shorafa déposera plainte contre le directeur du Matin, plainte qui se soldera par une condamnation à trois mois de prison ferme.
    Bouteflika parviendra cependant à faire bénéficier Orascom de la licence GSM en bafouant toute la règlementation.  pour moins de 800 millions de dollars, soit un tiers en moins que la licence payée par Méditel au Maroc alors que le PIB par tête des Algériens est deux fois plus élevé que celui des Marocains.
    En 2009, dans la foulée d’une campagne anti-égyptienne née de matchs de qualification pour le Mondial entre l’Algérie et l’Egypte, les autorités algériennes « découvrent » une entreprise égyptienne florissante mais à la prospérité douteuse : Orascom. En 8 années d’activité, cette firme de téléphonie mobile avait dominé le marché (Djezzy, la filiale algérienne, comptait 14 millions d’abonnés) et réalisé une plus-value de plus de 2 milliards de dollars sur le dos de l’Algérie en revendant sa filiale algérienne, la société Ciment blanc d’Algérie holding (Ciba) qui regroupe deux cimenteries (M’sila et Mascara) au géant français Lafarge en septembre 2007, quelques années seulement après son acquisition auprès de l’Etat algérien.
    Le scandale est que Sawiris, fort de l'appui de Bouteflika, a bénéficié d’un montage financier des banques publiques et privées algériennes comme ce fut le cas d’ailleurs pour sa filiale de téléphonie mobile Djezzy dont les bénéfices sont tout simplement énormes. Faut-il rappeler également que son projet de réalisation de deux lignes de production de ciment blanc et de ciment gris basées dans la région d’Oggaz près de Mascara a été financé à hauteur de 61% par les banques publiques et privées algériennes ?
    Le coût total de cette opération est évalué à 538 millions de dollars (38,74 milliards de dinars). L’histoire retiendra que jamais une entreprise algérienne ou étrangère n’a mobilisé autant de banques de renom pour concéder un montant aussi important. Orascom l’a fait. Et le président de sa filiale algérienne n’a pas caché sa joie ce jour-là : « C’est un rêve qui se réalise ! », avait-il déclaré.
    Comme on le comprend : ce financement algérien des « investissements » de Sawiris lui a juste permis de mieux vendre à Lafarge. Le vrai rêve c’est donc la cagnotte qu’il a engrangée, mais surtout le pied qu’il a mis dans le capital du groupe français à hauteur de 11,4%.
    La transaction ayant fait de Lafarge un acteur majeur du marché du ciment en Algérie, les pouvoirs publics disent n’avoir pas digéré l’opération de cession, faite  sans que l’Etat n’en ait été préalablement informé.
    Ils constatent, par ailleurs, que les sorties de dividendes ont été cinq fois plus importantes que les nouvelles entrées de capitaux, et accusent alors Orascom de « piller le pays »
    Ouyahia veut pousser le groupe égyptien à vendre ou à céder une partie de sa filiale algérienne à un groupe public algérien. Il   a voulu donner le coup de grâce à la filiale de téléphonie mobile Djezzy du groupe égyptien Orascom en lui imposant un redressement fiscal surréaliste de 600 millions de dollars. Il ambitionnait d’aider son ami et associé, Issad Rebrab, patron du groupe Cevital et tout petit actionnaire de Djezzy, à prendre le contrôle de cette filiale pour une bouchée de pain, avant d’effacer cette ardoise fiscale virtuelle.
    Aussi l’Etat se dit-il engagé à acquérir Orascom Télécom Algérie et refuse que la holding Orascom Télécom cède Djezzy au groupe sud-africain MTN.

    Service politique

     

  • Lutte des clans à Alger : Bouteflika reprend l'initiative (TROISIEME PARTIE)

    image

    Par le service politique Matindz

    Les lobbies étrangers interviennent en faveur de Bouteflika.

    Après sa réélection pharaonique d'avril 2009, Bouteflika était devenu infréquentable. Alger est évité. Hilary Clinton se rend en visite au Maroc mais ignore l’Algérie. Plus aucune figure du monde occidental ne s’aventure à s’afficher aux côtés de Bouteflika. Même Sarkozy  préfère  annuler la visite d’Etat programmé pour juin 2009 pour « proximité » avec des élections « pharaoniques »Comment recevoir à l’Elysée un homme qui avait surclassé Mugabe dans le Top 10 des dictateurs les mieux élus dans le monde ?
    Mais voilà que le chef de l'Etat est attendu à la fin du mois à Nice pour prendre part au sommet France- Afrique et, ensuite, en Allemagne pour la réunion du G8.
    Dès mars 2010, Hosni Moubarak et Cheikh Zayed Al Nahyan, président de l’Etat  des Emirats Arabes Unis ont volé au secours d’Orascom et des firmes arabes malmenées par le lobby national, en Algérie. Le Cheikh profite d’une tournée dans le Golfe du président égyptien pour se proposer en médiateur afin de « réconcilier » l’Algérie et l’Egypte. C’est le signe d’une riposte. « Il faut resserrer les coudes du lobby arabe autour du président Bouteflika. »
    Sitôt dit, sitôt fait.
    Fin mars : les souverains de Qatar, Koweït et Emirats Arabes Unis lancent une invitation au président algérien. 
    Fin avril 2010 :  le président Abdelaziz Bouteflika, malgré un état de santé déficient, entame une visite d’amitié dans ces trois monarchies du Golfe où, selon la presse, il donne des assurances aux investisseurs locaux. A-t-il repris du poil de la bête ? Toujours est-il que la question des firmes arabes maltraitées par Ouyahia est au menu des déjeuners qu’il a avec Cheikh Sabah Al Ahmed Al Djaber Al-Sabah, émir de l’Etat du Koweït et au Qatar avec Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani. A Qatar comme au Koweit ou aux Emirats, Bouteflika a également reçu des personnalités du monde de l’investissement et plaidé la cause de son pays en invitant les hommes d’affaires de ces riches pays arabes à venir investir une partie de leurs capitaux en Algérie. Des engagements ont été pris et des promesses ont été faites pour matérialiser le souhait du président algérien. De son côté, ce dernier n’aura pas manqué de donner les assurances nécessaires pour faciliter la concrétisation des futurs investissements, que l’on espère conséquents. Partout, la visite du président de la République est marquée par la signature de plusieurs accords portant notamment, sur la non-double imposition, la coopération économique et technique…
    Aux Emirats, Bouteflika a notamment un entretien en tête-à-tête avec Cheikh Khalifa Ibn Zayed Al-Nahyane. Ce dernier affiche sa détermination à « coopérer » avec l’Algérie, à l’occasion d’un déjeuner officiel offert en son honneur de Bouteflika, en présence des hauts responsables de l’Etat émirati.

    Bouteflika impose le retour des entreprises émiraties

    Trois jours à peine après le retour de Bouteflika à Alger, débarque dans la capitale algérienne le ministre du développement économique du gouvernement d’Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis), Nacer Ben Ahmed Al-souidi, vieille connaissance du président algérien, accompagné d’une délégation composée de responsables de la société d’investissement d’Abou Dhabi, de l’entreprise des zones industrielles, de la chambre de commerce d’Abou Dhabi et de la société Moubadala, société qui relève du gouvernement d’Abou Dhabi. Il est immédiatement reçu par Bouteflika et ressort ravi :  « de nombreuses opportunités sont en cours d’étude pour être réalisées en Algérie» .
    Bouteflika le fait recevoir par le ministre algérien des travaux publics, Amar Ghoul, avec ordre de « lui ouvrir toutes les portes ».  Obéissant, Ghoul annonce aux Emiratis que l’Algérie  « cherche des partenaires pour la réalisation d’un ou de deux ports à 50 jusqu’à 70 km à l’est et à l’ouest de la capitale afin de désengorger le port d’Alger ». Il cite plusieurs projets proposés actuellement au partenariat dont la création de ports commerciaux à travers le pays, l’extension et la modernisation des ports d’Oran, de Annaba, de Skikda et de Jijel ainsi que des actions de mise à niveau de 43 aéroports des lignes intérieures afin de les convertir en aéroports internationaux. Il ajoute le projet de modernisation de 12 aéroports internationaux, précisant que ces projets sont ouverts au partenariat. Il invite la société Moubadala à prendre des marchés dans le transport terrestre, suggérant aux Emiratis d’investir dans la mise en service de bus sur la voie reliant Alger à Tamanrasset. « Nous avons rénové les routes et il ne reste que de mettre en service des bus modernes»

    Orascom repêché ?

    Ouyahia a voulu pousser le groupe égyptien à vendre ou à céder une partie de sa filiale algérienne à un groupe public algérien. Il   a voulu donner le coup de grâce à la filiale de téléphonie mobile Djezzy du groupe égyptien Orascom en lui imposant un redressement fiscal surréaliste de 600 millions de dollars. Il ambitionnait d’aider son ami et associé, Issad Rebrab, patron du groupe Cevital et tout petit actionnaire de Djezzy, à prendre le contrôle de cette filiale pour une bouchée de pain, avant d’effacer cette ardoise fiscale virtuelle.
    Aussi l’Etat se dit-il engagé à acquérir Orascom Télécom Algérie et refuse que la holding Orascom Télécom cède Djezzy au groupe sud-africain MTN.
    Mais tout cela est compromis avec le retour en force de Bouteflika.
    Résultat : le gouvernement algérien a désormais deux positions divergentes sur l'affaire Orascom, celle d'Ouyahia et celle de Bouteflika.
    Ainsi, Karim Djoudi (option Bouteflika), ministre des Finances, et Hamid Bessalah (option Ouyahia), ministre de la Poste et des TIC, se sont-ils télescopés dimanche 16 mai sur le dossier Orascom Telecom Algérie (OTA), rapporte le site TSA. « Nous sommes en contact permanant avec OTH et nous sommes en train de construire le transfert d’OTA vers l’Algérie », a déclaré le ministre de la Poste et des TIC qui s’exprimait en marge d’une cérémonie de remise des prix de l’Algerian start up initiative. « Les responsables de OTH sont plus disposés à respecter la procédure et les règles en vigueur pour que l’opération de transfert puisse se concrétiser », a ajouté Hamid Bessalah. Comprendre : les deux parties sont proches d’un accord prévoyant le rachat d’Orascom Telecom Algérie (OTA) par l’état algérien.
    Mais interrogé par des journalistes en marge d’une séance de travail à l’Assemblée nationale, Karim Djoudi le contredit : « l’Etat souhaite acheter 100% des parts de Djezzy mais à condition que le propriétaire égyptien Orascom Telecom Algérie (OTA) stipule clairement son intention de vendre. » « L’état n’as pas encore soumis d’offre à Orascom. », a-t-il ajouté.
    Rien ne dit qu'Orascom sera racheté.

    L'été sera chaud

    Le retour des investissements émiratis en Algérie marque le début de la contre-offensive des lobbies étrangers, la première depuis deux ans. Bouteflika l’a-t-il emporté face au duo Ouyahia-Toufik ? Toujours est-il que même Hamid Temmar ressort sa stratégie industrielle, avec une énième réorganisation de groupes publics. Le ministre annonce la création de neuf grands groupes industriels composés au total de 300 entreprises activant dans les industries électrotechnique, métallique, métallurgique, mécanique, chimique, les produits d'assainissement, l'électroménager, le textile, les cuirs et la menuiserie. C’est un défi au Premier ministre Ahmed Ouyahia qui avait, en mars 2009, critiqué la démarche de son ministre. « Pour cette stratégie industrielle, je vais être brutal. Elle a fait beaucoup plus l’objet de communications que d’actions. Elle n’a jamais été adoptée en Conseil des ministres », avait-il dit sur les ondes de la radio nationale.
    Or, justement, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a convoqué un Conseil des ministres pour le lundi 24 mai, a appris LE SOIR de bonne source. C’est le second conseil qu’il aura à présider au cours du même mois, en moins de quinze jours, après celui du 11 mai dernier. Il sera question du fameux plan quinquennal doté d’une enveloppe financière astronomique de près de 300 milliards de dollars. Il devait entrer en application le 1er janvier dernier. D’ailleurs, le gouvernement Ouyahia avait été chargé de le préparer depuis l’été 2009. Or, coup de théâtre, rappelle LE SOIR, au bout de la troisième réunion spéciale du gouvernement, Bouteflika enjoint à Ouyahia de tout arrêter et il «reprend son plan». Un arrêt qui, conjugué à la multiplication des scandales liés à la corruption, frappera tout l’appareil étatique de léthargie, des mois durant.
    Retour de Bouteflika ? Oui. «Après l’adoption de ce plan en Conseil des ministres, le président a donné instruction pour qu’on lui prépare la fameuse conférence des cadres, où il doit l’annoncer officiellement pour juin prochain», révèle LE SOIR.
    Mais retour triomphant ? Rien n'est moins sûr.
    L'été sera chaud.
    Aucun des deux camps n'a dit son dernier mot.
    La lutte des clans autour du pouvoir et de la rente pétrolière se poursuit.
    Mais on ne peut attendre du pouvoir qu’il débloque la situation puisqu’il est lui-même le problème. L’Algérie, le régime politique traverse l’épreuve la plus grave depuis son installation par la violence en 1962 et certains indices indiquent qu’il est en phase finale en fin de règne. Mais laissera t il la place à démocratie, la liberté, la justice et les droits de l’Homme ?

    Service politique

    FIN