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économique

  • Liberté économique dans le monde arabe: Le néo-patriotisme économique déclasse l'Algérie

    par Oualid Ammar

    L'Institut anglo-saxon Fraser et la Fondation allemande Friederich Naumann ont établi un classement de la liberté économique dans le monde arabe en 2010.

    Sur les 16 pays arabes ciblés, l'Algérie vient en dernière position. Bahreïn a été classé premier dans le monde arabe de cet «Index of Economic Freedom» pour l'année en cours, 2010 tandis que l'Algérie est venue à la dernière place. Le rapport annuel de l'indice de liberté économique, publié hier par l'Institut «Fraser» et «Friedrich Neumann» Economic Research» classe le Bahreïn à huit points sur dix, dans ce rapport qui consigne la liberté économique pour seize pays arabes sur vingt-deux.

    Selon les concepteurs de ce classement, il n'y avait pas suffisamment de données pour traiter les six manquants à savoir: l'Irak, la Libye, le Yémen, le Soudan, la Somalie et la Palestine. Koweït est arrivé en deuxième place, et le Liban, à la troisième place, suivi du Sultanat d'Oman, la Jordanie et le Qatar, à la cinquième place, et l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis à la sixième place. L'Egypte est en neuvième position tandis que l'Algérie est précédée par Djibouti, la Mauritanie, la Tunisie et la Syrie.

    Ce classement repose sur un indice de la liberté économique dans le monde qui utilise 42 composants dans cinq domaines. Il s'agit notamment de «la taille du gouvernement», «le droit commercial et économique et la protection des droits de propriété intellectuelle», «la politique monétaire», «la liberté du commerce international», et «les cadres réglementaires pour chacun des crédits, l'emploi et l'activité commerciale».

    Comme les données sous-jacentes à certains des composants utilisés dans l'indice mondial ne sont pas largement disponibles pour le monde arabe, ils ont été remplacés par des composants similaires avec une couverture plus large du monde arabe, précise une note d'accompagnement de ce rapport.

    Non ingérence de l'Etat

    Le rapport de l'Institut Fraser et de la Fondation Naumann fait aussi l'apologie des riches monarchies du Golfe. Il souligne que les gouvernements du Conseil de Coopération du Golfe ont travaillé à ouvrir leurs économies interne et externe pour le commerce international, ajoutant que «cette ouverture est l'une des choses qui favorisent la bonne gouvernance dans la région arabe». On pourrait ajouter, également, que cette ouverture favorise la conquête de nouveaux marchés par les Occidentaux qui peinent à trouver des débouchés pour leurs produits.

    Plus terre à terre, Said Fred MacMunn, vice-président de l'Institut Fraser de la recherche économique, remarque que les États qui occupaient le premier rang ont été en mesure d'atteindre des résultats tangibles concernant la liberté économique. Un autre co-auteur de ce rapport annuel 2010, Salem Al Ismaily a, de son côté, signalé « l'existence d'un lien entre la liberté économique et la prospérité, soulignant que chaque fois qu'il ya eu une augmentation du taux de la liberté économique, il y a eu augmentation du taux de croissance économique». Il reste que ce travail technico-politique réalisé par ces deux institutions est plus une photographie à l'instant «T» qu'une projection.

    On ne sait pas ce qu'il adviendrait de ces économies où règne «la liberté économique» si la crise économique mondiale s'accentuait. Ainsi l'Algérie dont l'ouverture économique fut louée tant par le FMI que la Banque mondiale, ne trouve pas grâce aux yeux de ces chercheurs-sondeurs.

     Dans l'élaboration de ce classement de la liberté économique dans le monde arabe en 2010, c'est le cap du néo-patriotisme engagé depuis deux ans qui, vraisemblablement a joué en défaveur de l'Algérie. «La liberté économique se détermine par la capacité de chacun à mener une activité économique sans ingérence de l'État, dans la mesure où cette activité respecte les mêmes droits de l'ensemble des citoyens», souligne l'Institut Fraser.