Par : Djilali Benyoub
L’optimisme débordant de notre ministre est assis sur l’affirmation de l’envoyé spécial de Sarkozy qui dit respecter “les orientations qui sont les leurs” qui, précision de taille et abrupte, sont encore au stade du papier sur la table des discussions.
épisodiquement, le dossier de l’usine de montage Renault revient au-devant de la scène. Depuis qu’on en parle, bien des voitures au losange sont sorties des usines délocalisées, un peu comme la chimère, J-P Raffarin, dépêché à Alger, nous rappelle qu’il est encore tôt de parler de montage dans un pays qui n’a pas encore fabriqué sa première pièce mécanique sophistiquée. Pessimisme que récuse le ministre de l’Industrie qui détaille, sous le “si”, le nombre de véhicules, modèles et taux d’intégration dans quatre ans. L’optimisme débordant de notre ministre est assis sur l’affirmation de l’envoyé spécial de Sarkozy qui dit respecter “les orientations qui sont les leurs” qui, précision de taille et abrupte, sont encore au stade du papier sur la table des discussions.
Comme si on est revenu à la case départ avec, à la clé, une révision des ambitions des deux côtés et des promesses sous-tendues par des arguments du genre “le dossier avance bien”, qui entretiennent l’illusion de l’imminence du lancement du projet. Sauf que la temporisation qui devrait assurer les garanties côté algérien, assure également, pour le constructeur, une certaine pérennité de son plus grand marché de la rive sud de la Méditerranée.
La majorité de la production du site Tanger-Med de Renault est destinée à l’exportation. L’avantage réside dans les facilitations et autres allègements qu’offre le Maroc mais aussi la proximité d’un marché très porteur. Un marché que même la drastique législation sur le crédit n’a pas tellement grevé par rapport aux autres créneaux de la consommation.
Reste cependant à savoir la position et la disposition du constructeur, implicitement parrainé par l’élysée, face aux pas clairs faits par le gouvernement algérien qui a étalé ses arguments matériels et, au détour, l’incitation de Raffarin qui prend sur lui d’accepter, enfin, le respect des dispositions réglementaires locales en matière d’investissements étrangers.
Le sort de la Renault made in Algeria échappera-t-il alors à celui de Fatia ?