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99% ou rien

  • 99% ou rien


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    Comparaison n’est pas raison, mais la raison n’est comparable à rien d’autre. Auchapitre surenchère verbale, c’est le premier des Algériens, en l’occurrence le président de la République, qui mène devant les islamistes et leur victoire verte annoncée, et Ouyahia et le syndrome de l’OTAN, qui doit débarquer le 11 mai à l’aube. Mais après avoir comparé les élections législatives de mai au 1er Novembre, date du déclenchement de la lutte armée pour l’indépendance, le président Bouteflika vient de les comparer au référendum d’autodétermination de 1962 qui a accouché de l’indépendance.

    Justement, quel est le rapport entre l’indépendance qui a permis, entre autres, à M. Bouteflika d’être président de son pays, et une élection qui doit désigner des députés qui n’ont aucun pouvoir et sont en général liés aux puissances d’argent et aux réseaux clientélistes ? Il n’y en a pas, la phraséologie est un détournement de sens, tout comme une élection truquée un détournement d’opinion. Mais cette légèreté prise avec l’histoire, les dates et le calendrier n’est pas nouvelle. Tout ressemble à tout et rien à rien, les valeurs s’étant étalées comme un aquarium cassé ; un joueur de football est plus digne d’être anobli qu’un chercheur et vendre des containers plus noble que tout. On avait même comparé la concorde civile à une avancée historique digne d’un Nobel de la paix et l’élimination du verrou constitutionnel pour le troisième mandat comme une percée démocratique.

    Qui croire ? Personne, en tout cas pas cette idée saugrenue que l’indépendance se rejoue. A J-61 jours du scrutin, la question reste la même : qu’ont-elles de spécial ces élections de députés à 300 000 DA ? Peut-être un avertissement américain et secret à l’Algérie : si vous ne faites pas plus de 99% de participation, on arrive. Ce qui voudrait dire qu’on est loin d’être indépendants. Pourquoi attendre alors le 10 mai ?

    Chawki Amari