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après fatia

  • Après Fatia, Renault…

     

    Les déclarations du PDG de Renault, Carlos Ghosn, à Tanger (Maroc), lors de l’inauguration de la nouvelle usine du groupe, ont annulé de fait toutes les déclarations optimistes faites il y a encore quelques jours aussi bien par l’envoyé spécial du président français, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, que par le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi.

    Si J.-P. Raffarin avait déclaré à Alger, lors de son déplacement début février : «Nous sommes très heureux de voir que sur des dossiers comme Lafarge, Sanofi, Renault et Total nous avons des avancées significatives», M. Benmeradi avait été très optimiste : «Nous sommes déjà à la phase de la signature d’un protocole d’accord avec Renault», ajoutant : «Nous sommes très près de la concrétisation du projet.»
    Si l’ancien Premier ministre français a été plus prudent que le ministre algérien, c’est qu’il devait disposer de plus d’informations sur le traitement du dossier au niveau du constructeur français, sachant que l’Etat français est, avec 15%, le premier actionnaire de la firme Renault.

    Après la sortie du PDG de Renault à Tanger, il sera très difficile à un officiel, qu’il soit français ou algérien, de parler d’une usine Renault en Algérie, même si M. Ghosn a utilisé la formule «chasse gardée» en indiquant que «Renault est la première marque en Algérie, il n’est pas question de laisser venir qui que ce soit à notre place».
    En déclarant «nous sommes extrêmement intéressés, bien qu’il n’y ait pas encore de décision», le PDG de Renault a, en une phrase, effacé tous les discours faits depuis 2009, lorsque les premiers contacts ont eu lieu entre le premier responsable de la firme et l’ancien ministre, Abdelhamid Temmar.

    En 2007, Renault avait déjà choisi d’implanter une usine au Maroc malgré l’offre d’Alger. A l’époque, M. Temmar avait critiqué le constructeur français à Paris même, lors d’une rencontre avec le patronat français au siège du Medef. Cinq ans après, on revient à la case départ. Apparemment, dans cette affaire, le gouvernement semble «mené en bateau» et il ne se prive pas, à son tour, de faire encore croire au projet à l’opinion nationale alors que rien de concret ne se dessine.

    Sinon comment expliquer la phrase du patron de Renault qui a dit : «Si le gouvernement algérien souhaite une usine en Algérie, nous préférons que ce soit une Renault» ? Si ce n’est un retour à la case départ cinq ans après, puisqu’on se demande, en lisant ce que dit M. Ghosn, si le gouvernement algérien souhaite réellement la réalisation d’une usine d’automobiles en Algérie.

    Liès Sahar