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arrêtons la main de néron!

  • Arrêtons la main de Néron!alias toufik

    Arrêtons la main de Néron!

    Sabotages des conduites de gaz passant  par la wilaya de Bouira, empoisonnement  des canalisations d'eau provenant de la Kabylie pour alimenter Alger et même  interdiction aux automobilistes de voitures immatriculées 16 d'emprunter les routes des régions berbérophones, telles sont les folles rumeurs qui ont circulé hier à Alger. C'est une série de " représailles", selon la vox-populi,  en réaction aux propos racistes révoltants et insultes proférées samedi dernier par " des jeunes Baltaguis" se disant "algérois" à l'encontre de Said Sadi, président du RCD, lors de la 3eme manifestation organisée par la Coordination pour le Changement. Cette dérive grave et honteuse aurait été mise sur le compte de quelques malfrats ou un groupe de nervis isolés si ce genre de provocation n'était pas précédé par des dérapages verbales s'inscrivant dans le même registre et émanant de certains responsables politiques, sensés représentés l'ordre républicain. C'est Daho Ould Kablia, le ministre de l'intérieur, qui a ouvert le bal en justifiant l'interdiction des manifestations à Alger par le souci d'assurer " la quiétude et la paisibilité" à des quartiers algérois et des commerçants qui se seraient, selon lui, plaint, auprès de ses services. C'est faux, nous le savons tous ! Et même si c'est vrai, le ministre de l'intérieur n'a-t-il pas l'obligation et le devoir de défendre le droit à la manifestation et d'assurer sa sécurité à Alger ou ailleurs ? Les voies publiques appartiennent-elles aux résidents des quartiers avoisinants ou à des commerçants? Seraient-elles des zones de non-droit qui ne relèveraient plus du domaine de la République ? Le fait ne semble pas isolé. Les nervis ont répondu à une injonction venant des services du ministère de l'intérieur et mise en application, avec l'adaptation du lexique injurieux selon les régions et les villes,  par des maires maffieux, à Batna ou à Oran, là où les lynchages ont été commis. A Batna,  la police intimait l'ordre aux manifestants et aux journalistes de rentrer dans leur " Douar". C'est comme le fait d'être issu d'un Douar, l'origine de la majorité des algériens, est une insulte! Il y a de quoi  s'inquiéter : tout a l'allure d'un lexique tiré d'un mémo distribué par des voies officielles visant à "innover" en matière de communication pour répondre à ceux qui sont tentés de manifester contre le pouvoir. " La feuille de route" consistant à améliorer la communication publique vient d'être tracée et rendue public par Nacer Mehal, le ministre de la communication : Ce n'est plus " l'Algérie n'est pas l'Egypte", c'est " rentrez chez vous sale kabyle", "sale juif" ou " rejoignez vos Douars". N'arrivant même pas à avoir une position sur une guerre qui se déroule sur ses frontières Est, le pouvoir algérien utilise " tout sa matière grise" institutionnelle pour "houmitiser" et " douariser" la capitale et les villes algériennes afin de dresser les algériens les uns contre les autres. C'est une ligne politique, puisée du caniveau colonial, à laquelle ont adhéré des maires maffieux, certains médias et chefs d'organisations politiques, comme Louisa Hanoune.  Le procédé est le même que celui, déjà expérimenté à la veille de la marche du 14 juin 2001 lorsque des graffitis anti-kabyles ont été inscrits par la police tout au long de itinéraire emprunté par les manifestants et sur les trottoirs du quartier du 1er Mai, à Alger. Quoi qu'on dise sur les abus et les tortures commises ainsi que les cabales fomentées par la police et le DRS, cette méthode ne figurait pas jusqu'à une certaine date dans leur curriculum vitae. Elle a été instauré, selon l'aveu de certains officiers de la police, par le tandem Zerhouni-Said Bouteflika avec la complicité active du procureur générale d'Alger, M. Berradja. Ils ont opté pour un registre sensible et dangereux pour diviser et mieux régner. Leur addiction au pouvoir et pour la répression fait d'eux des pyromanes, préférant une Algérie déchirée et en feu que de céder une parcelle de pouvoir. Arrêtons donc la main Néron avant qu'il ne soit trop tard ! Réagissons tous par une riposte citoyenne et ce, au-delà de la personnalité de Said Sadi qui serait controversée ou pas. Il ne faut  surtout pas prendre ces dérives fascisantes à la légère.

    Youcef Rezzoug