L'Algérie va importer de l'orge dix mois à peine après en avoir exporté
Samir Allam
L’Algérie a lancé ce mardi 26 avril un appel d’offres international pour acheter 50 000 tonnes d’orge, selon des traders européens cités par l’agence Reuters. L’Algérie, l’un des plus importants acheteurs de blé au monde, a importé 1,65 million de tonnes de ce produit durant le premier trimestre 2011, selon les statistiques des douanes publiées hier. Mais l’appel d’offres lancé ce mardi a de quoi surprendre. Il intervient en effet 10 mois après l’une des opérations d’exportation les plus médiatisées de l’histoire de l’Algérie. C’était le 5 juin 2010 et l’Algérie venait d’exporter pour la première fois depuis 1967 de l’orge ; 11 000 tonnes vers la Tunisie.
L’évènement a été fêté comme un grand succès par le gouvernement. Le chargement du navire d’orge s’est déroulé en présence du ministre de l'Agriculture et du développement rural, Rachid Benaïssa. L’exportation surmédiatisée par la presse publique, notamment la télévision et la radio, a fait l’objet de plusieurs déclarations du ministre de l’Agriculture et de hauts responsables de l’OAIC. « Le ministère de l’Agriculture et du développement rural a donné le ”feu vert” à l’Office national interprofessionnel des céréales (OAIC) pour exporter l’orge suite à une production nationale record », annonçait alors fièrement l’APS. Avant : « Contacté par l’APS, le directeur général de l’OAIC, M. Kamel Kahal, a indiqué que son organisme entamait la démarche de prospection du marché international pour examiner les offres des opérateurs et négocier les possibilités de vente d’orge ».
M. Kahal s’est même lancé dans des explications dignes des grands traders mondiaux : « l’orge est un produit boursier, nous sommes donc en train de consulter les marchés boursiers des céréales pour placer notre produit », expliquait‑il à l’APS. Toute cette agitation qui a mobilisé ministre et hauts responsables de l’administration pour 11 000 tonnes d’orge dont l’exportation a rapporté...1,3 million de dollars. Tout ça pour que dix mois après cette opération, l’Algérie soit de retour sur les marchés internationaux pour importer 50 000 tonnes d’orge.
M. Kahal s’est même lancé dans des explications dignes des grands traders mondiaux : « l’orge est un produit boursier, nous sommes donc en train de consulter les marchés boursiers des céréales pour placer notre produit », expliquait‑il à l’APS. Toute cette agitation qui a mobilisé ministre et hauts responsables de l’administration pour 11 000 tonnes d’orge dont l’exportation a rapporté...1,3 million de dollars. Tout ça pour que dix mois après cette opération, l’Algérie soit de retour sur les marchés internationaux pour importer 50 000 tonnes d’orge.
Pourtant, pour faire face à cette dépendance alimentaire, le gouvernement a décidé d'allouer 1000 milliards de dinars (10 milliards d’euros) pour le secteur agricole dans le cadre du plan quinquennal 2010‑2014, a annoncé récemment le ministre de l'Agriculture. Annuellement, 130 milliards de dinars seront alloués au soutien des filières stratégiques telles que les céréales, la pomme de terre, le lait. « Le reste de l’enveloppe sera consacré à la lutte contre la désertification, à la protection des bassins versants et au renforcement des capacités techniques des agriculteurs », a‑t‑il noté.