El Watan, 21 Aout 2012
Il est aujourd’hui de tradition de voir l’Algérie dégringoler dans les classements mondiaux. Qu’il s’agisse d’indice de démocratie, de transparence ou de respect des droits de l’homme, la position occupée par l’Algérie est loin d’être honorable.
Toutefois, si elle arrive à figurer sur certains classements, de celui consacré à l’excellence des universités dans le monde elle est carrément absente. Sur 500 universités dans le monde, l’université algérienne n’est nullement citée. Aujourd’hui, alors qu’il est temps de claironner «les grandes œuvres» des 50 années d’indépendance, il est regrettable de constater une réalité bien plus amère, faite d’échecs et de trains ratés. La régression intolérable dans le niveau des études universitaires est un immense échec imputable à l’absence de volonté politique d’offrir les meilleures chances de réussite à des générations d’Algériens.
C’est même la plus insoutenable des régressions, celle où l’on prive l’Algérien d’accès à ce qu’il y a de mieux comme formation. En ce cinquantième anniversaire de l’indépendance, à la fois le baccalauréat et les diplômes universitaires algériens ne sont pas reconnus à l’étranger. Alors que l’étudiant algérien pouvait se targuer, il y a 20 ans, d’être armé d’un bon diplôme en sortant de l’université, aujourd’hui, c’est à peine si sa qualification lui ouvre la voie à un petit emploi dans son pays. Au mois d’août de chaque année, le classement académique des universités mondiales, menée par le centre Shanghai-Jiao Tong University, rend son verdict quant au niveau de la recherche et de l’enseignement dans le monde.
A l’instar de l’année dernière, les université américaines conservent les premières places, notamment celles de Harvard, Stanford, Massachusetts et Californie. L’université britannique Cambridge est cinquième, avant d’autres américaines comme Princeton, Columbia et Chicago. D’autres universités de ces deux Etats et d’autres pays encore arrivent à avoir une place dans ce classement d’excellence, qui se base sur le nombre de distinctions obtenues et de publications à l’actif des facultés examinées.
Pour l’heure, l’espoir est bien mince de voir l’Algérie arriver à avoir une place dans ce classement de choix tant la politique de l’enseignement universitaire semble être le cadet des soucis des décideurs. Même le ministère de l’Enseignement supérieur ne compte plus de ministre. C’est dire tout l’intérêt accordé à ce secteur, pourtant porteur de tous les espoirs et de toutes les gloires. N. B.